Burkina/Développement des petites et moyennes entreprises : Les acteurs en quête de stratégies pour le développement des grappes d’entreprises
La Chambre de commerce et d’industrie du Burkina organise, ce 12 décembre 2024, un atelier technique de réflexion sur la promotion des grappes d’entreprises. La rencontre va permettre de faire le bilan des stratégies utilisées pour la mise en œuvre des grappes et d’en tirer les leçons apprises. Des propositions réalisables à court, moyen et long terme afin de vulgariser l’approche des grappes au Burkina Faso seront aussi faites au cours de la rencontre.
Depuis 2012, la CCI-BF en vue de renforcer la compétitivité des entreprises nationales et particulièrement des micros, petites et moyennes entreprises, a accompagné la mise en place de plusieurs organisations de grappes d’entreprises. Ce sont en tout 7 grappes d’entreprises dans des secteurs porteurs de l’économie nationale comme la transformation agroalimentaire, la mangue, le riz, le textile, les industries créatives, les huileries, etc. qui ont vu le jour.
Les grappes d’entreprises sont des formes d’organisations, qui offrent d’importantes possibilités de développement aux entreprises, notamment aux micros, aux petites et aux moyennes entreprises. Elles s’organisent autour de regroupements géographiques d’entreprises qui ont des activités similaires, connexes ou complémentaires et qui font face à des défis et opportunités communs.
Après plusieurs années de mise en œuvre et face au constat du difficile fonctionnement de ces grappes, la CCI-BF a jugé opportun de tenir le présent atelier. A en croire Sylvanus Traoré, représentant du directeur général de la CCI-BF, les grappes d’entreprises sont relativement nouveaux au Burkina Faso est encore très peu connues dans l’ensemble des secteurs de l’économie nationale.
C’est donc convaincue du potentiel de développement que peut impulser ce mode d’organisation pour les entreprises, que la CCI-BF a entrepris d’organiser cet atelier national de promotion des grappes d’entreprises, en vue de susciter des actions fortes et coordonnées au niveau de l’État, des partenaires et des acteurs nationaux de soutien au secteur privé.
« L’atelier va permettre de regarder comment ces grappes ont fonctionné jusque-là, quelles sont les difficultés rencontrées, de sorte que les recommandations qui seront faites puissent être prises en charge et par la Chambre de commerce et par le ministre de tutelle qu’est le ministère du Commerce et de l’industrie », a laissé entendre Sylvanus Traoré. Il ajoute que la rencontre va aussi servir à partager avec les participants, la vision prônée dans ces grappes afin de susciter leur pleine adhésion.
Sanibé Faho, représentant du secrétaire général du ministère du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat, s’est réjoui de l’implication de son institution dans cette activité. Pour lui, l’approche grappe d’entreprises est une forme d’organisation qui concourt au renforcement de la compétitivité des entreprises privées et, partant, de l’économie nationale.
« C’est pourquoi, il est important d’intégrer cette approche d’appui aux entreprises dans les politiques et stratégies publiques d’appui au développement du secteur privé au Burkina Faso au regard des avantages qu’elle offre. D’ores et déjà, je voudrais saluer les efforts de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso et d’autres institutions comme le Conseil régional du Centre et la Direction générale du développement territorial dans leur appui à la mise en place des grappes d’entreprises dans les filières porteuses », a-t-il souligné. Sanibé Faho a rassuré la CCI-BF que le ministère s’appropriera les recommandations qui sortiront de cet atelier.
Il faut noter qu’en marge de cet atelier, il est prévu une session de renforcement de capacités au profit des membres des instances dirigeantes des grappes d’entreprises déjà existantes. Elle va servir à outiller les membres des conseils d’administration des grappes sur la gestion et la gouvernance ainsi que la mobilisation de ressources pour le financement des grappes d’entreprises.
La session de formation sera animée par Malick SY, expert international de l’ONUDI sur les politiques des grappes d’entreprises. Selon ses propos, le véritable élément déclencheur qui puisse assurer un bon fonctionnement des grappes, c’est l’appropriation de l’approche par l’Etat pour en faire une politique nationale. « Les acteurs à la base n’ont pas les moyens de mener une action à l’échelle sur toute l’étendue du territoire. Le seul moyen c’est l’implication de l’Etat. L’atelier va donc permettre de sensibiliser les décideurs », a-t-il expliqué.
Armelle Ouédraogo
Lefaso.net