Etats-Unis/Administration Trump 2 : L’environnement sacrifié, l’énergie fossile promue

Au cours de sa prestation de serment, le 20 janvier 2025, le président américain nouvellement élu, Donald Trump, a signé une batterie de décrets présidentiels, dont le retrait immédiat de l’accord de Paris sur le climat et le développement de l’énergie fossile. Point sur ces mesures prises par l’administration Trump 2.
Dès son investiture, le président américain, Donald Trump a montré que l’environnement est le premier élément sacrifié sur son autel. Ainsi, pour celui qui veut faire de son pays, celui des énergies fossiles, le retrait de son pays de l’Accord de Paris est sans appel, bien que ce retrait ne peut être effectif que dans un an.
Cet accord, pour rappel, a été adopté par les dirigeants mondiaux réunis à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21) à Paris le 12 décembre 2015 pour lutter contre les changements climatiques et leurs effets néfastes.
Il vise des objectifs à long terme destinés à orienter l’ensemble des nations. Il s’agit de réduire considérablement les émissions mondiales de gaz à effet de serre dans le but de limiter à 2 °C le réchauffement planétaire au cours du siècle présent, tout en poursuivant l’action menée pour le limiter encore davantage à 1,5 °C ; de réévaluer les engagements nationaux tous les cinq ans et de fournir aux pays en développement des ressources financières pour atténuer les changements climatiques, renforcer la résilience et accroître les capacités d’adaptation aux effets produits par ces changements.
Donald Trump a annoncé le retrait de son pays dans son premier discours de prise de pouvoir tenu le 20 janvier 2025, devant un parterre d’invités au Capitole à Washington, après son élection le 5 novembre 2024. Cette décision est également suivie de plusieurs décisions sur le climat.
Toutefois, l’administration restera dans la Convention-cadre des nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), mais l’ordonnance indique qu’elle a l’intention de limiter sévèrement sa participation, notamment en ce qui concerne le financement, et qu’elle ne pourra pas envoyer de délégations aux réunions de la Conférence des parties (COP).
Une fois que le retrait de l’Accord de Paris sera officiel, les USA pourront être autorisés à siéger aux réunions de la Convention, mais à ne participer qu’en tant qu’observateur aux réunions de l’Accord de Paris, et à ne pas voter lors de ces sessions.
Les États-Unis, sous la présidence de Trump, restent la seule nation sur les 193 autres parties à quitter l’accord, le seul forum multilatéral, où toutes les parties ont un siège à la table. Il faut rappeler qu’il s’était déjà retiré lors de son premier mandat et que c’est l’administration Biden qui a réintégré le pays.
Par ailleurs, le président Trump a aussi déclaré lors de ce premier discours une urgence énergétique. Ce qui pourrait donner à l’administration des pouvoirs accrus pour approuver la production de combustibles fossiles, en particulier en Alaska, et fait intéressant, de minerais verts essentiels à la transition énergétique.
Pour renforcer cette décision, « l’homme fort » de l’Amérique a pris un décret connexe pour exiger de « libérer » les réserves d’énergie de l’Amérique. Pourtant, il demande également la fin des baux pour l’énergie éolienne, qui alimente plus de 10 % du réseau. Alors que les États-Unis sont déjà le premier producteur mondial de pétrole et de gaz. Ils ont atteint de nouveaux sommets en matière de production pétrolière sous l’administration Biden. Les compagnies pétrolières affirment qu’elles font déjà autant qu’elles le peuvent.
Le décret sur l’énergie américaine est une liste de décrets sur l’énergie et l’environnement, la loi sur la réduction de l’inflation a offert des incitations fiscales pour la fabrication et l’achat de véhicules électriques, alors que l’administration Biden a progressé en matière de normes d’émission pour les voitures, tout comme l’État de Californie. M. Trump cherche à revenir sur ces avancées en matière de réduction des émissions dans le secteur des transports. Le décret met en outre également fin au tout nouveau Corps américain pour le climat (American Climate Corps) et ordonne des examens à grande échelle de l’octroi de permis pour les infrastructures énergétiques.
Trump a également annulé de nombreux décrets de l’ère Biden, notamment le décret visant à « restaurer la science pour lutter contre la crise climatique », de nombreux décrets de 2021 liés au covid-19, la dissolution du Conseil des conseillers du président pour la science et la technologie, et d’importants décrets de Biden sur la lutte contre la crise climatique à l’intérieur du pays et à l’étranger et sur la justice climatique.
Plusieurs décrets publiés lundi visent à ralentir ou à revoir les dépenses climatiques massives approuvées sous l’administration Biden, dont 75 % sont allées à des districts. L’administration Biden-Harris a créé plus de 775 000 emplois manufacturiers grâce aux projets de loi sur le climat.
Synthèse de Yvette Zongo
Lefaso.net