Burkina/Santé : 38 nouvelles compétences pour renforcer la riposte contre les fièvres hémorragiques virales et les épidémies émergentes
La deuxième promotion du diplôme inter-universitaire « Fièvres hémorragiques virales, arboviroses et épidémies émergentes et réémergentes en Afrique » a effectué sa sortie officielle ce vendredi 29 novembre 2024 à Ouagadougou. 38 impétrants venus du Bénin, du Burkina Faso, du Mali, du Niger, de la République démocratique du Congo, du Congo Brazzaville, de la Guinée et du Togo ont reçu leurs parchemins au cours d’une cérémonie présidée par le Premier ministre, Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla.
Sur une centaine de candidatures reçues, ce sont 91 personnes qui ont été retenues pour participer à la deuxième édition du diplôme inter-universitaire « Fièvres hémorragiques virales, arboviroses et épidémies émergentes et réémergentes en Afrique ». Un programme de formation universitaire conjointement réalisé par l’université Joseph Ki-Zerbo et l’université Paris Sorbonne Nord. À travers ce diplôme, il s’agit de former et de rendre opérationnelles par pays, des équipes pluridisciplinaires capables de travailler en étroite synergie et complémentarité pour améliorer la préparation et la réponse face aux épidémies ou menaces épidémiques et promouvoir le One Health.
Comme l’a souligné Pr Ismaël Diallo, coordonnateur du diplôme, « les épidémies récemment survenues dans le monde et particulièrement dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, notamment le Covid-19, Marbourg, Ebola, Mpox, dengue ont montré à suffisance la faiblesse des systèmes de riposte, doublée d’une faible connaissance des acteurs pour la gestion de ces épidémies ».
C’est pour faire face à cette faiblesse des systèmes de santé africains qu’a été initié le diplôme inter universitaire « Fièvres hémorragiques virales, arboviroses et épidémies émergentes et ré-émergentes en Afrique ». « Face aux menaces épidémiques de fièvres hémorragiques virales, d’arboviroses et d’autres épidémies émergentes et ré-émergentes, cette formation a pour objectif de renforcer les capacités de réponse des pays africains pour que chaque équipe pays soit capable de mettre en œuvre un plan de lutte incluant la préparation, la réponse adaptée, la collaboration intersectorielle et internationale ainsi que la recherche opérationnelle, qui soit adaptée à son contexte environnemental, social, juridique, économique et politique », précise Pr Apolline Sondo/Ouédraogo, présidente du comité pédagogique. Ce programme de formation est mis en œuvre en collaboration avec plusieurs universités d’Afrique de l’Ouest et du Centre, des universités et institutions de recherche européennes, des organisations non gouvernementales et des associations travaillant sur le terrain des prises en charge des viroses hémorragiques.
Six mois durant, les 91 personnes retenues ont bénéficié d’une formation théorique en ligne. La phase pratique de deux semaines s’est déroulée à Ouagadougou. Malheureusement, faute de bourses, une grande partie des participants n’a pu y prendre part. Cette phase pratique a donc connu la présence effective de 38 personnes venues de huit pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, notamment le Bénin, le Burkina Faso, la République démocratique du Congo, le Congo Brazzaville, la Guinée, le Niger, le Togo et le Mali. Et à l’issue de l’évaluation finale, ces 38 personnes ont toutes réussi avec brio à obtenir leur diplôme, soit un taux de réussite de 100%.
Dr Junior Ikomo Bofola est l’un des diplômés du jour. Il vient de la République démocratique du Congo où, comme il le rappelle, sévissent régulièrement des épidémies de fièvres hémorragiques virales, notamment la maladie à virus Ebola ou encore d’autres épidémies telles que le Mpox, le choléra, etc. Participer à cette formation pour acquérir des compétences en vue de contribuer à la riposte contre les fièvres hémorragiques et les épidémies émergentes et ré-émergentes était une évidence pour lui. « La RDC reste la proie des épidémies comme la maladie à virus Ebola, le Mpox et bien d’autres. Nous avons subi une succession d’épidémies d’Ebola, du coup, nous pensons qu’avec cette expertise que nous avons acquise, cela permettra de renforcer les équipes terrains pour riposter en cas d’épidémies », a-t-il laissé entendre.
Une formation importante pour les pays africains
Le ministre de la Santé, Dr Robert Kargougou, prenant la parole au nom du Premier ministre, a salué la pertinence du diplôme inter-universitaire « Fièvres hémorragiques virales, arboviroses et épidémies émergentes et réémergentes en Afrique ». Il a rappelé que les épidémies émergentes et ré-émergentes et les fièvres hémorragiques virales constituent un problème majeur de santé publique et ce sont toujours les pays à faibles revenus qui en paient le plus lourd tribut. C’est pourquoi il a salué l’initiative de cette formation qui permet de mettre à la disposition des systèmes de santé des pays africains, des ressources humaines de qualité qui vont renforcer les capacités de détection et de riposte face aux maladies émergentes. « A titre d’exemple, vous savez que le Burkina Faso a fait l’objet d’une grande épidémie de dengue l’an passé. Et donc d’avoir des ressources humaines qualifiées va nous permettre de mieux détecter les cas de dengue et de mieux riposter face à ces maladies », a indiqué Dr Robert Kargougou.
La troisième édition du diplôme inter-universitaire « Fièvres hémorragiques virales, arboviroses et épidémies émergentes et ré-émergentes en Afrique » est prévue pour se dérouler de février 2025 à juin 2025 pour la phase théorique et le stage en présentiel se tiendra en octobre 2025. La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 30 décembre 2024.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net