France-Afrique : La fin d’une ère face à la montée russe ?
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La déconvenue que subit l’armée française en Afrique résulte d’une combinaison complexe de facteurs, où se mêlent tensions historiques, enjeux géopolitiques et aspirations populaires, selon le journaliste, écrivain, consultant en relations internationales et spécialiste en communication, Omar Zombré, décrypte la situation dans les lignes qui suivent.
Acclamée hier en grande pompe comme libératrice, l’armée française rase aujourd’hui les murs dans le Sahel et en Afrique francophone. Des échos triomphants des premières interventions militaires françaises, il ne reste que des murmures de contestation. Après le Mali, le Burkina Faso et le Niger, c’est désormais au tour du Tchad de potentiellement tourner la page sur une présence militaire française qui dure depuis des décennies. Le Sénégal, autrefois perçu comme l’un des bastions de la coopération franco-africaine, pourrait suivre, mettant fin à la présence de soldats français sur son sol. Ainsi, l’influence de la France, ancienne puissance coloniale, se réduit inexorablement comme une peau de chagrin.
Cette situation, lourde de symboles, soulève plusieurs interrogations. S’agit-il d’un échec stratégique de la France, incapable d’adapter sa politique à une Afrique en pleine mutation ? Est-ce le signe d’une résurgence souverainiste, portée par des dirigeants africains soucieux de permettre à leurs pays de reprendre en main leur destin ? Ou bien faut-il y voir une guerre d’influence déguisée, où d’autres puissances mondiales, comme la Russie et la Chine, se positionnent pour combler le vide laissé par Paris ? Probablement, cette déconvenue résulte d’une combinaison complexe de facteurs, où se mêlent tensions historiques, enjeux géopolitiques et aspirations populaires.
La souveraineté et la présence de forces étrangères
La souveraineté d’un État se définit, entre autres, par sa capacité à assurer, seul, la défense et la sécurité de ses citoyens sur son territoire légalement reconnu. Cette notion implique l’absence de forces étrangères, même sous prétexte de coopération. Un exemple historique est la France elle-même, qui, après la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), abritait des bases militaires américaines. En 1958, plus de 100 000 militaires et fonctionnaires américains étaient stationnés en France. Selon Olivier Pottier dans « Les bases américaines en France, 1950-1967, un outil militaire, économique et politique », ces bases constituaient un outil stratégique durant la guerre froide.
Cependant, en 1967, fidèle à sa volonté de souveraineté, le général De Gaulle exigea le départ des troupes américaines. Le journal Le Monde, paru en mars 1967, rapporte que l’évacuation des soldats et la fermeture des bases, dont celle de Saint-Germain-en-Laye, devraient être finalisées avant le 1er avril de la même année.
La période de décolonisation, amorcée dans les années 1960, vit l’Afrique affirmer sa souveraineté. Deux systèmes coloniaux opposaient les puissances : la Direct Rule, intrusif, et la Indirect Rule, moins intrusif axé sur des partenariats économiques et politiques. La France, initialement réticente, dut céder face aux revendications pacifiques et ou violentes des leaders africains.
En Haute-Volta (actuel Burkina Faso), Maurice Yaméogo, premier président, a refusé la présence des troupes françaises sur son territoire. Comme le rapporte Le Monde (21 avril 1961), il a invoqué la souveraineté nationale et la capacité de son pays à constituer une armée nationale avec ses nombreux anciens combattants et officiers. Tout en sollicitant l’aide française pour la formation militaire, Maurice Yameogo a rejeté l’idée de toute présence étrangère permanente, qu’il jugeait intéressée et stratégique.
Cela prouve que cette poussée de fièvre souverainiste dans plusieurs pays d’Afrique à l’Ouest et au Centre du continent n’est pas un phénomène nouveau sous nos cieux. C’est une résurgence d’une lutte inachevée entamée par les pères fondateurs des nations ouest-africaines et d’Afrique centrale. Ce combat historique pour l’indépendance réelle et la souveraineté reste une quête constante, nourrie par des défis persistants comme la domination économique et politique extérieure. Cette continuité illustre à la fois la profondeur des aspirations des peuples et la nécessité de repenser les liens entre la France et les pays francophones d’Afrique en général.
Une politique militaire dépassée
Soixante ans après les indépendances, la présence militaire française en Afrique de l’Ouest francophone est de nouveau remise en question. De nombreuses anciennes colonies affichent désormais une volonté explicite de mettre fin aux accords de coopération militaire, révisés pour certains en 2019 afin de mieux répondre à l’évolution des menaces sécuritaires. Malgré des efforts pour préserver son influence, la France « militaire » est contrainte de mettre fin à sa belle campagne militaire contre le terrorisme et de quitter précipitamment le Mali, puis le Burkina Faso, le Niger, et peut-être maintenant le tour du Tchad de répudier ses amis un peu trop encombrants avec la dénonciation de l’accord de coopération militaire.
