Pendant 48 heures, l’espace qui jouxte le petit marché de Kalgondin a connu une animation monstre, un public des grands jours que l’on pourait estimer à deux mille personnes. Le promoteur a eu l’idée géniale d’associer aux compétitions de jeux de boules, une sorte de « dassandaga » ou foire. Une foire essentiellement axée sur la gastronomie avec des mets locaux, les boissons moderne et traditionnelle. Le tout dans une ambiance sonore avec des variétés modernes, comme du terroir. Tout visiteur en a eu pour son compte, les adeptes des jeux de boules, ceux qui veulent déguster quelques mets, ou prendre quelques rasades de « dolo ou bière de mil » ou autre boisson, tout le monde est servi.

Pendant quarante- huit heures, du matin à 22 heures, les tenanciers de tentes, ont pu faire quelques bonnes affaires, « Dans mon stand, nous vendons des allocos, du poisson braisé, de l’attiéké, depuis samedi que nous sommes là, Dieu merci, le marché était bon, c’est ma troisième fois de participer au dassandaga, et nous sommes encore partantes à être là, l’année prochaine », se réjouie Mme Marie-Ange Dao.

A côté d’elle, ce sont les mets locaux de toutes sortes. Dans le même sens des bonnes affaires, M. Komdaogo abonde, « C’est un événement qui ne date pas d’aujourd’hui, il est à sa 19e édition, je suis gérant d’un maquis qui est dans le quartier, j’ai en même temps un dépôt de boissons, nous avons délocalisé ici pour le dassandaga, vraiment on est content de l’engouement, de l’affluence qui se passent ici, rien que pour les deux jours, nous avons vendu plus de cent quarante caisses de boissons, à vrai dire, on est satisfait, nous remercions le promoteur de la coupe Nebnooma 14, de nous joindre à son activité », se frotte les mains Théophile W. Komdaogo. Cela fait donc 19 ans sans discontinuer, et chaque premier dimanche du mois de décembre, y compris la veille le samedi, le promoteur de la coupe de pétanque Nebnooma 14, et son comité d’organisation, tiennent cette activité jumelée avec un « dassandaga ».

Pourquoi associer un dassandaga à la coupe de pétanque ? Pour le promoteur, entre autres objectifs de la coupe associée au dassandaga, on peut retenir : des moments de retrouvailles, de convivialités, de brassages entre les gens de différentes couches sociales, venus d’horizons divers, une quête de cohésion sociale et du vivre-ensemble. Cette activité agrémente le quartier pendant quarante-huit heures. Et les tout-petits n’ont pas été oubliés, ils ont aussi leurs jeux favoris appelés « Sobani » avec ce genre de toupie. Les enfants ont même eu le privilège de commencer à s’amuser très tôt, dès jeudi soit 48 heures avant le top de départ officiel des activités de la coupe.

Selon les organisateurs des jeux des enfants, du jeudi à dimanche, près de deux mille enfants ont défilé pour monter sur le « sobani », ou déguster les bonbons blanchâtres appelés « Barbes à papa ». Le promoteur n’a pas voulu exclusivement se limiter aux compétitions de la pétanque, mais élargir le champ d’activités, qui du reste n’apporte qu’un plus pour les boulistes qui joignent l’utile à l’agréable, car jouer du matin au soir n’est pas facile. Que serait la coupe Nebnooma 14 sans son dassandaga ? Incomplète sinon orpheline, tant les gens sont habitués au dassandaga.

La coupe Nebnooma 14 est institutionnalisée, au revoir la 19e édition, les regards sont maintenant tournés vers la 20e l’année prochaine en 2025. Les présidents de clubs de pétanque, les marchands forains sont unanimes et reconnaissants au promoteur pour cette compétition grandeur nature. Ils lui prodiguent toutes leurs bénédictions, pour que Dieu lui donne la santé et les moyens nécessaires, pour pérenniser cette fête foraine multidimensionnelle unique en son genre sur le plan national.

Barthélemy KABORE
(collaborateur)