C’est un véritable ouf de soulagement pour le CHU Yalgado Ouédraogo et surtout pour les usagers de la morgue de cet hôpital de référence. L’infrastructure était vieillissante, le nombre de chambres froides insuffisant, de sorte que certains cadavres gisaient hors des chambres froides dans des conditions pas vraiment reluisantes.
Mais ça, c’était avant.

Grâce au Conseil régional du Centre, les locaux de la morgue ont été agrandis avec la construction de nouvelles salles de rituel et un autre réhabilité, la cour entièrement pavée. Les conditions d’accueil des familles ont été également améliorées avec la construction de hangars et de toilettes. Et surtout, douze nouvelles chambres froides ont été offertes pour accueillir les corps des défunts. Elles viennent compléter les onze dont disposait l’hôpital. Le CHU Yalgado Ouédraogo dispose donc désormais de 23 chambres froides. L’ensemble des travaux et des équipements ont coûté environ 113 millions de FCFA, à en croire Abdoulaye Bassinga, président de la délégation spéciale régionale du Centre.

Pour M. Bassinga, la morgue est un passage obligé pour chaque être humain. Il sied donc d’avoir des infrastructures décentes pour accueillir les devanciers. « Pour ceux qui nous ont devancé, il était tout à fait normal que nous puissions en leur mémoire, prendre toutes les dispositions nécessaires pour les accompagner dignement dans leurs dernières demeures (...) Déjà la mort ça fait mal et quand on vient voir les conditions dans lesquelles les morts sont traités, cela peut apaiser la douleur. C’est pourquoi nous avons réhabilité la morgue », a déclaré M. Bassinga.

Le directeur général du CHU Yalgado Ouédraogo, Ousmane Néré, a exprimé sa gratitude et celle du ministère de la Santé au Conseil régional du Centre pour la réhabilitation de la morgue et pour la diligence avec laquelle s’est tenue la remise officielle des clés qui intervient un jour après la réception des infrastructures. « Le président de la délégation spéciale l’a déjà dit, c’est un dernier passage pour chacun de nous. Étant un dernier passage, il était important qu’ensemble nous puissions regarder comment emménager cette demeure. Le Conseil régional a entendu notre cri de cœur, la réhabilitation a pris plus d’une année, mais aujourd’hui, nous bénéficions de cette infrastructure qui est un bon atout. C’est vraiment un ouf de soulagement pour nous et pour la population qui va en bénéficier », a laissé entendre M. Néré.

Toujours dans le souci d’offrir un meilleur traitement aux défunts, ce n’est plus sur un brancard que sont transportées les personnes décédées. L’hôpital a acquis un tricycle électrique, bien aménagé et qui permet de transporter en toute discrétion les personnes décédées, des différents services de l’hôpital à la morgue.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net