Ces départs en cascade illustrent l’impasse d’une stratégie qui semble ne pas avoir suffisamment évolué face aux mutations du continent. Le monde a changé, et avec lui, l’Afrique occidentale et centrale francophone. Ce n’est plus l’Afrique des premiers jours de l’indépendance, mais une Afrique post-coloniale en quête d’une nouvelle identité et d’une reconfiguration de ses relations avec l’extérieur.
Les nombreux revers de l’armée française en Afrique trouvent leurs racines dans une politique qui peine à s’affranchir totalement des fondements gaulliens. Si le général De Gaulle avait su inscrire la France dans une relation de ‘’domination bienveillante’’ avec ses anciennes colonies, ce modèle est aujourd’hui inadapté à une Afrique qui revendique sa souveraineté et sa capacité à gérer ses propres affaires.
Les récents échecs soulignent les limites d’une approche encore teintée d’un paternalisme latent.
Ingérence dans les affaires internes
En 2008, la France n’a pas hésité à intervenir pour sauver le régime d’Idriss Déby, alors confronté à une rébellion armée. Les rebelles, arrivés aux portes de N’Djamena, furent bombardés par les Mirage 2000 français. Le journal La Croix rapporte que, sans le soutien de la France, le président tchadien n’aurait pas pu repousser l’offensive des trois forces rebelles coalisées.
Quelques années plus tard, en Côte d’Ivoire, la France est intervenue pour déloger Laurent Gbagbo de son refuge lors de la crise post-électorale. Bien que ces interventions aient été présentées comme effectuées à la demande des gouvernements concernés, elles furent perçues par de nombreux Africains comme une ingérence étrangère inacceptable. Cette perception alimenta un sentiment croissant d’exaspération à l’égard de la politique française en Afrique, jugée intrusive et paternaliste.
Nicolas Sarkozy, alors président de la République, avait promis en grande pompe de mettre fin à la Françafrique. Cependant, cette déclaration n’a pas empêché le maintien, officieusement, de pratiques liées à cette relation contestée. Son conseiller et ami, Robert Bourgi, fut au cœur de nombreuses polémiques. Dans ses mémoires récentes, Bourgi a révélé des détails sur l’ampleur du scandale de la Françafrique, suscitant indignation et critiques. Ses révélations ont mis en lumière des pratiques jugées nauséabondes et dénoncées comme contraires aux valeurs de souveraineté et de respect mutuel que Paris prétendait défendre.
Avec Emmanuel Macron, beaucoup espéraient un changement de paradigme et un véritable renouveau dans les relations entre la France et l’Afrique. Lors de son discours à Ouagadougou, il a lui-même répété la fin de la Françafrique :
« Il n’y a plus de politique africaine de la France… Je suis d’une génération de Français pour qui les crimes de la colonisation sont incontestables… Je suis d’une génération où l’on ne vient pas dire à l’Afrique ce qu’elle doit faire. »
Celui qui s’était présenté comme un réformateur de la France-Afrique profonde s’est-il laissé happer par l’ancienne bureaucratie française, incapable de saisir la dynamique du changement en cours ? En 2018, Emmanuel Macron a même créé un organe dédié à l’Afrique : le Conseil Présidentiel pour l’Afrique (CPA), composé d’hommes d’affaires et de diplomates. Placé sous la présidence de Jules-Armand Aniambossou, ancien ambassadeur du Bénin en France, le CPA semble avoir échoué dans sa mission principale : redorer l’image de la France en Afrique, notamment dans ses anciennes colonies. Cette institution, censée agir en toute discrétion et efficacité, a finalement été l’ombre d’elle-même. Était-ce une erreur de casting ou une simple stratégie de récompense entre amis de longue date ?
En complément de son CPA, le président français, conscient du péril qui menaçait les relations de la France avec l’Afrique, n’a cessé de multiplier les déclarations. Pourtant, malgré une rhétorique empreinte de bonne volonté, les actions concrètes tardent à traduire une réelle transformation. Ses gestes, maladroits et parfois perçus comme irrespectueux, notamment envers le président Roch Marc Christian Kaboré, ont alimenté la colère de la jeunesse africaine, avide d’une véritable affirmation de son indépendance.
Dans bien des cas, la présence des forces françaises dans les pays africains est perçue comme un outil colonial à la solde des pouvoirs en place. En plus la politique de deux poids deux mesures de l’Elysée n’a pas du tout facilité les choses. En six décennies de politique en Afrique, Paris s’est rendu coupable d’incohérences diplomatiques, tantôt alliée des régimes autoritaires, tantôt leur adversaire. Ce double jeu ou double standard est également pointé du doigt par de nombreux jeunes Africains. Beaucoup estiment que la politique étrangère de la France oscille en fonction de ses intérêts et de ses principes, reflétant une approche ambivalente, notamment dans ses relations avec l’Afrique.
