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MEDIA : Réhabiliter le journaliste de langue nationale

Publié le mercredi 3 décembre 2003 à 00h00min

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Pour célébrer son deuxième anniversaire, l’Association Rayimkudemde (ARK) qui regroupe les journalistes en langues nationales du Burkina Faso organise une série d’activités du 27 novembre au 10 décembre. Une conférence publique sur le thème : « Rôle et importance des langues nationales à travers les média : place du journaliste de langue nationale » a donné le top départ de ces activités le 27 novembre à la maison des jeunes et de la culture de Ouagadougou.

L’ARK a vu le jour le 27 novembre 2001 avec pour objectifs principaux de valoriser la culture nationale au moyen des langues nationales, créer un cadre de rencontres et d’échanges entre les hommes de média en langues nationales, améliorer les prestations de ses membres à travers la formation et enfin défendre la place que doit occuper le journaliste de langue nationale dans l’environnement médiatique burkinabè.

En deux ans d’existence, le président de l’association, Rigobert Ilboudo, se réjouit que l’ARK « se porte bien » malgré quelques difficultés liées essentiellement au grand intérêt que les usagers accordent aux hommes de média de langue française au détriment, voire au mépris de ceux qui utilisent les langues locales.

Le thème de la conférence, « rôle et importance des langues nationales à travers les média : place du journaliste de langue nationale » vient à propos. Le conférencier, Jules Kinda, de l’Université de Ouagadougou, a traité le thème à travers un rappel historique des média depuis la Haute Volta jusqu’à nos jours. Il ressort qu’au début des indépendances, les langues nationales étaient inexistantes dans les média. Ce n’est qu’à partir des années 1970-1980 que ces langues ont fait « une intrusion » dans les média (presse écrite, radio, télé).

Les langues nationales pouvaient ainsi assurer les mêmes fonctions que le français. Comme acquis des média en langues nationales, on relève que ce sont des média qui suscitent l’engouement des masses. Cependant, l’attitude de certaines personnes vis-à-vis des langues nationales (qui trouvent « dégradant » de parler la langue locale), le manque de formation et le comportement des acteurs, la faiblesse du lectorat, de l’auditoire et des télespectateurs, sont autant d’obstacles qui entravent le développement de ces média. Le conférencier suggère comme solutions, une formation adéquate des acteurs et une sensibilisation des usagers.

Il y a des lueurs pour le développement de ces média avec l’introduction des langues nationales dans le système éducatif et dans les écoles de formation, ajoute le conférencier.
Avec le Larlé naaba Tigré, Roger Nikièma, le Saas Naaba Sigri (Paul Tinoaga Ouédraogo) et d’autres chefs traditionnels moose qui participaient à cette conférence, les débats ont aussi porté sur le caractère erroné de certains mots et appellations en mooré.

Les responsables de l’ARK, avec leurs partenaires privilégiés que sont l’Oeuvre suisse d’entraide ouvrière et le ministère de l’Information, escomptent à travers leurs différentes actions, convaincre les autorités et les populations à considérer les hommes de média des différentes langues (locale et officielle) sur le même pied.

Kab’s Paul Kaboré
Le Pays

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