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Route Yéguéresso-Diébougou : Les bailleurs de fonds s’imprègnent de la réalité

Publié le mercredi 26 avril 2006 à 07h49min

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Le pont de la Bougouriba

Les techniciens du ministère des Infrastructures et du Désenclavement ont conduit sur le terrain, les bailleurs de fonds de la route Yéguéresso-Diébougou, plus la bretelle Ouessa-Hamélé le lundi 24 avril 2006.

La route Yéguéresso-Diébougou, plus la bretelle Ouessa-Hamélé, seront bientôt bitumées. La mission conduite par le directeur de la planification des Etudes et du Suivi du ministère des Infrastructures et du désenclavement, Hassane Guiao a permis aux partenaires financiers de constater le mauvais état de la route, difficilement praticable en saison des pluies.

Or, selon les statistiques de la direction générale des routes, plus de deux cents véhicules empruntent cette voie par jour. Distante de 125 km , soit 119 km pour le tronçon Yéguéresso-Diébougou et 6 km pour la bretelle Ouessa- Hamélé, cette route a été classée, « priorité numéro 1 » par le gouvernement burkinabè parmi les infrastructures routières à réaliser en 2006-2007.
Economiser 350 km pour atteindre le Ghana

La route Bobo-Dioulasso-Diébougou-Hamélé qui sera totalement bitumée à la fin du projet, permettra aux transporteurs de réaliser un gain de 350 km par rapport au trajet actuel constitué par l’axe Bobo-Dioulasso-Ouagadougou-Pô-frontière du Ghana-Kumassi.

Après avoir visité le tronçon, les bailleurs de fonds devront se réunir à Ouagadougou le jeudi 27 avril 2006 pour décider du financement du projet évalué à 30 milliards de francs CFA. En tout cas, côté burkinabè, le projet est présenté comme une entreprise rentable.

La liaison moderne Yéguéresso-Diébougou-Hamélé-frontière du Ghana permettra d’améliorer la compétitivité des industries de la zone mais aussi de désenclaver la région du Sud-Ouest en améliorant ses échanges avec celle des Hauts-bassins. Sur le plan des relations externes, cette route constituera un corridor supplémentaire (après celui ouvert avec la route Pâ-Dano-Diébougou-Gaoua-Kampti-frontière de la Côte d’Ivoire).

La région du Sud-Ouest étant une zone où la production agricole est généralement bonne, le gouvernement entend faciliter le transport des productions agricoles vers les pôles de commerce et donner un coup de fouet aux activités commerciales, pastorales, touristiques et sociales d’une région aux potentialités naturelles importantes.

La route apportera de l’eau aux populations du Sud-Ouest

La route Yéguérésso-Diébougou-Hamélé aura une largeur de neuf mètres avec sept mètres de chaussée revêtue et un mètre d’accotement de chaque côté. Il est prévu la construction d’un pont de 45 mètres sur la Bougouriba, et des aires de stationnement dans certains villages. La bitume apportera l’eau potable aux populations puisqu’il est prévu la réalisation de douze forages et la construction de deux retenues d’eau, l’une à la sortie de Bobo-Dioulasso et l’autre à l’entrée de Diébougou.

L’entreprise qui aura la charge des travaux devrait par ailleurs, réaliser des clôtures pour sécuriser les postes de santé et les écoles situées tout le long de la voie. Sur le plan environnemental, il est prévu une plantation d’arbres et la collecte du bois issu des terrassements, la remise en état des emprunts végétaux, la protection des animaux domestiques et sauvages ainsi que des essences végétales.

Le gouvernement burkinabè a décidé de prendre en charge les indemnités à verser aux riverains dont les maisons, les champs, ou les vergers seraient détruits dans le cadre du projet.

La démarche participative, pour la réussite du projet

L’une des étapes importantes de la mission a été la rencontre entre les bailleurs de fonds, les représentants du ministère des Infrastructures et du Désenclavement, des Finances et du Budget et les populations locales bénéficiaires du projet. A Diébougou, M. Hassane Guiao a expliqué les tenants et aboutissants du projet et les bailleurs ont rassuré les autorités locales, qu’ils sont prêts à débloquer l’argent pour le bitumage de la route. « Je vous soutiens : Pour moi le projet a déjà démarré », a dit M. Mahfoud Bengine représentant de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique ( BADEA), porte-parole des bailleurs de fonds.

Pour les autorités locales, le plus important est de savoir à quelle période exacte vont vrombrir les caterpillards, est-ce que la route sera bien faite (crainte des multiples dégradations du tronçon Boromo-Bobo-Dioulasso). D’autres préoccupations liées notamment à l’augmentation du nombre des forages, au bitumage de certaines artères des villes traversées par la route ont été soulevées.

A ces interrogations, M. Hasane Guiao a dit que le reliquat qui pourrait être dégagé après l’exécution du projet serait utilisé pour satisfaire les doléances. Mais tout cela, reste du bon-vouloir des bailleurs, a t-il précisé.

Romaric Ollo HIEN (romaric_hien@yahoo.fr)


Dans la bretelle Hamélé

- Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA).

- Banque islamique de développement (BID)

- Fonds Koweitien pour le développement économique arabe ( FKDEA)

Banque Ouest africaine de développement ( BOAD)

- Fonds Saoudien pour le développement (FSD)

- Etat du Burkina Faso.

Une réunion des bailleurs de fonds est prévu le jeudi 27 avril 2006 à Ouagadougou. Ce projet qui coûte 30 milliards de FCFA comporte plusieurs étapes parmi lesquelles l’autorisation de l’Assemblée nationale pour la ratification des accords qui seront conclus avec les différents partenaires financiers, le lancement des appels d’offres mais avant il faudrait préparer une panoplie de documents. Toutes ces raisons expliqueraient le temps mis pour le démarrage du projet prévu probablement en début 2007.

R.O.H

Sidwaya

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