Vers une rupture inévitable
La volonté de mettre fin à la présence militaire française illustre avant tout l’aspiration des États africains à réaffirmer leur souveraineté. La montée d’un sentiment panafricain, renforcée par des mouvements populaires, a donné davantage de poids aux revendications pour rompre avec les pratiques néocoloniales.
Le Tchad, dernier bastion de l’opération Barkhane (remodelé en Takouba pour prendre une dimension européenne), a récemment officialisé, par une note formelle, son souhait de renégocier les termes de l’accord. Toute chose qui pourrait entrainer le départ plus ou moins forcé des troupes françaises de son sol au nom du principe de réciprocité. Dans une allocution publique prononcée le 1er décembre 2024, Mahamat Déby Itno a précisé que la dénonciation de l’accord de coopération militaire ne concerne que sa configuration actuelle, qu’il juge obsolète et inadaptée aux défis contemporains, notamment la lutte contre le terrorisme. Il a invoqué comme raisons principales le manque de réciprocité dans les accords de défense, une nécessité de mise à jour des termes de l’accord ainsi que la liberté pour le Tchad de choisir ses partenaires internationaux.
Cette décision s’inscrit aussi dans un contexte de diversification des partenariats, marqué par un rapprochement diplomatique avec la Russie, de plus en plus isolée par les pays occidentaux depuis son invasion de l’Ukraine en 2014 et 2022.
La dernière tournée du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s’est d’ailleurs achevée au Tchad. Selon Africanews, cette visite a suscité de nombreuses interrogations, surtout après que Mahamat Déby Itno, successeur de son père Idriss Déby, a été reçu à Moscou par Vladimir Poutine en janvier dernier. Ce rapprochement est sans doute perçu comme problématique par la France, qui maintient encore un millier de soldats au Tchad.
Des enjeux politiques et judiciaires
Un facteur non négligeable dans ce rapprochement Tchad-Russie réside dans l’enquête menée en France contre Mahamat Déby Itno par le Parquet national financier (PNF). Ce dernier est accusé de détournement de fonds publics et de recel. Selon Le Monde, Déby aurait dépensé 900 000 euros à Paris en costumes, chemises et autres articles de luxe grâce à des virements reçus d’une société tchadienne via une banque. L’enquête pourrait également s’étendre à d’autres biens, comme des immeubles.
Ce contexte judiciaire suscite des interrogations sur le « timing » entre les événements judiciaires en France et le rapprochement avec la Russie.
Si la volonté de souveraineté du Tchad est légitime, la concomitance des événements suscite des interrogations sur les réelles motivations de cette décision, prise au lendemain de la visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, le mercredi 27 novembre. Quelles ont été les discussions entre les deux hommes ? Cette décision a-t-elle été minutieusement préparée ou résulte-t-elle d’un désaccord survenu lors de cette visite officielle ? La question demeure en suspens.
Des enjeux économiques et les mouvements populaires
De son côté, le Sénégal adopte une logique similaire, bien que ses motivations semblent davantage économiques. Le pays cherche à diversifier ses partenariats stratégiques et pourrait renforcer davantage sa coopération avec la Russie. Moscou envisagerait en effet de construire une usine de fabrication de véhicules militaires au Sénégal. Selon plusieurs sources, l’usine d’assemblage du constructeur russe Kamaz serait en gestation. Senews rapporte que cette usine, spécialisée dans les autobus et véhicules blindés, pourrait renforcer la présence de Kamaz en Afrique de l’Ouest. Ce projet, qui devrait créer des emplois et stimuler l’économie locale et régionale, s’inscrit dans une stratégie de renforcement des liens économiques entre le Sénégal et la Russie.
La décision du Sénégal de demander le départ des soldats français, comme l’a annoncé le président Bassirou Diomaye Faye, ne s’explique pas uniquement par des considérations économiques. Une des principales raisons, si cette décision venait à se concrétiser, réside dans la pression croissante exercée par les mouvements de jeunes, de plus en plus hostiles à la présence militaire française au Sénégal et en Afrique de manière générale.
Le parti au pouvoir, PASTEF, a d’ailleurs fait de la souveraineté un enjeu électoral central. Dans ce contexte, maintenir des troupes étrangères sur le sol sénégalais serait politiquement difficile à défendre. Cette posture s’inscrit dans une volonté claire de rompre avec la perception que le Sénégal demeure un bastion de la France en Afrique de l’Ouest.
En prenant cette position, Bassirou Diomaye Faye cherche à redéfinir l’image du Sénégal sur la scène régionale et continentale, en affirmant une souveraineté totale et en répondant aux aspirations de la jeunesse sénégalaise et des mouvements anticoloniaux, qui militent pour une rupture avec les vestiges des relations néocoloniales.
