Burkina/Eau et assainissement : Bientôt des forages profonds de 500 à 1 000 mètres pour soulager les populations

Le gouvernement burkinabè a lancé officiellement, le samedi 1ᵉʳ février 2025, les travaux de réalisation de forages profonds de 500 à 1 000 m. Placée sous le patronage du président du Faso, représenté par son directeur de cabinet, le capitaine Anderson Médah, l’activité a eu lieu dans le village de Souroukoudougou, commune de Bama. La cérémonie a connu la participation de nombreux membres du gouvernement.
C’est dans une ambiance de fête que la population de Souroukoudougou, village de la commune de Bama, dans la région des Hauts-Bassins, a accueilli la cérémonie de lancement des travaux de réalisation de huit forages profonds, couplés à huit piézomètres dans les régions des Hauts-Bassins et des Cascades. Ce projet entre dans le cadre du Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement (PAEA), un programme du ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, qui bénéficie de l’appui financier de la Banque mondiale.
Le lancement de ces travaux de réalisation de forages profonds reste un éminent projet de vie pour le gouvernement burkinabè, et revêt une importance historique pour le pays. Selon le ministre en charge de l’Eau et de l’Assainissement, Roger Baro, « c’est la première fois qu’au Burkina, il est entrepris des travaux de forage d’une telle envergure alliant innovation technique et recherche scientifique pour un impact durable. »
Les forages seront réalisés jusqu’à atteindre la roche mère. Le but est de localiser les différents aquifères, de localiser les couches imperméables et de déterminer la productivité des différents aquifères rencontrés. À proximité de chaque forage sera réalisé un piézomètre qui servira à la détermination des paramètres de productivité de l’aquifère et plus tard au suivi de l’exploitation du forage principal.
Ces forages visent non seulement à fournir de l’eau potable à la population, mais aussi à ouvrir une nouvelle ère pour la recherche dans les domaines de l’hydrogéologie et de la géologie, avec des retombées durables pour les générations futures. Au total, ce sont seize ouvrages composés de huit forages profonds et huit piézomètres qui seront réalisés dans le cadre du PAEA, dans différentes localités des régions des Cascades et des Hauts-Bassins. « Ces forages atteignant des profondeurs allant de 500 à 1 000 mètres marquent un tournant décisif dans la recherche et l’exploitation de nos aquifères », a indiqué Roger Baro.
Gagner « La bataille de l’eau »
Pour le ministre, ce projet est d’une importance capitale pour le pays car, dit-il, il symbolise l’engagement du gouvernement à relever les défis liés à la connaissance et aussi à la mobilisation des ressources en eau. Il a affirmé que cette cérémonie marque la concrétisation de l’initiative « La bataille de l’eau », annoncée dans la déclaration de politique générale du Premier ministre Jean Emmanuel Ouédraogo. Une initiative qui vise à couvrir durablement les besoins en eau des populations sur tout le territoire national.
Les données géologiques et hydrogéologiques de ces ouvrages serviront à alimenter un modèle de gestion intégrée du bassin sédimentaire de l’Ouest du Burkina Faso, permettant une meilleure connaissance du potentiel en eau souterraine de cette région essentielle pour le développement économique du pays. Pour le ministre Roger Baro, ces investissements réalisés par le PAEA, avec l’accompagnement de la Banque mondiale, symbolisent la volonté du président du Faso de développer des solutions innovantes pour surmonter les défis géologiques qui freinent l’exploitation efficace des ressources en eau.
La réalisation de ces travaux impliquera plusieurs structures, dont l’entreprise responsable des travaux de forages, le bureau de contrôle chargé du contrôle des travaux, le bureau chargé des diagraphies, l’université Joseph-Ki-Zerbo, le Bureau des mines et de la géologie du Burkina (BUMIGEB) chargé de la description et de l’interprétation des différentes roches qui seront traversées, et l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE) qui travaillera sur la question de la recharge des aquifères. « Nous avons engagé tous les acteurs pour, qu’à terme, ces genres d’infrastructures puissent être réalisées par les Burkinabè et pour les Burkinabè. Nous allons mettre un système de transfert de compétences pour les universités afin qu’après, nous soyons autonomes pour rechercher ce qui est dans notre sous-sol et contribuer à notre développement », a laissé entendre le ministre Roger Baro. Il a invité tous les acteurs à consentir des efforts et à rester engagés pour le succès total de ces travaux.
Améliorer l’accès à l’eau et à l’assainissement
Cette cérémonie était placée sous le patronage du président du Faso, représenté par son directeur de cabinet, Anderson Médah. Il a rappelé que le chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré, accorde une place importante à la recherche et à la découverte des potentialités qui se trouvent sur le territoire burkinabè. « Ce lancement témoigne de cette volonté, car la recherche va au-delà des questions d’eau, et je pense qu’elle permettra de mieux savoir et de mieux comprendre ce qui se trouve dans notre sous-sol et de permettre des exploitations judicieuses dans le futur », a-t-il indiqué. Il a invité les acteurs à prendre les mesures nécessaires pour que les travaux soient réalisés conformément aux exigences techniques. Les travaux ont une durée de 18 mois.
Le Programme d’approvisionnement en eau et assainissement est l’expression de la volonté du gouvernement du Burkina Faso d’améliorer l’accès à l’eau et à l’assainissement. Il vise à garantir la durabilité, l’efficacité et la responsabilité des services d’approvisionnement en eau, tout en renforçant les connaissances sur la Gestion intégrée des ressources en eau et en développant les compétences humaines nécessaires à la pérennité de ces services. L’objectif de développement du PAEA est d’améliorer l’accès aux services d’approvisionnement en eau et d’assainissement aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural.
Romuald Dofini
Lefaso.net