Burkina/Hausse du prix de l’huile : « Les 5 L CITEC SAVOR coûtent 5 250 francs CFA, le prix n’a pas changé », clarifie Serge Poda
Les derniers mois de l’année 2024, les consommateurs ont constaté une hausse du prix de l’huile sur le marché. Interrogé sur la question lors de son passage à l’Assemblée législative de transition le mardi 7 janvier 2025, le ministre en charge du commerce Serge Poda a tenu à rassurer les députés : les prix officiels n’ont pas changé.
« Le prix de l’huile produite au plan national n’a pas changé. Le prix n’a pas bougé. Les 5 L de l’huile CITEC SAVOR coûtent 5 250 francs CFA » a clarifié le ministre Serge Poda, à la question de savoir si le prix de l’huile avait connu une augmentation. Selon ses dires, la SN-CITEC s’est investie dans la production d’huile de soja pour couvrir les besoins en huile de la population qui, dit-il, « sont grandement en deçà de nos capacités de production en interne ».
Toutefois, pour cette huile-là précisément, le prix n’a pas encore été homologué. « Il nous faut du temps pour nous rassurer que le prix de revient est licite. Si on se met tout de suite sur la structure des prix qu’elle nous apporte, peut-être qu’on aura fauté. On observe et il se pourrait qu’il y ait des économies d’échelle qui permettront que ça baisse », a-t-il laissé entendre.
A côté de cette huile qui sera produite pour augmenter l’offre, il informe que l’unité ADIPROD qui fait dans la production d’huile à partir des matières premières oléagineuses a vu son dispositif renforcé. « Elle faisait face à des problèmes de disponibilisation des matières premières. Elle n’arrivait pas à s’approvisionner, au même titre qu’un certain nombre d’unités. Nous sommes intervenus pour que les acteurs qui produisent ces matières premières puissent prioriser nos unités nationales avant de faire les exportations pour d’autres pays de la sous-région », a-t-il assuré.
Pour ce qui est de l’huile importée, les prix variaient suivant la variation du dollar et des prix de transport. « Mais sur cette question aussi, nous sommes restés stricts dans le suivi, parce que ce sont des marges qui sont fixées. Le prix, lui, n’est pas fixé. On a une marge bénéficiaire qui s’applique sur un coût de revient licite, qui tient compte des variations du transport et de la conversion de notre monnaie en monnaie étrangère, etc. », a-t-il entre autres cité.
A titre d’exemple, il évoque le cas de l’essentiel des opérateurs économiques qui s’approvisionnent en Indonésie. « A un moment donné, le prix d’huile était à un niveau bas. Elle a été victime d’une situation malencontreuse et le coût de leur monnaie a profondément baissé par rapport au dollar. Pour pouvoir rentrer dans leurs charges, les opérateurs économiques ont dû tenir compte de cet effet, en l’impactant sur les prix de revient », a-t-il expliqué.
En plus de cela, les coûts de transport de l’Indonésie (Asie) à l’Afrique, ont aussi connu une croissance importante. « Et même pour le conteneur de 20 pieds, il faut attendre des semaines et des semaines pour en avoir. Tout cela se ressent sur le coût de revient licite et le consommateur est malheureusement celui qui supporte en dernier ressort ces sortes de situations », a-t-il regretté.
Toujours selon ses dires, les équipes du ministère sont à pied d’œuvre pour s’assurer que le prix de vente est licite et que les marges sont respectées. Pour cela, il dit avoir sollicité l’aide de l’armée pour faire des relevés de prix dans certaines localités. « Le constat qui est fait avec les nouvelles récoltes est que la tendance est en train d’aller à la baisse. Nous avons pris la décision de ne pas accepter les exportations, en dehors de deux pays, qui sont des pays frères. Et même pour ces cas, ce sont des autorisations expresses qui sont données. Nous avons intercepté 18 camions qui transitaient vers un autre pays dont je ne vais pas citer le nom. Nous avons récupéré la cargaison. Nous allons procéder à sa vente à la SONAGESS qui mettra cela à la disposition de la population à un prix arrêté », a-t-il conclu.
Erwan Compaoré
Lefaso.net