L’ombre de la Russie dans les déboires de la France en Afrique
Il ne fait aucun doute que la France et la Russie sont engagées dans une guerre d’influence, notamment en Afrique. Tandis que l’influence de la France diminue à grande vitesse, celle de la Russie croît de manière exponentielle. L’arme de prédilection dans cette bataille : les campagnes de désinformation, devenues de véritables armes de déstabilisation massive. Utilisées à dose homéopathique ou en rafales, elles modifient en profondeur les perceptions et les opinions publiques.
En 2016, lors des élections présidentielles américaines, une campagne de désinformation massive, attribuée à la Russie, avait suscité l’indignation. La CIA avait alors accusé Moscou d’ingérence. Evgueni Prigojine, un proche de Vladimir Poutine alors peu connu, avait revendiqué avec fierté l’utilisation de telles campagnes pour influencer l’électorat américain. « Nous nous sommes ingérés, nous le faisons et nous allons continuer de le faire. Avec précaution, précision, de façon chirurgicale, d’une manière qui nous est propre », avait-il déclaré sur les réseaux sociaux de son entreprise Concord, selon Radio-Canada.
Après avoir expérimenté ces méthodes aux États-Unis, Prigojine a déplacé son attention vers l’Afrique, s’implantant en Afrique centrale, notamment à Bangui, en Centrafrique. Avec lui, il a introduit des hommes de sa société militaire privée Wagner, désormais connue sous le nom d’Africa Korps. De là, l’opération a pris une ampleur continentale.
Et que dire du projet Lakhta ? Peu connu du grand public, ce projet, selon plusieurs sources documentaires, est une initiative massive financée par Prigojine pour renforcer l’influence russe en Afrique. L’objectif est clair : déstabiliser l’ancienne puissance coloniale française. Le Royal United Institute rapporte que ce projet initial a mobilisé 11 organisations médiatiques et 150 partenaires, et que les opérations d’information de Wagner ont eu un impact significatif, notamment en Afrique francophone.
Cependant, le succès de la Russie en Afrique ne s’explique pas uniquement par Lakhta. Une grande partie de cette réussite est due à l’approche inadaptée et souvent maladroite de l’Élysée, qui a permis à l’entreprise russe de consolider son influence, particulièrement dans le Sahel. Aujourd’hui, cette influence ne cesse de croître, redéfinissant les équilibres géopolitiques en Afrique.
A quoi s’attendre ?
Après son retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la France tente de se repositionner stratégiquement, notamment avec des contingents en Côte d’Ivoire et au Bénin. Cependant, si Bassirou Diomaye Faye concrétise sa volonté de voir l’armée française quitter le Sénégal, il ne resterait à la France que ces deux pays comme bases dans la région. Rien ne garantit qu’ils ne subissent pas, eux aussi, une pression interne ou des mouvements souverainistes exigeant leur départ.
La reconfiguration des alliances en Afrique est déjà en marche et semble une dynamique inarrêtable. Elle pourrait s’accélérer dans les années à venir et s’ouvrir avec de nouveaux acteurs non occidentaux. Alors trois (3) scénarios principaux se dessinent. D’une part, le renforcement de l’influence russe et d’autres acteurs non occidentaux reste probable si la France ne parvient pas à adapter son approche, une dynamique qu’elle semble ne pas pouvoir enclencher. Ces puissances, souvent moins regardantes sur les questions de gouvernance et de droits humains, pourraient continuer à combler le vide, particulièrement dans les secteurs économiques et sécuritaires au regard de leur engagement de plus en plus croissant. D’autre part, la montée en puissance des blocs régionaux africains avec de nouveaux leaders, soutenus par une jeunesse militante, pourrait conduire les États africains à développer des solutions endogènes et panafricaines pour répondre à leurs défis telle que l’initiative d’Accra malheureusement en léthargie, limitant ainsi l’ingérence étrangère.
Enfin, un scénario de réconciliation pragmatique entre Paris et ses partenaires africains reste envisageable car tous les liens ne sont pas rompus bien qu’ils soient en train de se défaufiler petit à petit. Encore et toujours, cela supposerait que la France adopte une approche plus respectueuse et collaborative, ouvrant la voie à un nouveau modèle de partenariat mutuellement bénéfique.
En conclusion, cette phase critique des relations France-Afrique constitue un test de maturité pour les deux parties. La France doit reconnaître que son influence passée ne peut plus être garantie par des accords hérités d’un autre temps. En acceptant cette nouvelle réalité et en embrassant un partenariat renouvelé, sincère et adapté aux aspirations africaines, elle pourrait préserver un rôle constructif et durable sur le continent.
Oumar ZOMBRE