Burkina : Les défenseurs des droits humains questionnent leur contribution à la résolution de la crise sécuritaire
Le 3e forum national des défenseurs des droits humains se tient les 9 et 10 décembre 2024 à Ouagadougou. Il réunit l’ensemble des défenseurs des droits de l’homme, venus des 45 provinces du pays. La cérémonie d’ouverture de l’évènement a eu lieu ce 9 décembre, sous le patronage du président de l’Assemblée législative de transition, représenté par le premier vice-président. Pour cette édition, le thème choisi est « contribution des défenseurs des droits humains à la résolution de la crise sécuritaire ». L’ouverture du forum coïncide avec la commémoration ce 9 décembre de la journée internationale des défenseurs des droits de l’homme.
Le forum national des défenseurs des droits humains se veut un cadre d’échanges sur les défis en matière de promotion et de protection des droits de l’homme auxquels sont confrontés ses défenseurs, mais également en ce qui concerne leur apport à la lutte contre le terrorisme et la consolidation de la cohésion sociale. Avec la crise sécuritaire que traverse le Burkina Faso depuis une dizaine d’année, la menace terroriste constitue un défi majeur pour l’effectivité des droits humains, aussi bien pour les populations que pour les défenseurs de ces droits.
Deux jours durant, les défenseurs des droits de l’homme vont donc réfléchir sur les stratégies à mettre en œuvre pour une contribution efficiente à la résolution de la crise sécuritaire. « Les droits humains sont souvent mal perçus et considérés comme un frein à la lutte contre le terrorisme », déplore Alida Henriette Da, présidente de la Commission nationale des droits humains. C’est pourquoi, soutient-elle, il est nécessaire que les acteurs de promotion et de défense des droits humains adaptent le langage en tenant compte du contexte national. « Plutôt que d’être de simples artisans de la dénonciation, nous devons contribuer à apporter des solutions durables dans la recherche de la paix et de la cohésion sociale. A travers la veille citoyenne, les défenseurs des droits humains doivent veiller à l’effectivité des droits de l’homme, de l’équité et du genre par la sensibilisation des populations », préconise-t-elle.
Dafidi David Lompo, représentant du président de l’Assemblée législative de transition, a laissé entendre que le thème retenu pour cette troisième édition, sied parfaitement avec le contexte actuel. « Il était donc normal que la CNDH agisse, afin de donner les compétences nécessaires à tous les défenseurs des droits humains, et surtout de les outiller de telle sorte que là où ils se trouvent dans les 45 provinces du pays, ils puissent intervenir de manière efficace pour les droits humains ».
Pour Zeinab Hamza Diaby, représentante du Haut-commissariat des nations unies aux droits de l’homme, les menaces à la paix et à la sécurité, trouvent souvent leurs causes profondes dans la méconnaissance et la violation des droits de l’homme. « A travers la diffusion des informations sur les atteintes et les violations des droits de l’homme, l’accompagnement des victimes, la lutte contre l’impunité, la promotion de l’application des instruments relatifs aux droits de l’homme, les activités de plaidoyer et de formation ; les défenseurs et défenseuses des droits de l’homme peuvent participer à traiter les causes des menaces à la paix et à la sécurité et contribuer ainsi à prévenir les crises », a-t-elle laissé entendre.
A l’issue des travaux, il est attendu des recommandations pour renforcer l’apport des défenseurs des droits humains dans la résolution de la crise sécuritaire.
Armelle Ouédraogo
Lefaso.net