Les sept administrateurs de la SONABEL sont surtout allés voir la réactance variable de 13-30 Méga Var (MVar) installée depuis mars 2005 au poste de Kodéni. La réactance est un organe de compensation pour maîtriser la tension sur la ligne d’interconnexion Ferkéssédougou-Bobo-Dioulasso en absorbant l’énergie réactive qu’elle génère. Son installation s’est avérée indispensable au fil des ans par l’apparition de fréquentes surtensions.

Le conseil d’administration a dû consentir un investissement additionnel de 1,2 milliard de francs CFA sur fonds propres pour l’acquisition de cette réactance. « Depuis son installation, la réactance a permis d’améliorer la qualité de service en évitant la plupart des déclenchements dus aux surtensions », a confié aux membres du conseil d’administration, le chef du service Mouvements d’énergie, Adama Tou qui dirigeait la visite sur le site. La réactance du poste de Kodnéi vient compléter le dispositif entrant dans le cadre du projet d’interconnexion Ferkéssédougou-Bobo-Dioulasso.

Il a consisté à relier le réseau du centre régional de consommation de Bobo-Dioulasso (CRCB) à celui de la Côte d’Ivoire par une ligne électrique à haute tension en Bobo-Dioulasso et Ferkéssédougou. Plusieurs ouvrages ont été alors réalisés. Il s’agit de l’extension du poste de Ferkessédougou par la création d’un départ de ligne de 225 kilomètres (RV) vers Bobo-Dioulasso, de la construction d’une ligue de transport d’énergie à 225 kilovolts d’une longueur de 224 km dont 151,8 au Burkina.

A cela il faut ajouter la construction à Bobo-Dioulasso d’un poste de 255 kv/33 kv qui compenseront un jeu de barre, une tournée de ligne, deux travées de transformateurs, deux transformateurs, un poste de sept cellules isolées et la construction de lignes de 33 kv pour l’évacuation de l’énergie importée sur le réseau de Bobo-Dioulasso. Tous ces ouvrages ont été visités par les membres du conseil d’administration.

A la fin de la visite, le président du conseil d’administration Ouandé sylvain Domboué a surtout marqué de l’intérêt pour la réactance qui, selon lui, a été installée » pour permettre de tirer le meilleur parti de la ligne Ferkéssédougou-Bobo-Dioulasso.

Quant au directeur général de la SONABEL, il a situé l’importance stratégique de cette ligne d’interconnexion dans le dispositif d’ensemble de la nationale d’électricité. « Avec la mise en service de la ligne, la SONABEL a arrêté les groupes de Bobo I et II. Par conséquent, elle a réduit ses coûts de production, mais elle a surtout rendu disponible l’énergie au niveau du centre régional de consommation de Bobo-Dioulasso où la demande est très forte.

N’eût été la présence de la ligne d’interconnexion, elle aurait été obligée de délester certains départs de ligne de Bobo-Dioulasso », a-t-il précisé. En effet, pour demande dont la pointe est estimée à 28 mégawatts (MW), la disponibilité en énergie thermique se situe à 23 MW. A noter que la capacité totale d’importance de la ligne est de 121 méga volts.

Par ailleurs, l’interconnexion continuera jusqu’à Ouagadougou. L’arrivée de cette ligne, longue de 338 km, supportée par 350 pylônes, est prévue pour 2008 à Ouagadougou. On annonce le début des travaux pour le dernier trimestre de 2006. « Elle permettra de satisfaire la demande au niveau du centre régional de consommation de Ouagadougou et, à terme, faire passer le taux d’électrification du Burkina de 15 à 60% », précise le directeur général Salif Kaboré. Sur la ligne, les villes de Koumbia, Pâ, Bagassi, Sabou et Kokologo seront desservies par le courant électrique sur le réseau de la SONABEL.

Urbain KABORE

Sidwaya