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Burkina/Assainissement : Le village de Tanlouka doté d’un poste d’eau autonome grâce à l’ONG Light for the world

Publié le mercredi 5 février 2025 à 18h09min

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Burkina/Assainissement : Le village de Tanlouka doté d’un poste d’eau autonome grâce à l’ONG Light for the world

« Renforcer la résilience des personnes vulnérables en Afrique de l’Ouest pour faire face aux crises diverses et leurs conséquences (RECOUVRER) », tel est le nom du projet dans le cadre duquel, Light for the world et ses partenaires ont procédé à la remise officielle d’un Poste d’eau autonome (PEA) au village de Tanlouka, dans la commune rurale de Boussouma, région du Centre-nord. La cérémonie s’est tenue en présence du premier vice-président de la délégation spéciale de la commune, Songonkoglog Naba Saaga, ce mercredi 5 février 2025.

Dans un contexte sécuritaire difficile entraînant des déplacements massifs de population, la ressource en eau se fait de plus en plus rare. À Tanlouka, village situé dans la commune rurale de Boussouma, vivent des personnes déplacées internes, qui faisaient face à des difficultés d’approvisionnement en eau. Mais grâce au soutien de l’Agence autrichienne pour le développement et Caritas Autriche, le projet RECOUVRER, porté par l’ONG Light for the world et mis en œuvre par l’OCADES Kaya, ce besoin urgent relève désormais de l’histoire ancienne.

Le réservoir à eau a une capacité de 5 000 l

« L’infrastructure est un forage transformé en PEA, de sorte à améliorer l’accès à l’eau pour les populations de cette localité. Ce que nous visons, c’est améliorer la résilience des populations face aux multiples crises qui les assaillent. On parle là de crises sécuritaire, humanitaire, climatique. Nous savons tous ce qu’il y a comme valeur ajoutée quand on parle d’eau potable. L’hygiène est mieux assurée, la difficulté liée à la distance est réduite, l’alimentation est beaucoup plus saine », a laissé entendre le directeur pays de l’ONG, Etienne Bagré.

« Avec ce PEA, la pénibilité de l’accès à l’eau est réduite. Les femmes pourront s’atteler à d’autres tâches génératrices de revenus », Etienne Bagré

Outre ces PEA, trois autres forages ont été réhabilités en pompe à motricité humaine. Jeunes, vieux, vieilles, populations hôtes et personnes déplacées internes, peuvent y avoir accès sans difficulté. A été en sus pris en compte dans l’architecture de l’infrastructure, le cas des personnes handicapées. « Au moment de la mise en œuvre, nous étions avec les populations sur le terrain, histoire d’attirer leur attention sur certaines normes d’accessibilité. Pour le forage par exemple, il y a eu une dimension à ne pas dépasser pour faciliter l’accessibilité aux personnes handicapées. On était à côté pour que tout soit bien normé », a expliqué Emmanuel Ouédraogo, facilitateur d’inclusion du handicap dans le cadre de ce projet.

« Je demande aux populations de faciliter l’accès à l’eau aux personnes handicapées, même quand elles ne sont pas en premier dans les rangs », Emmanuel Ouédraogo

Selon Philippe Compaoré, responsable des programmes de l’ONG, par ailleurs chargé du projet, le coût total de réalisation s’élève à plus de 16 millions de francs CFA. Une somme considérable qui aurait pu être utilisé à d’autres fins utiles, mais qui a été mise au profit de la population de Tanlouka, de quoi satisfaire cette dernière. « Nous sommes très heureuses parce qu’on a eu l’eau. Avant, ce n’était pas simple. Vu que c’était un forage, il n’y avait pas toujours assez. Mais maintenant, avec la quantité qu’il y a, je crois que tout le monde sera servi. On remercie grandement les initiateurs du projet », s’est exclamée Rihanata Sawadogo, porte-parole des femmes.

« Avec cette eau, on pourra s’alimenter, abreuver nos animaux, etc. », Rihanata Sawadogo

Notons que pour s’assurer d’une gestion rationnelle de l’eau, les populations ont été associées à la conception matérielle de ce joyau. « Il y a eu des campagnes de sensibilisation et des formations au profit des populations. Il y a eu la mise en place du comité de gestion de l’eau avec des membres faisant partie de l’Association des usagers de l’eau. Il y a continuellement eu le renforcement des capacités des artisans locaux, pour la maintenance des points d’eau. Le projet a intégré des principes de pérennité et de durabilité de l’ouvrage. Nous faisons confiance à la population », a rassuré l’abbé Adelphe Rouamba, secrétaire exécutif de OCADES Kaya.

« Les populations sont suffisamment éveillées et connaissent la nécessite d’entretenir ces points quand elles voient la différence qu’il y a », abbé Adelphe Rouamba

« Trop de viande ne gâtant pas la sauce », le 1er vice-président de la délégation spéciale a insisté sur la responsabilité de chaque habitant dans la gestion de l’eau et la préservation de l’infrastructure toute entière. Pour lui, le partenaire pourrait songer à dérouler d’autres infrastructures au profit de la population de Tanlouka. « Mais cela dépendra de vous. Si plus tard l’ONG s’intéresse à notre commune ou à ce village, elle observera d’abord si vous avez bien pris soin de ce que l’on vous a donné auparavant, avant d’agir. Ce qui veut dire que vous vous devez de prendre soin de ce bien qui vous a été offert. Qui sait ? Ce premier geste peut être le début de plusieurs à venir ; des projets qui vous permettront de cultiver la salade, les tomates et bien d’autres aliments qu’on consomme. C’est à vous de démontrer que l’on peut compter sur vous pour une prochaine fois, a conseillé Songonkoglog Naba Saaga.

« Vous avez été formées pour protéger ce point d’eau. Faites-en bon usage », Songonkoglog Naba Saaga

Rappelons que le projet RECOUVRER est mis en œuvre depuis 2021 par l’ONG Light for the World, en consortium avec six autres ONGs du Burkina Faso. Les régions d’intervention sont le Centre, Centre-ouest, Centre-nord, Centre-est, Sahel. Le projet est aussi mis en œuvre au Sénégal, précisément dans les régions de Kaffrine, Tambacounda, Kolda. En somme, il s’agit d’un programme qui a pour objectif principal de renforcer la résilience des groupes vulnérables, notamment les femmes et les personnes handicapées, affectées par de multiples crises dans les différentes zones d’intervention du projet.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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