LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “"Qui est impatient d’avoir un enfant, épouse une femme enceinte." Proverbe sénégalais ; Proverbes toucouleurs du Sénégal - 1882.” 

Burkina : Le rôle des hommes dans la lutte contre les violences basées sur le genre développé à travers un café d’idées

Publié le dimanche 8 décembre 2024 à 21h47min

PARTAGER :                          
Burkina : Le rôle des hommes dans la lutte contre les violences basées sur le genre développé à travers un café d’idées

Dans le cadre de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG), un café d’idées et de plaidoyer a eu lieu le 6 décembre 2024 à Ouagadougou. C’est un cadre d’échanges et de réflexion pour décortiquer le rôle et la place des hommes dans la protection des femmes et des filles en contexte de crise humanitaire au Burkina Faso.

Le café s’est ouvert par une leçon inaugurale sur le thème « inégalités genre et protection des femmes et filles en contexte de crise humanitaire au Burkina Faso : rôle et place des hommes ». Elle a été donnée par le Pr Alkassoum Maïga, enseignant chercheur à l’université Joseph Ki-Zerbo et membre du Laboratoire genre et développement. « Ce thème est beaucoup plus destiné aux pouvoirs publics qui doivent se doter de politiques volontaristes pour faire en sorte que le droit des femmes et des enfants soit respecté et préservé dans ce contexte de crise humanitaire. Les dispositions législatives et réglementaires ne sont pas appliquées donc il revient aux autorités d’être à la manœuvre pour qu’il y ait un respect de ces textes », a souhaité Pr Alkassoum Maïga.

Pour lui, il faut rendre justice aux femmes pour qu’elles puissent plus facilement porter le processus de développement. « De façon générale, nous savons tous que lorsque la femme arrive à mener ses activités, toute la société en tire le meilleur profit. Le moteur essentiel du développement de notre pays est la femme. Il n’y a qu’à voir ces femmes qui sortent au petit matin pour balayer les rues, acheter les condiments pour les revendre, etc. Le secteur informel est dominé par les femmes, donc notre développement repose sur elles », a-t-il ajouté.

Par rapport à la situation sécuritaire qui touche de nombreuses femmes, le Pr Alkassoum Maïga pense qu’il faut prôner le préventif plutôt que le curatif. « Il faut mettre en avant le dialogue pour minimiser les conséquences de façon globale et sur les femmes pour ne pas ébranler le tissu social », a souligné le professeur au sortir de sa leçon inaugurale.

Pour le Professeur Alkassoum Maïga, il revient aux autorités d’être à la manœuvre pour qu’il y ait un respect des textes réglementaires sur le droit des femmes et des filles

"La violence faite aux femmes est une pandémie"

Durant le café, plusieurs sous-thèmes ont été développés, notamment sur l’automatisation des femmes en contexte de crise et sur le leadership des femmes.

De l’avis du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) et du Forum des organisations non gouvernementales internationales humanitaires (FONGIH), la situation de la femme et de la fille dans le monde est catastrophique. Et selon Anika Krstic, directrice pays du NRC et représentante du FONGIH, la violence faite aux femmes est une pandémie et les recherches faites chaque année confirment que c’est une situation qu’il faut absolument travailler à corriger. « Nous sommes au 30e anniversaire de la convention de Pékin et nous sommes en rétrograde des avancements que nous avions dans l’équilibre des genres. Malgré la représentation des femmes en termes de nombre, elles restent très peu présentes dans la gouvernance dans tous les pays du monde. Donc, la situation est très difficile mais elle n’est pas sans remède », pense-t-elle.

Pour elle, vu que 99% des violences contre les filles et les femmes sont faites par des hommes, il faut impliquer ces hommes pour avancer dans l’équité et l’égalité. De plus, dans les zones de conflits, les camps de déplacés, les zones sous tensions, ce sont les femmes et les filles qui vont le plus souffrir parce qu’elles sont mises à l’écart et démunies. « Pendant ce café, nous avons entendu des propos intéressants mais il faut maintenant se poser les bonnes questions. Au Burkina Faso, j’ai rencontré des femmes avec une histoire fascinante avec une résilience et une intelligence énormes. C’est un potentiel gigantesque pour le pays non seulement pour rétablir la paix et garantir une prospérité économique. Si on libère le potentiel économique des femmes, on peut gagner des milliards dans le PIB », a fait savoir Anika Krstic.

Des recommandations ont été émises lors de ce café d’idées sur le genre

Pour l’ONG OXFAM, le leader du groupe de travail égalité, genre et inclusion dans l’action humanitaire à ce café, la question du genre est importante dans tous les programmes. « Pour nous, ça va permettre de sensibiliser la population en général et les hommes en particulier pour qu’ils puissent lutter contre les VBG. C’est donc un éveil de conscience collective aussi bien pour les hommes que les femmes », a dit Karim Séré, directeur pays adjoint de OXFAM. 

Le café d’idées et de plaidoyer est organisé par plusieurs organisations qui travaillent dans la promotion du genre. Il a permis d’émettre des recommandations et des idées pour améliorer la lutte contre les violences basées sur le genre.

Farida Thiombiano
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique