A Singou comme à Kondio en passant par Tapoa-Djerma, Koakrana et Pama (Centre, Nord et Sud), c’est une faune très giboyeuse qu’il lui a été donné de voir et qui ne demande qu’à être revalorisée pour qu’aussi bien le Burkina en général que les populations locales puissent en tirer un meilleur profit.

Le ministre de l’Environnement, Laurent Sedogo, a effectué cette tournée pour s’imprégner des richesses naturelles et touristiques de la région. Il a pu visiter les réalisations faites dans les aires de protection fauniques par les concessionnaires, échanger avec les acteurs sur les opportunités et les contraintes de gestion de ces aires, et aussi dégager des pistes d’action nécessaires pour renforcer l’aménagement, la protection et la promotion éco-touristique de ces espaces.

Ainsi, une dizaine de concessions ont été visitées. La caravane, forte d’une quarantaine de personnes, a commencé le périple par le Namoungou Safari et son campement, le Yentangou de Toufic Hanna. Comme un signe de départ, l’on ne verra que quelques éléphants, des cobas, des cobs de Buffon, des ourébis. Mais au fur et à mesure que l’excursion avançait, la faune de la partie orientale de notre pays dévoilait son contenu ; un contenu fort bien diversifié.

Arrivé à Singou, la zone de Frank Alain Kaboré, l’admiration était totale : une famille de lions contrôlait les alentours tandis qu’une pléthore d’hippopotames partageaient difficilement une mare presque asséchée avec des silures. Des cynocéphales sautillaient dans des arbres et des troupeaux de buffles broutaient l’herbe sèche. La beauté de la nature, vue de dessus, c’est à Pama que le ministre l’appréciera. La savane pullulait de buffles, de cobas et de cynocéphales.

Les nuits se passaient dans les campements, qui n’ont rien à envier aux hôtels 3 étoiles. Ces concessionnaires ont souligné au ministre qu’ils investissent des millions de francs dans les zones et qu’en retour, ils souhaitent que l’Etat les accompagne dans la mise en valeur des concessions (pistes, retenues d’eau...). Le président du royaume du Trophée a émis le vœu qu’on légalise la chasse aux éléphants, car leur population commence à s’agrandir dangereusement.

L’ensemble des concessions est géré avec l’appui des comités villageois de gestion de la faune (CVGF). Comme difficultés, ceux-ci sont confrontés aux problèmes de délimitation des zones de chasse. A ce propos, Laurent Sedogo leur dira de régler ce problème avec l’administration locale.

Mais un problème difficile à résoudre reste le braconnage (nous y reviendrons). Le phénomène est tellement récurrent qu’il met en insécurité les agents des eaux et forêts et les pisteurs. Avec la mise en place de la brigade régionale de l’Est, les uns et les autres ont émis le vœu que leur collaboration puisse parvenir à solutionner cette équation.

En attendant de revenir sur d’autres zones, dont le parc d’Arly, le parc W, et sur le phénomène du braconnage, il faut souligner encore une fois, que le Burkina regorge de ressources inestimables. Elles ne demandent qu’à être valorisées, car des concessionnaires nous ont assuré, qu’après le coton, ils peuvent positionner le tourisme de vision et la chasse au second plan des sources d’entrée de devises dans notre pays. Mais pour y parvenir, il faudra que l’Etat et les partenaires financiers acceptent de s’investir dans la valorisation de cette faune ô combien riche en gibier.

Kader Traoré

Quelques concessions de chasse visitées :

 Sergi Singou
 Pagou Tandougou / Campement de la paix d’Arly
 Tapoa - Djerma Safari
 Neerwaya Safari /Campement du Lion d’Ouagarou
 Burkina Safari Club
 Namoungou Safari / Campement Yentangou
 Yeryanga Safari / Campement du Buffle
 Campement du Buffle Noir / Chasse de Kondio
 Gourmou Safari / Campement de Gobnangou - Koakrana
 Burkina Safari Tapoa/ Konkonbouri
 Zone présidentielle
 Faso Safari / Pama Sud
 Le parc W...

Observateur Paalga