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Transports publics en Afrique : Une politique tarifaire selon les réalités du pays

Publié le lundi 24 avril 2006 à 07h29min

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La formation internationale sur « la tarification, la perception tarifaire et la billetique électronique » dans les transports publics en Afrique s’est clôturée, vendredi 21 avril à Ouagadougou, sur des recommandations visant à améliorer la mobilité des populations.

« Les entreprises du secteur des transports publics doivent sans cesse adapter leurs stratégies en matière de tarification aux réalités économiques qui sont les leurs ». Cette nécessité a conduit à une formation internationale du 19 au 21 avril 2006 à Ouagadougou, des responsables de réseau de transports publics sur « la tarification, la perception tarifaire et la billetique électronique ».

Elle s’inscrit dans l’esprit de la déclaration de Johannesburg qui stipule que les transports publics doivent être considérés en Afrique comme un service public au même titre que d’éducation ou la santé.
« Cette recommandation exige de chaque entreprise du secteur des réformes conciliant modernisation de la gestion, environnement et rentabilité financière », a indiqué Honorine Marie Désirée Damiba, directrice générale de la Société de transport en commun de Ouagadougou (SOTRACO).

Aussi, les entreprises sont tenues de suivre l’évolution technologique et d’améliorer leurs mécanismes d’exploitation. Organisé conjointement par l’Union internationale des transports publics (UITP) et l’Union africaine des transports publics (UATP) en collaboration avec la SOTRACO, la formation de Ouagadougou offre l’occasion aux participants venus de l’Afrique de l’Ouest et du Centre d’examiner la billetterie, d’échanger leurs expériences et d’ouvrir des perspectives pour une tarification adaptée.

« Nous devons conjuguer en tout temps, réalités économiques et contraintes sociales », a rappelé Joseph Assafoura Aka, secrétaire général de l’UATP.

Raymond Maubois, formateur principal, directeur RHM, France : « La billetterie électronique jouera un rôle prépondérant dans la performance de l’entreprise de transport public ».
Les acteurs des transports urbains de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Ghana, du Cameroun, du Sénégal et de la République démocratique du Congo ont confronté leurs systèmes d’exploitation respectifs en vue d’opter pour une politique tarifaire idéale à la mobilité des populations.

« Le tarif reste la relation essentielle entre le client et l’exploitation. Cet aspect doit être appréhendé avec l’attention nécessaire », a relevé Ousmane Sy du Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (CEOUD).

Ainsi, les responsables africains des transports urbains ont plaidé pour un cadre institutionnel et clair pour un meilleur rayonnement de leurs activités. Ils ont également sollicité l’implication active du secteur privé. « La tarification doit entrer dans l’ère de la modernité. Mais il y a aussi une nécessité de partenariat entre l’Etat et le privé pour une meilleure gestion des transports dans l’agglomération », a soutenu le formateur principal, Raymond Maubois, directeur de RHM en France.

Le conseiller technique du ministère des Transports, Aoué Koudougou a promis l’exploitation judicieuse des conclusions de la formation par les autorités burkinabè.

Jolivet Emmaüs (joliv_et@yahoo.fr)


Conclusions sur la politique tarifaire des transports publics

1- Le transport public a un rôle majeur dans le développement économique, l’établissement d’un environnement durable, et au plan social, dans la lutte contre l’exclusion et la pauvreté. Les politiques tarifaires doivent refléter ce rôle social du transport public en offrant des prix compatibles avec la capacité à payer des ménages et en assurant des prix réduits à certains groupes de voyageurs.

2- Le système tarifaire et les compensations pour les tarifs sociaux, doivent permettre aux opérateurs de transports publics d’opérer sous des conditions stables et viables. C’est la condition du développement de services de qualité et de l’amélioration de l’efficacité des opérateurs.

3- Les décideurs politiques doivent être sensibilisés aux données de l’environnement social et économique dans lequel s’exercent les opérations des transports publics.

Ils doivent également être sensibilisés aux incidences de choix économique tels que les augmentations tarifaires et de leurs effets éventuels sur le trafic des transports urbains.

4- C’est également le rôle des opérateurs de présenter aux décideurs leurs suggestions et propositions pour les décisions les plus pertinentes dans le domaine de la politique tarifaire, en toute connaissance de cause des impacts potentiels.

5- Un cadre institutionnel et législatif clair doit être mis en place pour permettre aux opérateurs le développement d’une gestion saine et efficace, dans des relations contractuelles marquant les droits et obligations de chacune des parties.

6- Le financement des investissements en infrastructures, en équipements et en matériels doit être assuré par les autorités organisatrices des transports publics, éventuellement dans le cadre de partenariat public et privé.

7- Les opérateurs sont ouverts à la mise en œuvre des techniques et technologies modernes de management, pour une efficacité accrue de leur exploitation et pour garantir aux autorités organisatrices, une utilisation optimale des fonds publics.

Sidwaya

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