Ces élèves, au nombre de 85, ont effectué leur entrée au sein de l’unité de la Police nationale, le samedi 22 mars 2025. Cette immersion de cinq jours avait pour objectif de consolider les connaissances des élèves sur les valeurs cardinales du patriotisme et du civisme. Cette activité est organisée par la Brigade anti-criminalité (BAC) de Bobo-Dioulasso, sous le leadership du commissaire principal de police Dakiswendé Moïse Sylvain Tiendrébéogo, commandant de la BAC/Bobo. A l’en croire, c’est conformément à ses missions de protection des personnes et de leurs biens ainsi que les différentes interventions menées au quotidien dans les établissements scolaires que la BAC a décidé de mener cette activité d’immersion au profit des élèves.

« La BAC a constaté depuis un certain temps que des élèves de la ville sont impliqués dans la commission de plusieurs infractions notamment la vente et la consommation de stupéfiants ainsi que des actes d’incivisme. C’est pour mettre un frein à ces phénomènes de criminalité grandissante en milieu scolaire que l’idée de cette formation a germé et a pris forme du 22 au 26 mars 2025 », a-t-il justifié.

Au total, ce sont 19 modules qui ont été dispensés par les formateurs de la BAC ainsi que des intervenants extérieurs. Ces apprenants ont suivi avec assiduité les communications sur des valeurs cardinales telles que le respect du bien public, la responsabilité, l’honnêteté, l’intégrité et le respect. Cette formation civique et patriotique a été une occasion aussi de leur permettre d’adopter un comportement responsable. Pour le commissaire principal de police Dakiswendé Moïse Sylvain Tiendrébéogo, cette formation vient en appoint à l’éducation que les parents et les enseignants ont déjà inculquée à ces apprenants.

Durant ces cinq jours de formations, ces élèves, issus d’une vingtaine d’établissements de la ville, ont pu acquérir des connaissances patriotiques et civiques. Ils serviront de relais, une fois de retour dans leurs différents établissements, auprès de leurs camarades, pour une éducation « édifiante ». « Nous souhaitons, avec le peu que nous leur avons enseigné, qu’ils puissent transmettre leurs connaissances à ceux qui n’ont pas pu prendre part à cette formation, pour qu’ensemble nous puissions bâtir une jeunesse consciente, afin d’assurer une bonne relève », a indiqué le commandant de la BAC, Dakiswendé Moïse Sylvain Tiendrébéogo.

Cette immersion a été cruciale pour ces élèves qui avaient des attentes. Le lieutenant de police Rasmané Nikiéma, en service à la BAC de Bobo, est l’un des encadreurs. Il a rappelé que cette immersion est la toute première du genre. A l’en croire, cette formation s’est bien déroulée au regard de l’engouement qu’il y avait. Il a par ailleurs souligné que durant les cinq jours, environ 19 modules ont été enseignés à ces pensionnaires. « Il y avait des séances de communications et des séances physiques, afin de leur inculquer un peu de discipline militaire. Nous avons eu des séances de sensibilisation sur la criminalité en milieu scolaire et nous les avons également missionnés dans les différents établissements, afin qu’ils nous accompagnent de sorte à pouvoir éradiquer ce fléau d’insécurité en milieu scolaire », a-t-il laissé entendre.

Des acteurs saluent l’initiative de la formation

Pour les apprenants, ces moments ont été d’une importance capitale dans leur vie à travers des enseignements sur la rigueur, l’esprit de famille. Ils ont pu avoir des notions sur la police nationale en général et sur la BAC en particulier, sur le respect des biens publics, sur la sécurité. Ces élèves ont pu, durant leur séjour à la BAC, visiter une entreprise de fabrication de boissons qui a accompagné cette immersion. Toute chose qui leur a permis aussi de comprendre un peu les réalités du monde du travail. A en croire ces apprenants, ces moments de partage ont permis de renforcer leurs liens, mais aussi de les plonger dans la richesse de notre culture orale à travers des histoires et chansons qui portaient sur des leçons de vie.

Au cours de la cérémonie de clôture de la formation, ces élèves ont pris l’engagement devant toute l’assistance, d’être des ambassadeurs du civisme et des protecteurs de notre patrimoine partout où ils seront. Par ailleurs, ils se sont engagés à respecter les règlements intérieurs des établissements, le code de la route et de ne plus circuler sans casque de protection et de ne plus utiliser le téléphone en classe. John Loué du lycée privé GASMO II a exprimé sa satisfaction. « Cette formation nous a permis de forger notre connaissance sur la culture du patriotisme et du civisme. Elle nous a permis aussi de forger notre discipline. Et dès la reprise, je ferai de mon mieux pour enseigner ce que j’ai appris ici à mes camarades », a-t-il dit.

Embouchant la même trompette, Prisca Sérémé, une apprenante, affirme que la formation a été superbe. « Ils nous ont appris à nous défendre en cas d’attaque, à être des patriotes car nous sommes la relève de demain. Nous sommes appelés à être les meilleurs pour pouvoir bâtir un Burkina meilleur. Pour ma part, je mettrai le paquet partout où je serai, pour partager les connaissances que j’ai apprises avec mes camarades », a-t-elle dit.

Construire des citoyens modèles

Si cette formation est importante pour les bénéficiaires, elle l’est aussi pour les parents qui voient dans l’initiative une occasion de construire des citoyens modèles pour le pays. Sabine Zongo/Konkobo, mère d’un élève, n’a pas caché sa joie. Elle a loué cette initiative et a exprimé sa gratitude au commandant de la BAC. Souleymane Ouattara, un autre parent d’élève, estime que cette formation sur la culture du civisme et du patriotisme est la bienvenue. « Lorsque la fiche de l’enfant est venue, je n’ai pas hésité à signer car je savais qu’ils allaient apprendre beaucoup de choses, surtout passer les cinq jours au camp sans les téléphones c’est à louer. Et nous souhaitons que cette activité soit pérenne », a-t-il souhaité.

Aboubacar Koïta est le fondateur du complexe scolaire « Le Savoir », par ailleurs coordinateur régional de l’Union nationale des établissements d’enseignement privés laïcs des Hauts-Bassins. Présent à cette cérémonie de clôture, il a affirmé que cette formation est la bienvenue dans ce contexte d’incivisme et d’insécurité au Burkina et surtout dans ce contexte de propagation des stupéfiants en milieu scolaire. Au nom des promoteurs d’établissements, il prend l’engagement d’accompagner cette initiative pour sa pérennisation car, « ce camp contribue non seulement à une occupation saine des élèves pendant la période des congés, mais surtout à leur inculquer des valeurs essentielles pour leur propre développement et pour celui du pays », a-t-il dit.

Cette cérémonie était placée sous la présidence du directeur régional de la Police nationale. Il s’est fait représenter par le commissaire principal de police Boureima Traoré, commandant du Groupement de compagnie républicaine de sécurité de Bobo-Dioulasso. Au nom du directeur régional de la Police nationale des Hauts-Bassins, il a loué cette immersion des élèves. Aussi, il a invité les apprenants à être des antennes de relais auprès de leurs camarades du lycée et des quartiers ainsi qu’auprès des membres de leurs familles.

Au terme de la cérémonie, le commandant de la BAC a exprimé sa satisfaction car selon lui, l’objectif visé est atteint. Il a souligné que la BAC restera en contact avec les responsables des établissements pour faire le point.

Romuald Dofini
Lefaso.net