Dans sa parution n°2701 du mercredi 28 août 2002, nous
avons lu avec intérêt l’article de Adama Drabo intitulé " Elus des
Hauts-Bassins:l’impossible unité ?" Dans le même ordre d’idée,
le quotidien bobolais " l’Express Faso" s’inquiétait de savoir :
"Faut-il s’unir pour s’unir ?"

Dans le nouveau contexte de la division du pays en 13 régions
administratives, il y a lieu de trouver une nouvelle stratégie
multidimensionnelle à la mission dévolue aux élus du peuple.
Pour la petite histoire, la région des Hauts-Bassins se compose
des provinces du Kénédougou, du Tuy et du Houet ayant
chacune des conseillers municipaux, des maires et des
députés qui sont sensés défendre les intérêts matériels et
éthiques de leurs populations respectives.

L’Association des élus des Hauts-Bassins (AEHB) sera en fait
l’antichambre régionale de l’Assemblée nationale. La
déontologie d’une telle organisation doit transcender les
querelles mesquines des partis politiques pour ne s’orienter
que sur le développement socio-économique de la région. Ce
qui demande un minimum de savoir-faire et de savoir-être.

Malheureusement, nos élus aujourd’hui, dans leur grande
majorité, sont en deçà du minimum de compétence requise en
la matière. La création de cette association permettra à l’électeur de réviser son opinion sur le choix des éventuels candidats aux différents postes politiques. Pour la même occasion, l’autorité centrale aura un laboratoire de données objectives pour prendre des décisions transparentes et populaires, qu’elles soient politiques ou administratives.

La mise en application de telles décisions émanant du "Haut-Lieu" ne sera plus l’affaire de Ouagadougou mais des porte-paroles mandatés des provinces
cibles. Un adage populaire ne dit-il pas que " les loups ne se
mangent pas entre eux ?"

La nouvelle mission assignée aux
partis politiques traditionnels ne sera plus de faire élire des
parents, des amis, des copains ou d’user d’expédients ou
d’ingrédients pour tromper la vigilance des populations mais
bien d’appliquer dans son intégralité et son intransigeance , le
concept de "Démocratie" qui exige "l’homme qu’il faut à la place
qu’il faut", certes par la voie des urnes.
Dans la régionalisation, l’accent doit être mis sur la qualité de
l’élu.

On dit qu’il faut du tout pour faire un monde mais il faut
aussi que ce monde s’améliore graduellement par l’apport des
valeurs positives et socialisantes. Il n’y a rien d’impossible à
l’unité des élus des Hauts-Bassins sinon la coexistence de
valeurs confirmées et de médiocres éléments.

Soumana SANOU, Instituteur principal à la retraite
Bobo Dioulasso