Ce dialogue a été un cadre pour favoriser la collaboration entre les scientifiques et les décideurs politiques, afin de les doter d’outils nécessaires leur permettant de faire face aux incertitudes climatiques et d’élaborer des politiques efficaces. Un accent particulier a été mis sur les meilleures pratiques pour intégrer les données des services climatiques dans les politiques nationales et locales, ainsi que dans les stratégies de développement.

Plusieurs communications, réparties en cinq séances, ont enrichi cette rencontre. La première séance a porté sur les résultats du modèle à l’appui de la prise de décision, la deuxième sur les données en accès libre, notamment en ce qui concerne leur fiabilité et la troisième sur le partage de données et la nécessité de combler les lacunes en matière de données en Afrique de l’Ouest.

La quatrième séance a, quant à elle, porté sur la gestion des incertitudes associées aux signaux de changement climatique, tant dans les projections climatiques régionales que dans les évaluations d’impact sur l’agriculture. La dernière séance a offert aux participants l’occasion d’échanger sur l’intégration des modèles dans l’élaboration et l’implémentation des politiques, ainsi que sur les défis auxquels sont confrontés les acteurs lors de l’utilisation de données en libre accès et des résultats des modèles, parmi d’autres sujets.

À la fin de leurs travaux, les participants ont produit un communiqué final. À en croire Pr Emmanuel N. Ramdé, directeur exécutif de WASCAL, la conclusion principale qui émane de ce dialogue est que les incertitudes sont inhérentes aux services climatiques et ne doivent pas être considérées comme des erreurs.

« La deuxième conclusion du communiqué, c’est que nous avons besoin de renforcer les capacités. Et le troisième élément du communiqué, c’est que nous avons besoin de renforcer justement le partenariat entre les scientifiques, entre les acteurs, par exemple les services météo et les utilisateurs finaux. Et la quatrième conclusion, qui est très importante également, c’est l’utilisation des nouvelles technologies dans la provision des services climatiques. Le dialogue a aussi souligné le fait que les technologies nouvelles sont à portée de main afin de réduire les incertitudes », a-t-il ajouté.

Pr Emmanuel Ramdé a laissé entendre que ce premier dialogue ne sera sûrement pas le dernier. « WASCAL est très décidé à continuer le dialogue et à renforcer les capacités des acteurs dans la sous-région. Dans ce sens d’ailleurs, quand on parle de services climatiques, nous avons une grosse base de données dans toute la sous-région. Et qui nous permet justement de simuler des modèles et de prédire en fait l’action climatique, l’impact climatique dans la sous-région », a-t-il soutenu.

En rappel, le dialogue sciences et politiques est une initiative du Centre ouest-africain de services scientifiques sur le changement climatique et l’utilisation adaptée des terres (WASCAL), en partenariat avec le Centre de services climatique de la République fédérale d’Allemagne (GERICS). Ce dialogue s’inscrit dans le cadre du Projet de services climatiques personnalisés et intégrés pour une résilience améliorée et un développement socioéconomique durable en Afrique de l’Ouest (CICLES).

Il faut noter que le dialogue sciences et politiques a été précédé par une formation, organisée par WASCAL et son partenaire GERICS, sur la modélisation des cultures, la modélisation du climat et l’intelligence artificielle dans les services climatiques. La formation a permis de renforcer les capacités des praticiens, des agents gouvernementaux, des décideurs politiques, des premiers scientifiques, des doctorants, des indépendants et des professionnels humanitaires sur l’estimation des prévisions à travers des modèles et des paramètres, afin de permettre aux décideurs de prendre des orientations politiques. Les participants ont, au cours de la cérémonie de clôture du dialogue, reçu leurs attestations de fin de formation.

Armelle Ouédraogo
Rachida Démé (Stagiaire)
Lefaso.net