FESPACO 2025 : D’autres Étalons d’or à venir « avec de la patience et des qualités techniques », selon le PCO Fidèle Tamini

Fidèle Tamini, président du comité d’organisation de la 29e édition du FESPACO
Avec trois Étalons d’or de Yennenga au compteur, le Burkina Faso est désormais le deuxième pays le plus titré de l’histoire du Fespaco juste derrière le Maroc avec ses quatre trophées, et à égalité avec le Mali. Selon Fidèle Tamini, président du comité d’organisation de la 29e édition de la grande fête du cinéma africain, ce troisième trophée remporté, samedi 1er mars 2025, par Dani Kouyaté est aussi la reconnaissance des efforts déployés depuis 28 ans pour la prospérité du cinéma burkinabè.
« Nous nous réjouissons de cette victoire de Dani Kouyaté, réalisateur du film Katanga, la danse des scorpions. C’est un film de grande qualité au niveau de l’histoire, du son, de l’image et du décor. Tous les ingrédients étaient donc réunis pour permettre à Dani Kouyaté d’occuper la plus haute marche de ce 29e Fespaco. Cela nous réjouit d’autant plus que c’est un Burkinabè, et que c’est notre lutte pour la prospérité de notre cinéma, qui a été récompensée », a déclaré le secrétaire général du ministère en charge de la communication, par ailleurs président du comité d’organisation de cette 29e édition du Fespaco.
La stratégie « gagnante » de l’État
Dani Kouyaté est le troisième réalisateur burkinabè à remporter ce trophée tant convoité par les cinéastes africains. Le premier étant le maestro Idrissa Ouédraogo avec son film Tilaï en 1991, suivi de Gaston Kaboré avec Buud-Yam en 1997. Il aura donc fallu 28 ans pour que l’Étalon d’or de Yennenga revienne au bercail, chevauché par Kouyaté, descendant de griots.

Selon Fidèle Tamini, cette longue attente de 28 ans avant le sacre du Burkina Faso a été mise à profit par l’État pour former des jeunes et financer des productions afin de propulser le cinéma burkinabè
« Nous pouvons dire que c’est le couronnement. Cela nous encourage à avancer et c’est la preuve que la stratégie qui est en train d’être expérimentée est la bonne. », pense-t-il.
Il a aussi encouragé les jeunes cinéastes à faire preuve de patience et à renforcer leurs capacités. Car, selon lui, « avec de la patience et des qualités techniques », ces jeunes pourront eux aussi, pourquoi pas, remporter l’Étalon d’or dans les années à venir.
Le Fespaco en chiffres
Concernant l’organisation de cette 29e édition du Fespaco, elle a enregistré la participation de plus de 13 500 festivaliers accrédités, dont plus de 3 500 professionnels du cinéma et de l’audiovisuel et près de 2 000 journalistes. Ces chiffres ont été annoncés par Alex Moussa Sawadogo, délégué général du Fespaco, lors de la cérémonie de clôture. Il a ajouté que sur les 1 351 films soumis à l’appréciation du comité de sélection, 235 ont été retenus pour figurer dans les différentes catégories. Au total, 425 projections ont été organisées sur 12 sites durant 8 jours de festivités.
« Cet événement fut un succès »
Fidèle Tamini n’a pas manqué de féliciter les petites mains et les intelligences qui ont œuvré à minimiser les insuffisances du festival. « Les membres du comité d’organisation se sont mobilisés depuis plusieurs mois pour veiller et travailler à ce que nous puissions offrir un Fespaco, je ne dirai pas, sans faute, mais un Fespaco, où nous avons pu véritablement minimiser les insuffisances. Vous l’aurez constaté, les Burkinabè sont unanimes. Cet événement fut un succès. Cela se constate par la mobilisation sur l’ensemble des activités, dans les quartiers et dans les salles de cinéma. », a laissé entendre Fidèle Tamini.

La moisson des Burkinabè
Rappelons qu’en plus de l’Étalon d’or de Yennenga en fiction long métrage, Dani Kouyaté a également remporté le prix du public d’une valeur de trois millions de francs CFA, sponsorisé par la Radiodiffusion télévision du Burkina. Les autres prix glanés par les réalisateurs burkinabè lors du palmarès officiel sont ceux décernés dans la section Burkina. Il s’agit de « Yikian » d’Alidou Badini pour le meilleur film, « Soixante quinze mille » de Jean Claude Ouédraogo, pour le meilleur espoir et « Ouezzin Daniel Lazare Coulibaly, voie d’Afrique » de Bernard Yaméogo, pour la meilleure révélation ».
Quant aux prix spéciaux, les cinéastes burkinabè en ont raflé 17 sur les 22 prévus, marquant une domination totale par le sacre de deux géants, Dani Kouyaté et Michel Zongo qui ont remporté chacun quatre prix.
Fredo Bassolé
Lefaso.net