A la suite du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) élaboré en 2000 et révisé en 2003, le gouvernement burkinabè s’est doté d’un Programme triennal d’actions prioritaires (PAP) 2006-2008 comme instrument d’opérationnalisation du CSLP. De ce fait, il a pour objectif de rendre plus visibles les politiques publiques en matière de réduction de la pauvreté.

En d’autres termes, il se veut un cadre de dialogue entre le gouvernement et les PTF ainsi que d’appréciation des progrès accomplis dans le domaine de la mise en œuvre des actions de lutte contre la pauvreté, en vue de proposer des mesures de réajustement pour améliorer les résultats sur le terrain.

La 6e revue du CSLP, consacrée au bilan de mise en œuvre du PAP, a réuni plus d’une dizaine de membres du gouvernement, des PTF, des gouverneurs, de responsables de la société civile. Le ministre de l’Economie et du Développement, Seydou Bouda, qui a présidé l’ouverture des travaux, a mis à nu un tableau reluisant de la mise en œuvre du PAP pour l’année 2005 dans plusieurs domaines.

Ainsi, a-t-il dit, les résultats de cette mise en œuvre sont satisfaisants, en témoignent, a ajouté le ministre, une tendance de l’accélération de la croissance réelle (de 4,6% en 2002 à 7,1% en 2005 avec un pic de 8% en 2003) et une réduction de l’incidence globale de la pauvreté, qui est passée de 46,4% en 2003 à 42, 4%, soit une baisse de 4 points. En ce qui concerne l’accès à l’éducation de base, lâche Seydou Bouda, 87, 3% de ménages sont à moins d’une demi-heure de l’école primaire la plus proche contre 62,3% en 2003.

Concernant la santé, c’est 77,2% de la population qui disent être satisfaits des services médicaux, même si 36,9% des ménages parcourent en moyenne une heure pour atteindre l’établissement de santé le plus proche. En 2003, ce taux était de 33%. Dans le domaine de l’eau potable, 88,8% des ménages sont à moins d’une demi-heure de marche d’un point d’eau potable en 2005 contre 71,5% en 2003.

Le ministre de l’Economie et du Développement mentionnera aussi que les finances publiques se sont bien comportées. La tâche noire relevée par Seydou Bouda dans son discours a été le taux de l’inflation, qui est passé de 2,3% en 2002 à 6,4% en 2005. Signalons que les participants à cette 6e revue échangeront également sur la lutte contre la corruption.

Cyr Payim Ouédraogo

Comment expliquez-vous, monsieur le Ministre, cette légère baisse de la pauvreté ?

« Nous avons des paramètres d’observation que nous faisons tourner chaque année au regard des différentes agrégations économiques. Ce qui nous permet de dire qu’entre 2003 et 2005, la pauvreté a baissé de quatre points, aidée en cela par l’amélioration du revenu par habitant, la croissance économique, l’effet cumulé des bonnes récoltes de 2003 à nos jours, l’amélioration des conditions de vie, etc. Il y a un certain nombre de paramètres objectifs qui nous permettent de l’affirmer.

Et selon une enquête récente de l’ISND, à l’éducation de base, 88% des ménages sont à moins d’une demi-heure de l’école primaire ; plus de 77% des ménages se disent satisfaits de leurs fréquentations des services de santé ; environ 90% sont à moins d’une demi-heure d’un point d’eau. C’est des signes qui ne trompent pas et qui indiquent que les conditions de vie s’améliorent ».

Et ce, en dépit de l’inflation ?

« Oui, en dépit de l’inflation parce que si celle-ci n’avait pas été tirée par la hausse des prix du pétrole, nous aurions certainement eu un bonus beaucoup plus important en termes de croissance du PIB et en termes d’augmentation du PIB par habitant. L’inflation, nous l’avons subie cette année, malgré les mesures de politiques économiques que nous avons prises pour la contenir ».

C.P.O.

L’Observateur Paalga