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Burkina/Changement climatique : Un dialogue science-politique initié pour plus d’efficience dans la lutte

Publié le vendredi 6 décembre 2024 à 13h02min

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Burkina/Changement climatique : Un dialogue science-politique initié pour plus d’efficience dans la lutte

Le Centre ouest africain de services scientifiques sur le changement climatique et l’utilisation adaptée des terres (WASCAL), en partenariat avec le Centre de services climatique de la République fédérale d’Allemagne (GERICS), organisent les 5 et 6 décembre 2024, un dialogue science-politique sur le changement climatique. Les initiateurs de l’atelier souhaitent à travers cet événement, créer une plateforme de dialogue entre le monde scientifique et politique.

Dans un contexte où les impacts du changement climatique, les sécheresses, les inondations, les vagues de chaleur, etc menacent des secteurs clés tels que l’agriculture, les ressources en eau et la santé publique, ce dialogue constitue une réponse collective aux incertitudes croissantes qui entourent les prises de décisions.

Cette rencontre de deux jours réunit des chercheurs, des décideurs politiques, des partenaires internationaux ainsi que des experts du climat pour échanger sur le thème : « Services climatiques pour l’Afrique : comment intégrer les incertitudes dans la prise de décision ».

Concrètement, cet atelier vise le renforcement de la coopération entre chercheurs et décideurs, ce qui devrait faciliter la transformation des données scientifiques en solutions concrètes en vue de répondre aux besoins des communautés ouest africaine.

70 participants venus des États membres de WASCAL prennent part à cette rencontre

Il constitue également une occasion d’identification de pistes en vue de combler les lacunes en matière de données climatiques et d’harmoniser les politiques climatiques et météorologiques au niveau régional. Les discussions vont également s’appesantir sur les technologies avancées comme l’Intelligence artificielle (IA) et l’Internet des objets, ainsi que leur rôle dans la construction de solutions durables adaptées aux besoins des communautés vulnérables.

« WASCAL apporte des solutions intégrées aux problèmes complexes du changement climatique. Cela se fait à travers trois piliers que sont le renforcement des capacités, la recherche et la fourniture de services climatiques. Les services climatiques, c’est l’ensemble des données, l’information et les connaissances sur la base scientifique que nous rassemblons pour aider à la prise de décision. Le plus souvent, nous utilisons des modèles. Ces modèles donnent des résultats souvent contradictoires. Ce qui occasionne des incertitudes. Cet atelier va nous aider à dialoguer et à voir dans quel sens nous pouvons réduire les incertitudes dans nos modèles », a justifié le directeur exécutif de WASCAL, Pr Emmanuel Ramdé.

Les décideurs ont besoin d’informations fiables sur la base scientifique, souligne Pr Emmanuel Ramdé, Directeur Exécutif de WASCAL

Accompagner les États dans les prises de décisions politiques

Cette initiative est appréciée positivement par l’État Burkinabè. Selon le chargé de mission, représentant le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Saturnin Bationo, « aujourd’hui, la question du changement climatique demeure un défi important pour toute l’humanité et pour l’espace ouest africain en particulier. Les effets pervers et négatifs du changement climatique sur l’environnement et sur le mode de vie des populations sont connus. Face à ces différents éléments, les acteurs de WASCAL ont trouvé opportun d’engager un dialogue franc, sincère et ouvert entre la communauté scientifique et les décideurs politiques. Ce, dans le but que les résultats des chercheurs éclairent les choix dans la prise de décisions des politiques et la mise en œuvre des stratégies à mettre en place. Nous espérons qu’à l’issue des échanges, des pistes de solutions vont être dégagées pour permettre à notre pays et aux autres membres de WASCAL, de corriger, s’il y a lieu, des insuffisances au niveau climatologique et météorologique », a-t-il laissé entendre.

Saturnin Bationo a souhaité que cette rencontre renforce le partenariat entre la communauté scientifique et les décideurs

L’organisation de ce dialogue science-politique s’inscrit dans le cadre du Projet de services climatiques personnalisés et intégrés pour une résilience améliorée et un développement socioéconomique durable en Afrique de l’Ouest (CICLES).

Des dires du Dr Seyni Salack, coordonnateur thématique régional à WASCAL, cette rencontre va permettre de briser les barrières entre les scientifiques et les politiques.

« Il est nécessaire que les deux groupes puissent se parler. L’un a des solutions et l’autre a des questions. Lorsqu’ils vont se parler, nous avons la certitude que nous allons faire bouger les lignes », a-t-il espéré.

« Le changement climatique impose un compromis et une synergie d’action entre les États », explique Dr Seyni Salack

WASCAL et GERICS, des acteurs de la lutte contre le changement climatique

A noter que cette rencontre entre les scientifiques et les politiques fait suite à une formation de praticiens, agents gouvernementaux, décideurs politiques, jeunes scientifiques, doctorants et professionnels humanitaires sur la modélisation des cultures, du climat et l’intelligence artificielle dans les services climatiques. Ce précédent événement a permis de renforcer la capacité des participants à faire des projections dans le futur, à représenter la réalité et à l’utiliser pour anticiper les défis que peuvent avoir l’agriculture et les autres secteurs en proie aux conséquences du changement climatique.

WASCAL a pour mission de fournir des informations et des connaissances aux pays d’Afrique de l’Ouest aux niveaux local, national et régional afin de les aider à faire face aux effets néfastes du changement climatique.

Des recommandations vont être formulées à l’issue des travaux

Pour ce faire, l’Institution apporte un soutien au renforcement des capacités des jeunes chercheurs ouest-africains dans les domaines du climat et des sciences naturelles et sociales, des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert et renforce les capacités des universités ouest-africaines chargées de fournir des services climatiques et environnementaux dans les pays membres. Le Burkina Faso, le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, le Togo et le Cap Vert sont les pays africains membres du WASCAL.

GERICS a été créé par le gouvernement fédéral allemand en 2009 en tant que composante fondamentale de la stratégie allemande en matière de haute technologie pour la protection du climat.

Depuis juin 2014, GERICS est une entité scientifique indépendante du Helmholtz-Zentrum Hereon. Son équipe interdisciplinaire développe des prototypes de produits et de services scientifiquement fondés pour aider les décideurs politiques, économiques et administratifs à s’adapter au changement climatique.

SB
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