Ouagadougou : Le projet « Restaurer la ceinture verte pour atténuer le changement climatique à Ouagadougou » lancé
La mairie de Ouagadougou et l’ONG Rikolto ont lancé officiellement le projet « Restaurer la ceinture verte pour atténuer le changement climatique à Ouagadougou ». La cérémonie de lancement a eu lieu ce mardi 10 décembre 2024, à Ouagadougou. Le projet a pour objectif de renforcer la capacité de séquestration du carbone de la ceinture verte de Ouagadougou. Cela en augmentant la capacité d’adaptation climatique des femmes et des jeunes à travers le développement d’une économie inclusive et verte sur la ceinture verte.
Le programme va se dérouler sur une période de trois ans. Il prendra fin en 2027. Le projet « Restaurer la ceinture verte pour atténuer le changement climatique à Ouagadougou » est conduit par le consortium, Rikolto International s.o.n. et la Municipalité de Ouagadougou. Rikolto assurera la coordination générale du projet et des activités spécifiques liées au renforcement des capacités du groupe-cible, à l’entrepreneuriat vert et au dialogue multipartite. Quant à la mairie, elle supervise l’aménagement des espaces.
Le projet est l’une des actions du Flanders international climate action. Un programme lancé par le gouvernement flamand en 2021 à travers lequel il appuie tous les pays à travers le monde, dans la lutte contre les changements climatiques. Ce programme est coordonné par G-STIC et le département de l’Environnement.
Créé en 1970 par les autorités municipales en vue de protéger la ville de Ouagadougou des effets du changement climatique, la ceinture verte a vu sa superficie réduite de 2100 hectares à 1100 hectares. Face à cette situation, la commune de Ouagadougou a ainsi entrepris des actions pour sauvegarder cet espace d’où le partenariat avec plusieurs structures parmi lesquelles Rikolto. Cette priorité est partagée par Rikolto à travers son programme Good Food for Cities au Burkina Faso, dont l’un des objectifs est d’œuvrer à la préservation des paysages, à la promotion de l’agriculture régénératrice et à l’amélioration de la résilience.
Pour le président de la délégation spéciale de la commune de Ouagadougou, Maurice Konaté, ce projet est un projet dont les retombées sont transversales. « Ça va contribuer à restaurer la ceinture verte. Donc, un problème environnemental sera résolu. Parce que nous attendons avec les effets anthropiques contribuer véritablement à atténuer les effets de changement climatique sur la ville de Ouagadougou en séquestrant le gaz carbonique. Le deuxième volet, c’est qu’il va permettre à des personnes démunies et aux déplacées internes de pouvoir mener des activités sur ce site et avoir quelques revenus pour faire face à leurs besoins », a souligné le président de la délégation spéciale de la commune de Ouagadougou.
« La réhabilitation de la ceinture verte est l’une des actions pour lesquelles nos partenaires privilégiés se sont engagés et qui, aujourd’hui, rencontre l’assentiment de la majorité de la population. Ensemble avec vous, nous avons réussi à restaurer plus de 40 hectares de terres. Et à l’offrir à plus de 700 femmes pour des activités génératrices de revenus telles que le maraîchage et l’entretien des arbres.
Ce projet contribuera à consolider les résultats déjà obtenus et à offrir à plusieurs centaines de femmes de nouvelles possibilités d’autonomisation socio-économique. Il est aussi une opportunité pour mettre à l’échelle les innovations et apprentissages des cinq dernières années de réhabilitation de la ceinture verte de Ouagadougou ». Poursuit-il.
Le président de la délégation spéciale de Ouagadougou invite les bénéficiaires du projet à en prendre soin pour bénéficier des retombées.
Selon la représentante de l’ONG Rikolto au Burkina, Bernadette Ouattara, Rikolto va travailler à la restauration d’une partie de la ceinture verte, y installer des producteurs et les accompagner à la production durable de légumes. Et mettre en œuvre un modèle qui « nous espérons pourra être adopté par la municipalité et étendu sur toute la ceinture verte. Parce qu’en 2019, quand nous avons été pour la visite les premiers espaces reboisés de la ceinture verte, nous avons pu noter que la municipalité avait pu mobiliser un grand nombre d’acteurs autour de son projet « Ensemble finissons la ceinture verte ». Ils avaient commencé à planter des arbres. Ils avaient installé les femmes pour qu’elles puissent produire des légumes tout en prenant soin des arbres mais nous avons constaté qu’il manquait un maillon. Donc, nous avons entrepris depuis ce temps d’accompagner la municipalité et cela se couronne aujourd’hui par l’obtention du financement du gouvernement flamand pour mettre en œuvre le modèle que nous avons dessiné et que nous avons proposé en son temps à la municipalité comme étant un modèle qui allait permettre aux femmes de tirer des revenus conséquents de l’activité qu’elles mènent sur la ceinture verte. Au départ, elles étaient à une trentaine de mètres carrés. Aujourd’hui, nous souhaitons mettre un modèle où elles auront 150 mètres carrés chacune pour avoir des revenus conséquents », a fait savoir madame Ouattara.
Selon l’ambassadeur de la Belgique au Burkina, Erwin De Wandel, en Belgique tout ce qui est en rapport avec la lutte contre le changement climatique, la lutte contre la désertification et la lutte pour la préservation de l’environnement en général est une priorité.
Il espère qu’en restaurant la ceinture verte de Ouagadougou, cela va contribuer au développement des chaînes de valeur mais aussi à nourrir correctement de manière saine les populations. Le diplomate a rassuré les acteurs du projet de sa disponibilité à les accompagner.
Rikolto est une ONG belge avec une grande expérience en matière de gestion de projets de développement. Elle est spécialisée dans la promotion de l’entrepreneuriat inclusif, le développement de services de conseil aux entreprises et de modèles d’affaires inclusifs et innovants, la facilitation de processus multi-acteurs pour l’amélioration de l’environnement des affaires. L’ONG a plus de 50 ans d’expérience dans le partenariat avec les organisations de producteurs, les autres acteurs des systèmes alimentaires ruraux et urbains dans dix-sept pays sur cinq continents.
Rama Diallo
LeFaso.net