« Kounawolo », qui signifie « destin » en français, résume à lui seul l’essence de ce projet musical. En effet, ces jeunes détenus, à travers la musique, ont saisi l’opportunité de réécrire leur histoire et de donner un nouveau sens à leur vie. Selon les conférenciers, cet album est une véritable ode à la résilience, à la créativité et à la capacité de l’être humain de se transcender. L’enregistrement de l’album s’est déroulé au sein même de la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso, offrant ainsi aux artistes un cadre propice à l’expression et à la création.

Ces jeunes talents, sous la direction de musiciens expérimentés, ont donné naissance à quatre titres qui témoignent de leur diversité et de leur richesse artistique. L’album, chanté principalement en français, dioula et dogossè, comporte les titres « Godi », « Ayi sabari », « Wariko » et « Bara ». Cette collaboration artistique entre dans le cadre du projet d’accompagnement psychosocial à l’endroit des jeunes détenus de la MACB. Ce projet est porté par l’association Sitala du Faso, en partenariat avec Kambanda Music Prod, avec le soutien de la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso.

« Depuis des années, l’association Sitala du Faso met en œuvre ce projet de réinsertion culturelle des détenus de la MACB. À travers ce projet psychosocial culturel, nous voulons faire découvrir le talent culturel de ces jeunes. C’est en 2021 que cet album a été concrétisé grâce au financement du Fonds de développement culturel et touristique. Ce projet a porté sur la danse, le théâtre, l’art plastique et la musique », a expliqué le président de l’association Sitala du Faso, Mamadou Coulibaly.

À l’en croire, ces jeunes, à l’époque pensionnaires de la MACB, ont reçu une formation de trois mois dans les différentes disciplines. C’est à l’issue de cette formation que les quatre pensionnaires ont pu développer leurs talents d’artistes, en composant chacun un single qui compose cet album « Djigui ». L’album a été enregistré en live. Mamadou Coulibaly a affirmé qu’au-delà de l’aspect musical, cette œuvre porte de fortes valeurs sociales. « Il démontre que la musique peut être un vecteur d’insertion, de réhabilitation et d’espoir. En donnant une voix à ces jeunes, cet album contribue à la lutte contre l’exclusion et favorise leur réintégration dans la société », a-t-il laissé entendre.

En l’absence des auteurs, l’œuvre a été présentée par l’association Sitala du Faso, en partenariat avec Kambanda Music Prod et le soutien de la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso. Ce projet ambitieux est financé par le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT). Il est le fruit d’un travail collectif, d’une volonté de réinsertion et d’une célébration du talent.

Romuald Dofini
Lefaso.net