Burkina/Soutien patriotique : Un bailleur restitue à un militaire son loyer du mois de janvier
Soutenir nos forces de défense et de sécurité et nos volontaires pour la défense de la patrie qui se sacrifient pour débarrasser le Burkina Faso du terrorisme peut passer par de simples gestes qui peuvent paraître anodins mais qui apportent du réconfort. En mission au front pour sauver la patrie, un militaire s’est vu restituer son loyer par son bailleur, au début de cette année 2025. Un geste qui marque l’attention et dont le mérite peut concourir à recréer un Burkina plus humain en ces temps de crise. Un geste dont le bénéficiaire a voulu témoigner sur nos pages.
La solidarité. Voilà une valeur qui a quelque peu disparu du quotidien des hommes, agrandissant par la même occasion le fossé qui existe entre les riches et les pauvres. Si pour beaucoup les crises que vit le Burkina Faso viennent des frustrations que certains ont dû subir injustement, il n’est pas tard pour chacun de revenir à de meilleurs sentiments et de tendre la main à l’autre, pour un monde plus équilibré. Les petites choses, quand bien même elles peuvent paraître insignifiantes, peuvent faire toute la différence, surtout dans des moments où l’on s’y attend le moins.
En mission au front pour libérer la patrie, un militaire, en payant son loyer, s’est vu restituer son argent en cette période chaude de « janviose » par la propriétaire de la maison qu’il loue. Les fins d’année étant connues pour être des moments de dépenses du fait des fêtes, la propriétaire a voulu, elle aussi, contribuer à saluer le courage de cet homme, qui a dû « abandonner » sa femme et ses enfants pour la nation. « Merci bien. Ça, c’est pour ma chérie et les enfants. Longue vie à vous. Santé de fer et la paix au pays », est la réponse qu’a envoyée le bailleur à son locataire, lui faisant cadeau de la somme que celui-ci venait de lui verser par mobile money comme loyer.
C’est donc dire que l’appel à la mobilisation pour un Burkina meilleur peut se faire d’une manière ou d’une autre, pourvu qu’il y ait un minimum de volonté et de prise de conscience. Les soldats au front abattent un travail titanesque, que même la plus belle plume au monde ne saurait décrire avec exactitude. En quittant sa famille pour rejoindre le champ de bataille, le soldat sait en âme et conscience que la mort pourrait l’atteindre de façon brutale. Mais lorsqu’il sait que la société derrière lui se reconstruit dans ses valeurs de solidarité, et renaît de plus belle tel un phoenix qui reprend vie de ses cendres, la guerre est gagnée d’avance.
Ce soldat-là, pour paraphraser un philosophe bien connu des Burkinabè, redouble de vigilance, suit et garde le moral au top, nonobstant les multiples coups reçus. Inutile de chercher à savoir le montant restitué. Ce n’est pas le plus important. Ce geste du bailleur vient du cœur et c’est ce qu’il faut retenir et saluer avec la plus haute estime qui soit. Au-delà du fait que son débiteur soit militaire et que le contexte rend cette main tendue beaucoup plus atypique et originale, ce geste est un appel à chaque individu d’aider son prochain autour de lui, car, comme le disait un journaliste de ce pays : « la meilleure manière de lutter contre une lame qui inflige la terreur, c’est de riposter avec un révolver d’amour et de compassion. »
Erwan Compaoré
Lefaso net