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Parc international W : L’intégration à 4 pattes

Publié le mercredi 19 avril 2006 à 07h22min

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Réservoir de biodiversité, le parc W est une zone transfrontalière couvrant plus de 25 000 Km repartis entre le Bénin (550.000 ha), le Burkina ( 250.000 ha) et le Niger (220.000 ha). Par un accord tripartite les 3 pays sont en train d’aboutir grâce au projet ECOPAS à la conservation de cette réserve, classée patrimoine mondial par l’UNESCO.

Avec cette intégration à travers la faune, c’est une nouvelle page remarquable de l’histoire de l’Afrique de l’ouest qui est en train d’être écrite du fait de l’effort de ces pays de gérer ensemble cet espace transfrontalier unique au monde.

L’intégration africaine ne sera une réalité que si l’on traduit en réalité les grandes intentions du politique. Et si on parle d’intégration africaine, elle doit prendre en compte les éléments qui ont toujours existé depuis la préhistoire.

En tout cas c’est cette ambition ô combien noble que le Burkina, le Bénin et le Niger veulent y parvenir à travers la gestion concertée du Parc W. Cette administration se fera à travers le programme Écosystèmes Protégés de l’Afrique Sahélienne (ECOPAS) pour une durée de 5 ans.

Elle est placée sous la coordination régionale du Béninois Aladji Boni Alioune Sylla. La partie burkinabé est sous la supervision de Koualo Konaté. Ce parc régional, réunissant des parcs d’Arly et de la Pendjari et la réserve de faune d’Oti Monduri, doit son nom (W) à une boucle du fleuve Niger qui y forme un W en son sein.

Avec ses 25 000 Km≤, elle est la première et la plus vaste réserve de la biosphère transfrontalière d’Afrique de l’ouest, l’une des principales barrières naturelles contre la désertification, l’un des derniers refuges pour la faune africaine où s’épanouissent grande concentration de mammifères.

Sa réhabilitation a été lancée par les trois pays à partir de 2001 grâce au programme ECOPAS, financé par l’UE et le gouvernement des différents pays vise à améliorer la conservation et la gestion du parc W. Au cœur du parc, se trouve un point emblématique où se rencontre les trois pays. Il est baptisé point triple. C’est une sorte de no man’s land. La construction du campement a commencé et est très avancé.

ECOPAS compte mettre en place des infrastructures de recherche, de surveillance (lutte contre le braconnage, le pâturage illégal et feux sauvages), de suivi écologique. Pour ce faire, le programme prévoit la construction d’un écomusée pour refléter les aspects culturels du parc.

D’ailleurs selon le coordonnateur régional, Alioune Boni, c’est là bas qu’a commencé la métallurgie du fer. Déjà, il y existe un centre d’apprentissage des écoliers des 3 pays à l’éducation environnementale. Pour la surveillance des ressources du parc, il y a une patrouille régionale où chacune des 3 composantes enverra des hommes pour une surveillance rotative.

La valorisation optimum des ressources du parc exige une gestion rigoureuse. A ce sujet, le coordonnateur régional mise sur le privé. « Il faut que nous puissions mettre en place des infrastructures hôtelières et des pistes afin que des privés viennent exploiter cette zone », souligne Aladji Boni Alioune Sylla.

Le parc W, c’est plus de 100 espèces de mammifères, 337 variétés d’oiseaux et 112 espèces de poissons. Paysage ensavané, le parc recèle plus de 500 espèces végétales, dont beaucoup regorgent de vertus médicinales.

De nos jours, les pressions exercées par l’homme (braconnage, pâturage illégal et feux sauvages), l’érosion et l’ensablement des 32 mares identifiées constituent autant de menaces pour la faune et la flore du parc.

C’est la raison pour laquelle les 3 pays concernés par le programme ECOPAS doivent se donner la main pour qu’au soir de son bouclage en 2008, le parc atteigne tous les résultats escomptés.

Kader Traoré

L’Observateur

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