Manifestation de retrait de la CEDEAO et de soutien à l’AES : Réaction de participants à la Place de la nation de Ouagadougou

Sous la bannière d’une organisation ou à titre personnel et individuel, ces participants à la manifestation marquant l’an I du retrait des pays de l’AES de la CEDEAO et de soutien à la Confédération des Etats du Sahel (28 janvier 2025 à la Place de la nation de Ouagadougou), dévoilent davantage leurs motivations et même attentes. Réactions ... !
M. Sawadogo, membre d’une organisation russo-burkinabè : Nous sommes très heureux de cette décision de sortir de la CEDEAO et d’évoluer désormais dans l’AES. Nous ne voulons même plus entendre parler de la CEDEAO, ni aujourd’hui ni demain. Nous voulons une souveraineté et une indépendance dignes, dans l’intégrité et l’honneur. Nous posons cet acte pour la postérité ; nos enfants et petits-enfants, pour qu’ils soient fiers de nous demain et qu’ils ne souffrent pas comme nous avons souffert. Le capitaine Ibrahim Traoré est venu, c’est pour nous sauver. Sinon, il pouvait faire sa jeunesse, au lieu de risquer sa vie comme il l’a fait. Il s’est battu pour sortir le pays des griffes de l’impérialisme, de la CEDEAO. Voilà pourquoi, nous l’accompagnons et l’accompagnerons, toujours. La patrie ou la mort, nous vaincrons !
M.Lankoandé, de l’association « La France doit partir » : Je suis venu de la région de l’Est pour spécialement prendre part à cette manifestation, pour soutenir l’AES et l’ensemble des trois pays. Nous n’avons pas le choix, il faut quitter la CEDEAO, nous voulons être libres. Quitter la CEDEAO, c’est ne plus être esclave. Je demande aux populations, notamment celles de la région de l’Est, de rester soudées derrière notre grand leader, son excellence le capitaine Ibrahim Traoré, le sauveur du Burkina Faso. Je dis merci à votre média pour m’avoir donné la parole pour m’exprimer, j’en suis très content et je remercie l’ensemble de la population qui est venue manifester pour soutenir notre président, le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré.
Ousmane Ouédraogo, membre d’une organisation russo-burkinabè : Nous sommes-là pour que la CEDEAO sache que nous n’avons plus affaire à elle. Nos enfants, nos petits-enfants, nos papas et mamans n’ont plus rien à faire avec elle. Nous sommes-là pour un avenir meilleur de nos descendances. Désormais, nous sommes concentrés sur l’option prise par les trois pays (Burkina, Mali, Niger), que nous saluons de tout cœur. Nous prions que Dieu puisse accompagner ces trois pays pour le bonheur des peuples. La patrie ou la mort, nous vaincrons !
Souleymane Kindo : Je remercie Dieu de nous avoir permis de voir ce jour où nous faisons le deuil de la CEDEAO. Nous ne parlons plus de la CEDEAO. A partir d’aujourd’hui, nous ne voulons plus entendre parler de la CEDEAO. J’ai un message qui me tient à cœur, que je souhaiterais partager. Ce message, c’est d’inviter chacun à comprendre la vision des trois chefs d’Etat. Pendant plus de 60 ans de coopération avec les impérialistes, nous n’avons profité en rien. Le seul mérite, c’est d’avoir semé la zizanie entre nous peuples africains, cogné nos têtes.
Les Africains s’entretuent, sans savoir que c’est l’impérialisme qui est à la base. Si on n’y prend garde, si on ne se met pas ensemble, ce qui va suivre maintenant, c’est le pillage de nos ressources ; ils vont nous pousser à nous entretuer pour s’accaparer nos ressources. Mais, il faut que chaque Africain sache que s’il trahit la lutte, s’il se fait complice des impérialistes, lorsque ces derniers vont atteindre leurs objectifs, c’est le traitre qu’il vont d’abord éliminer avant les autres. Je ne suis pas allé à l’école, mais j’ai la conviction que l’impérialisme éliminera d’abord ceux qui l’ont aidé à s’installer en Afrique, dans les Etats, avant d’arriver aux autres.
Voilà pourquoi, je voudrais lancer l’appel à tous les Africains, à faire en sorte que l’impérialisme ne s’installe pas dans nos pays. Je voudrais que ceux qui sont allés à l’école, les intellectuels, réfléchissent aux solutions et travaillent pour nous éviter le pire. Pour cela, j’appelle les uns et les autres à ne pas jeter des peaux de banane sur le chemin du président du Faso, qu’on ne fasse pas obstacle à sa marche, il travaille pour le bien de tout le monde, accompagnons-le donc pour qu’il réussisse sa mission.
Sayouba Guira : Je suis venu à la manifestation pour témoigner aux Burkinabè qu’on doit être unis pour lutter contre les ennemis et tous ceux qui ne veulent pas voir notre pays avancer. C’est pourquoi, je pense que nous devons accompagner le président Ibrahim Traoré, qui est venu pour défendre notre pays. Nous devons nous mobiliser derrière lui, pour lui montrer qu’il n’est pas seul et que nous sommes contents de lui, qu’il se rassure de notre soutien dans sa marche.
C’est vrai qu’il y a des Burkinabè qui sont inquiets du retrait de la CEDEAO, je pense que c’est normal, nous allons souffrir, parce qu’on ne peut pas faire de l’omettre sans casser des œufs, mais après ça, nous allons récolter les retombées positives de notre lutte et vivre à l’aise. Sans sacrifice, il n’y a pas de vie meilleure. J’exhorte les trois pays, le Mali, le Burkina et le Niger, à poursuivre la lutte qu’ils ont entamée il y a environ une année maintenant. Certes, c’est difficile, mais on remarque qu’au fur et à mesure qu’on avance, les choses deviennent faciles et s’améliorent. J’invite donc les peuples des trois pays à resserrer les rangs, car demain sera meilleur.
Nos parents ont été bernés, nous ne devons plus accepter certaines choses ; nous devons nous battre pour un lendemain meilleur. Je suis confiant de la dynamique que nous avons prise et dans deux à trois ans, nous serons tous heureux. Je tiens à vous dire merci, vous qui avez accepté de me tendre le micro, moi citoyen anonyme qui vient d’un quartier lointain, qui n’appartient à aucune organisation, pour me permettre d’exprimer moi aussi mon opinion, pour montrer que nous aussi on existe, j’en suis vraiment très heureux. Que Dieu vous bénisse et bénisse votre travail !

Propos recueillis par O.H.L.
Lefaso.net