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Jazz à Ouaga 14e édition : L’ombre de Ali Farka TOURE va planer

Publié le mardi 25 avril 2006 à 08h03min

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Quatre ans que ça dure. Quatorze ans que les amoureux du jazz en redemandent. Quatorze ans que l’Association jazz à Ouaga ne faiblit pas et donne toujours de grosses calibres aux mélomanes. Mais pour cette quatorzième édition dont le thème est « Festival de musiques jazz et musique traditionnelles », la fête du jazz aura en mémoire le vide qu’a laissé le baobab Ali Farka TOURE.

Amour impossible, conflit de générations, mariage forcé, puissances occultes, tous s’entremêlent et se démêlent dans cette création née d’une adaptation de l’œuvre originale « Le songe d’une nuit d’été » de William SHAKESPEARE par Ildver MEDA qu’on ne présente plus.

Ce rêve aussi est le fruit d’une collaboration entre le CITO et la coopération Suisse et Prottelyctia qui est une mise en scène du Suisse Roger NYDEGGER qui a déjà à son actif plusieurs autres créations faites au Burkina Faso comme « Liaison dangereuse » qui a été montée à l’ATB. Le rêve, c’est aussi un peu le rôle savamment (pour l’heure en tout cas) orchestré par des talents comme Joseph TAPSOBA, Charles WATTARA, Augusta PALENFO, Mahamadi NANA, Siaka IRA, Ramata OUEDRAOGO, Monique SAWADOGO, etc.

Le rêve aussi, c’est le fruit d’une scénographie bien « exotique » assurée par Miryam BURGIN, d’une musique de Simon GNAB ; Honoré YAMEOGO assure la régie et les costumes sont l’œuvre de Hamed OUEDRAOGO.
Le rêve, selon les premiers responsables du CITO, devra connaître sa grande première le 28 avril prochain et continuera toutes les nuits jusqu’au 27 juin.

Le rêve, il faut le dire, qui pour une fois est monté avec un décor léger et transportable (ce qui n’est pas dans les habitudes du CITO) sera joué dans d’autres villes du pays comme Dédougou, Léo, Koudougou, Kaya, Gayeri, etc. Le rêve est en somme une histoire où, dans le monde invisible, Djinna, le seigneur des terres et vénéré, maître des Kinois s’est séparé par jalousie, de son épouse Mami wata, la déesse des eaux et reine des Wokloni.

Un conflit entre esprits qui jettent le trouble dans la cité paisible de Dombin car Kinkirsi et Wokloni tirent un malin plaisir à faire et à défaire l’amour déjà pas facile entre les humains. Et pour cause, Nado (Pascaline OUEDRAOGO) est éperdument amoureuse de Gustave (Charles WATTARA) qui à son tour, aime Clarisse (Monique SAWADOGO) alors que cette dernière est follement éprise du jeune Kader (Justin OUINDIGA).

La suite, une dégringolade avec des absences de points de repère existentiels des protagonistes dans un monde qui ne cesse de changer. Un jeu de passe-passe autour de l’amour, de la passion de la magie noire qui ne profite qu’à un homme : le Tinsaoba, chantre de la tradition qui se fait passer pour le maître du destin de ses concitoyens.

Enfin, le rêve, c’est une formidable histoire d’amour de SHAKESPEARE écrite depuis la Renaissance dans un humour délirant abordant des thèmes d’actualité comme le mariage forcé, le conflit de générations, la tradition face à la modernité. Bref, « le rêve du Lutin » c’est celui qui met à nu les réalités de notre société qui n’est d’ailleurs qu’un rêve.

Par Fédéric ILBOUDO

L’Opinion

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