LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Pour savoir ce que les autres disent de toi, écoute ce qu’ils disent des autres en ta présence.” Proverbe béninois

Burkina/Soutenance de thèse : Inna Guenda obtient le grade de docteur en sciences de l’information et de la communication avec la mention très honorable

Publié le jeudi 19 décembre 2024 à 12h03min

PARTAGER :                          
Burkina/Soutenance de thèse : Inna Guenda obtient le grade de docteur en sciences de l’information et de la communication avec la mention très honorable

Après avoir brillamment défendu sa thèse intitulée « Les processus de communication des sociétés minières au Burkina Faso et au Ghana, entre enjeux relationnels et réputationnels », Inna Guenda, épouse Segueda, a été déclarée digne de recevoir le grade de docteur en sciences de l’information et de la communication. La soutenance a eu lieu dans la matinée du mercredi 18 décembre 2024, depuis la salle de réunion des écoles doctorales de l’université Joseph Ki-Zerbo. L’impétrante qui évolue dans la spécialité communication des organisations, a obtenu la mention très honorable. Le jury était composé du Pr Alkassoum Maïga, des maîtres de conférences Boniface Désiré Somé, Régis Dimitri Balima et Émile Pierre Bazyomo, présents physiquement lors de la soutenance. Le maître de conférences Kondi Napo Sonhaye, de l’Université de Lomé, a quant à lui, participé à distance depuis le Togo.

Dans un contexte où l’exploitation minière est au centre des débats économiques, sociaux et environnementaux en Afrique de l’Ouest, la thèse d’Inna Guenda s’est focalisée à décrypter les mécanismes de communication utilisés par les sociétés minières Essakane au Burkina Faso et Ahafo au Ghana. Ces deux pays, fortement dépendants de l’industrie extractive, sont confrontés à des attentes sociétales complexes. Ces attentes sont entre autres, la nécessité de maximiser les retombées économiques, d’instaurer un dialogue transparent avec les communautés locales, et de minimiser les impacts négatifs sur l’environnement.

Le travail d’Inna Guenda a ainsi mis en lumière les stratégies mises en œuvre par les entreprises pour gérer les relations avec les parties prenantes (communautés locales, organisations de la société civile, États et médias) tout en construisant et préservant leur réputation dans des environnements souvent marqués par des tensions et des attentes diverses.

Des conclusions qui interpellent les entreprises minières

La Dre Inna Guenda a partagé deux conclusions majeures. La première souligne qu’il est essentiel pour une entreprise minière opérant au sein d’une communauté d’entretenir de bonnes relations avec ses parties prenantes. Compte tenu de l’impact de ses activités sur l’environnement, la société et l’économie, il est crucial, selon elle, que l’entreprise établisse des mécanismes efficaces pour interagir avec ces parties. Elle insiste sur le fait que la survie de l’entreprise dépend en grande partie de sa capacité à accéder aux ressources nécessaires tout en préservant sa légitimité sociale.

La seconde conclusion met en lumière l’importance pour les entreprises de concilier leurs déclarations publiques avec leurs actions concrètes sur le terrain. « Aujourd’hui, il ne suffit plus de proclamer que l’on agit. Le public est devenu beaucoup plus vigilant », a-t-elle affirmé. Elle souligne la nécessité d’intégrer authenticité, transparence et cohérence dans les pratiques de communication. « C’est en alignant ces éléments que l’on parvient à construire une réputation solide. Les actions concrètes menées sur le terrain ont un impact bien plus significatif sur la réputation des entreprises minières que de simples campagnes médiatiques », a-t-elle expliqué.

Un travail salué pour son originalité et sa contribution scientifique

Le jury, composé de chercheurs de renom dans le domaine des sciences de la communication et des relations publiques, a salué l’originalité de cette recherche. Ils ont souligné la contribution significative de la thèse à la compréhension des relations entre les entreprises extractives et leurs parties prenantes dans un contexte africain.

Le maître de conférences Régis Dimitri Balima, spécialiste reconnu en sciences de l’information et de la communication, a été le directeur de thèse d’Inna Guenda, apportant son expertise et son accompagnement précieux tout au long de ce parcours académique. Enseignant-chercheur à l’Université Joseph Ki-Zerbo, il est unanimement respecté pour ses travaux et son engagement dans la formation des jeunes chercheurs. Lors de la soutenance, il a salué le sérieux, la détermination et l’engagement de sa doctorante, qualifiant Inna Guenda de chercheur prometteuse au potentiel remarquable. Selon lui, son travail illustre une contribution significative à un champ d’étude essentiel pour les dynamiques sociétales et économiques en Afrique de l’Ouest.

Le jury a apprécié l’éloquence de Inna Guenda, épouse Segueda, lors de la présentation de sa thèse qui a duré 25 minutes

Selon le président du jury, le Pr Alkassoum Maïga, ancien ministre en charge de l’enseignement supérieur, la Dre Inna Guenda a abordé une thématique d’une grande pertinence. Elle s’est attelée à analyser le rôle de la communication dans les relations entre les entreprises minières et les communautés environnantes, tout en explorant son impact sur la construction de leur réputation auprès des parties prenantes et des observateurs. « Nous avons considéré que l’impétrante a fait preuve de courage et d’originalité. Le travail qui nous a été présenté est d’une qualité remarquable », a-t-il déclaré.

Le jury a également relevé chez elle, des qualités indéniables d’enseignante dans le domaine de la communication, l’encourageant vivement à envisager une carrière dans l’enseignement supérieur.

Une approche méthodologique rigoureuse et novatrice

À travers une approche qualitative et quantitative, Dre Inna Guenda a mené des enquêtes approfondies sur le terrain dans les deux pays. Elle a collecté des données via des entretiens, des observations et l’analyse de documents scientifiques. La thèse a permis de dégager des similitudes et des spécificités dans les pratiques communicationnelles des sociétés minières au Burkina Faso et au Ghana.

La soutenance de thèse d’Inna Guenda marque une avancée importante dans le champ des études sur la communication organisationnelle en Afrique de l’Ouest. Son travail offre des pistes concrètes pour améliorer les pratiques des entreprises extractives dans leurs interactions avec les communautés locales et autres parties prenantes, contribuant ainsi à une meilleure harmonisation entre développement économique et cohésion sociale.

Hamed Nanéma
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique