Claver KABRE, Le monde face au financement du terrorisme : étude du dispositif de lutte au Burkina Faso, Ouagadougou, Les Editions Mercury, 2019

Combattre le terrorisme en traquant son financement, tel est l’objectif que s’est affiché la communauté internationale depuis 1996 et de manière plus incisive à la suite des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats Unis. Il en est résulté une panoplie d’instruments juridiques universels, essentiellement inspirés des mesures anti-blanchiment de capitaux que les Etats doivent internaliser sous surveillance, voire sous pression internationale.
Quelle analyse peut-on en faire d’une manière générale et particulièrement en droit burkinabé Après avoir interrogé en profondeur le dispositif de lutte contre le financement du terrorisme, l’auteur fait le constat qu’il regorge des moyens de lutte Juridiquement exceptionnels qui demeurent perfectibles et que les résultats obtenus jusque-là sont plutôt mitigés et suscitent des réflexions. C’est donc à un exercice digne d’un diagnostic de la lutte contre le financement du terrorisme telle qu’elle a été entérinée au Burkina Faso que se livre l’auteur de cet ouvrage non sans avoir ébauché des pistes pour nourrir le débat sur le combat mené contre le terrorisme.
Magistrat pénaliste burkinabè depuis plus de dix (10) ans, Claver KABRE qui s’est spécialisé dans le droit pénal du crime organisé, a occupé les fonctions de Substitut du Procureur dans la capitale et en province, de membre de la Direction Générale de la Politique Criminelle et du Sceau au ministère en charge de la justice, avant d’être nommé Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de Dori, cette région du pays qui cloue sous le poids du péril terroriste.
C’est un acteur clef dans les réformes visant l’adaptation du dispositif répressif burkinabè aux nouvelles formes de la délinquance. Il a participé à la rédaction et à la relecture de textes juridiques d’importance majeure notamment, les lois sur les pools judiciaires spécialisés pour la répression du terrorisme, des infractions économiques et financières, celle portant répression des actes de terrorisme au Burkina Faso (BF) et celle portant code pénal dont il a été membre du comité de suivi.
Il a aussi participé à des stages et formations au BF et à l’extérieur. Titulaire d’un master II professionnel en Droit pénal et Sciences criminelles soutenu à l’Université de Ouagadougou dont il a été major de la promotion, il poursuit, dans la perspective d’une thèse doctorale, des recherches sur les actes d’investigation en lien avec la criminalité transnationale organisée. C’est donc à la fois en étudiant-chercheur et en professionnel averti qu’il aborde l’épineuse question de la lutte contre les ressources financières terroristes aussi bien au plan international que dans le contexte particulier de son pays.