Zeinab Bancé : Au-delà des frontières de l’identité
La toile est secouée depuis quelques jours par des propos de Zeinab Bancé, cette Ivoirienne qui a essayé de battre un record Guinness, en cuisinant pendant cinq jours. Invitée à une émission télé, elle s’est exprimée sur ses origines. Cela a provoqué les réactions vives de certains internautes. Même si pour d’autres il n’y a pas de quoi fouetter un chat, la question de la crise identitaire reste posée.
« Franchement, je pense que dans cette histoire de « elle est ivoirienne, elle n’est pas ivoirienne », il faut qu’on puisse dépasser ça. On est Africain avant tout. Personne ne renie ses origines, mais moi, je suis née en Côte d’Ivoire, j’ai grandi en Côte d’Ivoire, tous mes parents sont en Côte d’Ivoire. Mon mari n’est pas Bancé. C’est moi-même qui suis Bancé. Mon père est Bancé. Je ne connais aucun autre pays que la Côte d’Ivoire ».
Voilà la réponse de Zeinab Bancé à une question de l’animateur Willy Dumbo sur la polémique sur sa véritable nationalité.
Ces mots prononcés à l’émission “Willy à midi” de la télévision sans filtre Life TV ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux et des plateformes de potins, entraînant la déception de certaines personnes. Ceux qui ont soutenu la jeune dame dans son aventure et qui pensaient qu’elle était Burkinabè de naissance et Ivoirienne par alliance, n’ont pas apprécié ses propos. Initule de revenir sur les messages souvent durs laissés en commentaires de certaines publications. Une chose est certaine, la désillusion des uns et des autres fait remonter à la surface, la question de la crise identitaire.
La question de l’identité pour les personnes nées dans un pays où leurs parents ont immigré est complexe. Pour beaucoup de personnes nées dans un pays d’accueil, l’identité culturelle peut être un terrain de conflit. Elles sont souvent obligées de trouver la parade entre les attentes de leurs parents et celles du pays où elles ont grandi. Cette situation peut conduire à un sentiment de ne pas vraiment appartenir pleinement à l’une ou l’autre culture.
Renier la première patrie de leurs parents peut être une manière pour certains de s’intégrer plus facilement et d’éviter les stigmates ou les discriminations. Le hic est que ces personnes peuvent s’éloigner de leur héritage culturel, ce qui peut être source de conflit intérieur. Ces personnes se retrouvent partagées entre l’héritage culturel de leurs parents et la culture du pays d’accueil. Cela peut entraîner des tensions liées à la transmission des valeurs familiales et au désir d’intégration.
Dans le cas présent, Zeinab Bancé a clairement noté qu’elle ne renie pas sa patrie, une patrie qu’elle n’a certainement jamais visitée. A qui la faute ? A chacun de se faire sa propre idée.
Certains peuvent renier partiellement ou totalement leur culture d’origine pour mieux s’intégrer, souvent en raison de pressions sociales ou de stéréotypes négatifs. Les effets incluent l’isolement, la frustration et parfois le rejet d’une identité multiple au profit d’une seule. Il faut que les parents où qu’ils soient, fassent comprendre et apprécier les deux cultures à leurs enfants.
Il n’est pas tard pour Zeinab de visiter le Burkina Faso, une terre d’hospitalité pour des milliers d’Ivoiriens. Au-delà des frontières de l’identité, elle est Africaine.
HFB
Lefaso.net