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"Génération 2000" : Premier prix d’humour en France

Publié le vendredi 14 avril 2006 à 03h59min

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Depuis les années 1990, un trio de jeunes humoristes s’est révélé au public burkinabè. Bayili Jean-Aimé connu sous le nom de "Babenda chic-choc", Neya Babou dit Michel "Benga Kabakourou", Sawadogo Soumaïla "Gonré ou Gonrette", sont ceux qui ont su faire montre de leur immense talent d’humoristes.

Une autre personne viendra s’ajouter au groupe "Génération 2000" : Kaboré Issouf "Souma". Nous avons voulu savoir ce qu’ils sont devenus quelques temps après avoir occupé le petit écran et fait rire des millions de téléspectateurs. Babenda chic-choc et Benga ont accepté de se prêter à nos questions.

Que devient "Génération 2000" ?

• "Génération 2000" se porte bien. Les gens n’ont plus l’occasion de voir nos prestations à la Télévision nationale il est vrai, mais nous nous produisons beaucoup sur d’autres scènes. Nous venons de rentrer (NDLR : 17 février 2006) d’une tournée qui nous avait conduits dans le Nahouri et dans la Sissili. Présentement, nous travaillons avec Michel Bossofa Somé à la réalisation de son émission humoristique qu’il envisage de lancer dans les semaines à venir. Donc le groupe "Génération 2000" reste égal à lui même. Aujourd’hui, nous prêtons notre talent aux associations et ONG pour la sensibilisation, l’information et la formation des populations.

Pourquoi avez-vous choisi d’évoluer dans l’humour ?

• C’est d’abord la passion qui a guidé notre choix. Quand on commençait, on était tous des élèves et à un certain moment il fallait opérer un choix et essayer de se tracer une voie dans la vie. Nous avons tenté une expérience qui nous sourit aujourd’hui et qui porte fruit. Il ne faut pas oublier que c’est d’abord une aventure entre amis avant d’être aujourd’hui un groupe structuré.

Le cinéma vous a-t-il déjà tentés ?

• Cette question pour effet de me réveiller et je trouve qu’elle est la bienvenue. Voyez-vous, nous avons tout de suite occupé un terrain dans les années 90 et cela a eu pour effet de nous propulser sur le devant de la scène. Ce succès nous a été un peu préjudiciable, pour la simple raison que les réalisateurs ont peur de discuter cachet avec nous. Assez rapidement, nous avons fait des tournées dans toute l’Afrique et en Europe ; cela les gênait de nous proposer de maigres cachets pour d’éventuels rôles dans des films. Nous pensons que c’est des préjugés et il y a lieu de nous approcher afin que l’on discute. On trouvera toujours un terrain d’entente.

Nous sommes africains et sommes aussi conscients que ce n’est pas facile de tourner un film en Afrique. Présentement, nous sommes en tournage avec une dame et tout se passe au mieux dans le meilleur des mondes. Nous n’allons jamais avoir la grosse tête avec ceux qui voudront travailler avec nous. "Génération 2000" a acquis une grande expérience basée surtout sur les séances de formation dont nous avons bénéficié un peu partout. Nous pouvons nous inscrire véritablement dans le registre professionnel. Alors, s’il y a un réalisateur qui s’intéresse à nous, on répondra présent.

Et Benga s’invite dans l’entretien... • Je voulais ajouter à la suite de Babenda que certains aussi ne sont pas sérieux. Certains nous ont déjà approchés pour nous signifier qu’ils avaient l’intention de nous proposer des rôles ; quelle ne fut grande notre surprise quand nous avons vu le produit fini en projection. Il y en a qui nous ont demandé de leur fournir des enregistrements de nos spectacles et qui les ont exploités sans nous y associer. Alors qu’on avait entièrement confiance en eux, ils nous ont grugés, pire ils n’ont pas respecté la parole donnée.

Avez-vous déjà participé à un festival d’humour ailleurs qu’au Burkina ?

Nous avons participé à bon nombre de festivals, mais je voudrais citer le dernier qui nous a souri. Nous avons eu le premier prix au Festival "Le combat des fanfares" à Alès en France, du côté de Montpellier. La particularité de ce prix réside dans le fait que c’est le public qui vous donne le thème et vous note. C’est un festival d’humour basé sur l’expression et la gestuelle. Parmi la dizaine de groupes qui a compéti, le nôtre été sacré meilleur. Il a été aussi dit que le pays qui remporterait le prix, l’organiserait entre 2004 et 2008. Nous lançons à partir de votre journal un appel au ministère de la Culture et à toutes les structures chargées d’animer la culture dans notre pays de nous épauler pour que l’on puisse organiser le festival ici. Pour l’honneur que le Burkina Faso a eu à travers nos modestes personnes, nous ne pouvons que lancer cet appel afin que les autres pays respectent davantage le nôtre.

Cela fait plus d’une dizaine d’années que "Génération 2000" tourne sa bosse partout. Quel est le secret de votre longévité en tant que groupe ?

• Je vous avais dit plus haut que "Génération 2000" était d’abord une affaire d’amitié. En plus du fait que nous sommes de très bons amis, nous ne manquons jamais de communiquer, de nous asseoir pour discuter et nous comprendre. Aujourd’hui nous sommes une famille et cela nous réussit bien. Le groupe a plus de 16 ans de vie et c’est parce que nous avons un destin commun et des intérêts communs que nous savons nous retrouver pour résoudre nos différends. Notre objectif, c’est de produire des spectacles que le public pourra apprécier à leur juste valeur.

Félix Z. Kyelem (oudera@voila.fr)
L’Observateur

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