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Libre circulation : Une éclaircie sur les routes de l’intégration

Publié le vendredi 21 avril 2006 à 08h24min

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Les usagers de la route ont eu l’agréable surprise, en ce début de mois, de ne subir aucun contrôle aux différents postes de police sur les principaux axes du pays. De la frontière du Togo à celle du Mali, en passant par la ville de Bobo Dioulasso, pas plus de deux contrôles désormais. Ils n’auront lieu qu’à l’entrée et à la sortie du territoire. Une révolution. Evidemment, les transporteurs applaudissent la mesure. Les agents véreux des forces de sécurité qui rançonnaient les usagers, eux pas.

En plus du gain de temps que permet la levée des postes de contrôle , les transporteurs vont faire une économie des faux frais de transports qu’ils distribuaient à certains agents de contrôle tout au long des corridors. Une économie de temps et d’argent qui va permettre de rendre plus fluide le trafic routier, et la libre circulation des biens et des personnes, un credo cher à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Cette suspension des postes de contrôle est, à n’en pas douter, une avancée notable dans la construction d’un espace économique intégré. Désormais, et on espère que cela va durer le plus longtemps possible, les voyageurs et transporteurs en règle vis-à-vis de la législation ont la voie libre pour aller et venir.

Une des principales entraves à la libre circulation vient certes de tomber. Mais, il importe, dès maintenant, d’anticiper sur les conséquences de cette mesure. Le Burkina fait désormais office de bon élève de l’UEMOA dans ce secteur clé de l’intégration africaine. La Côte d’Ivoire a essayé, à sa façon, de régler la question en rationalisant les postes de contrôle en zone gouvernementale où le racket des transporteurs avait pris des proportions inquiétantes. Les transporteurs y ont vu la légalisation du racket. Ce qu’il faut retenir ici, c’est la volonté de réduire ces tracasseries qui minent l’économie de nos Etats.

Le Niger a également mis en place un système de contrôle groupé des services de sécurité afin de rendre plus fluide le transit routier sur son territoire.

Le Burkina, à son tour, lève tous les postes de contrôle à l’intérieur de son territoire. Situé au coeur de l’Union avec six frontières, le territoire burkinabè est un corridor qui permet de désenclaver le Mali et le Niger, deux autres pays de l’Hinterland. D’ailleurs, les transporteurs de ces pays ont élevé la voix entre-temps pour dénoncer les tracasseries qu’ils subissaient sur le territoire burkinabè. A Bittou, les organisations de transporteurs s’inquiètent des nouvelles taxes que la commune veut leur imposer.

Petit à petit, la volonté politique des Etats membres se matérialise sur le terrain au grand bonheur des populations.

Les consommateurs, quant à eux, sont en droit d’attendre de ce changement de cap une légère baisse des prix des produits une fois que les transporteurs auront intégré les gains induits en matière de charges. Car, l’opération n’aura servi à rien si, au bout de la chaîne, le consommateur n’y gagne rien. L’Etat doit y veiller.

Cette nouvelle donne n’est cependant pas la porte ouverte à la pagaille. Le ministère de la Sécurité a averti qu’il va redéployer ses effectifs à d’autres tâches de sécurisation des usagers de la route, notamment le renforcement des patrouilles. Les "sans-papiers" de la route sont donc avertis. Si les contrôles deviennent rares, ils seront désormais plus stricts. Les postes juxtaposés qui sont en construction aux frontières des pays de l’Union vont servir de véritables filtres. Les services de douane, de police, de gendarmerie et des eaux et forêts officieront en ces lieux. Les transporteurs y subiront également les contrôles à l’essieu et les hauteurs de charges. C’est donc une ère nouvelle qui s’ouvre pour le transit routier à condition que tous les acteurs jouent le jeu du respect des textes régissant la libre circulation des personnes et des biens afin qu’ensemble, avec les Etats membres, d’autres mesures entrent en vigueur, notamment celles relatives au droit de résidence, d’établissement et de prestation de services.

Le Pays

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