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Crise à Goma : Outre les milliers de morts, ces nombreuses femmes et filles violées et brûlées vives

Publié le jeudi 6 février 2025 à 18h35min

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Crise à Goma : Outre les milliers de morts, ces nombreuses femmes et filles violées et brûlées vives

Le pic des violences enregistrées ces derniers jours dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) ne se mesure pas seulement au nombre de morts, il l’est aussi par la cruauté et le visage hideux des pratiques exercées sur ces populations, qui ne savent plus à quel saint se vouer. Même celles en fuite ne sont pas épargnées par le massacre et les traitements inimaginables rapportés par la presse locale et des organisations civiles de défense des droits humains.

Combien de morts ont fait ces affrontements ? En effet, selon des médias congolais, les trois jours (fin janvier 2025) d’affrontements dans la ville de Goma entre les Forces armées de la RDC et le mouvement M23-AFC ont coûté la vie à plus de 3 000 personnes et fait des milliers de blessés. Un rapport de l’ONU parle également d’environ 2 000 corps enterrés par les communautés et la Croix-Rouge, alors que près de 1 000 autres sont encore éparpillés dans différentes morgues de la ville.

"De nombreux corps, en état de décomposition, restent encore dans certaines zones, notamment à l’aéroport et à la prison de Goma. Les défis auxquels les acteurs humanitaires font face sont nombreux, notamment sur les questions sanitaires, les ruptures de stock des sacs mortuaires. Actuellement, seulement 500 sacs sont disponibles, dont 100 sacs pour enfants et 400 pour adultes. La situation sanitaire est extrêmement critique et l’enterrement des corps est une priorité pour éviter des risques sanitaires majeurs. Au moins 2 000 corps ont déjà été enterrés par les communautés et selon les chiffres de l’OMS qui vient de sortir aujourd’hui, ce sont les 900 corps qui sont toujours dans les morgues des hôpitaux de Goma”, rapporte-t-on des propos d’un responsable de OCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Nations-Unies) en RDC.

Au-delà de ces morts, les autorités congolaises ont récemment établi un bilan, qui fait ressortir qu’au moins 165 femmes ont été violées par des détenus lors de l’évasion de plus de 4 000 prisonniers de la prison de Muzenze, à Goma, le 27 janvier, alors que le groupe armé M23 lançait son assaut sur la ville.

Le Haut-Commissaire des Nations-Unies relève, lui, le viol de 52 femmes dans le Sud-Kivu par des troupes congolaises, dont des cas de viols collectifs.
« Notre réaction à cette situation est celle de la déception, du choc et de la colère. Nous sommes censées être protégées, à tous les niveaux : légal, social et sociétal. La femme et la fille doivent être protégées et respectées. Mais ce n’est pas ce qui se passe. Nous nous demandons : où est passée la masculinité des hommes africains ? Où est cet instinct de protection qui existait chez nos ancêtres ? Une femme était sacrée, une fille était sacrée. Que sont devenus ces hommes qui protégeaient les femmes et les filles, même en temps de guerre, malgré les conflits qui pouvaient les diviser ? Nos cœurs sont brisés, notre douleur est profonde. Les viols et les violences sexuelles subies par ces femmes ne semblent pas être une priorité. La priorité, aujourd’hui, c’est la prise de pouvoir, c’est la guerre. Mais dans cette prise de pouvoir, qui va s’occuper des enfants ? Qui seront ces âmes qui reconstruiront les foyers ? Parce que les âmes des femmes sont meurtries par cette violence. Nous sommes choquées, déçues, blessées et révoltées. Nous exigeons que justice soit faite. Pour les femmes violées en temps de guerre, les responsabilités doivent être établies. Les lois internationales et les conventions prévoient cela. Si ce sont les rebelles qui ont commis ces viols, qu’ils soient jugés. Si ce sont des délinquants ou des voyous en fuite, qu’ils répondent de leurs actes. Nous exigeons également une prise en charge complète des survivantes. Ces viols entraîneront des grossesses non désirées, des infections, et des traumatismes psychologiques. Nous militons également pour les droits à la santé sexuelle et reproductive. Plus vite nous disposerons de corridors humanitaires, plus efficacement nous pourrons prendre en charge les survivantes des violences sexuelles, leur offrant les soins nécessaires, conformément aux droits garantis par le Protocole de Maputo, notamment en cas de grossesse non désirée », se sont indignées plusieurs associations de défense des droits humains, notamment des droits de la Femme, à en croire le confrère congolaise Actualité.CD.

De nombreuses femmes ont péri également de l’incendie des immeubles, révèlent des rapports et témoignages.

O.L.
Lefaso.net

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