Burkina/Justice : La misère de la sonorisation aux tribunaux de grande instance Ouaga I et Ouaga II
Pourquoi malgré les interpellations, aussi récurrentes qu’irritantes, la question de la sonorisation reste ignorée, notamment au Tribunal de grande instance Ouaga I (TGI/Ouaga I) et au Tribunal de grande instance Ouaga II (TGI/Ouaga Il) ? A quoi sert le caractère "publicité" des débats (perçue comme un principe fondamental du fonctionnement de la justice), si l’état de la sonorisation ne permet même pas à ceux qui sont dans la salle de pouvoir capter ce qui se dit ?
C’est, une fois de plus, et malheureusement, la galère chez les journalistes, en cette journée de vendredi 29 novembre 2024 au Tribunal de grande instance Ouaga I, où était programmé le dossier dit "détournement de fonds au ministère de l’Action humanitaire", dont l’enjeu se vit par le contexte.
En dépit des efforts pour être aux premières loges, pour espérer ne pas rater de mots ou du moins, capter le maximum de mots possibles pour nourrir leur compte-rendu, les journalistes sont ressortis avec le même ressentiment avec lequel ils y sont arrivés. Qu’en a-t-il été donc pour l’assistance venue pour la cause, elle qui est derrière l’espace occupé par les journalistes ?
En tout cas, c’est même à se demander, si tous les acteurs qui composent les audiences dans ces tribunaux sont à l’aise dans ces conditions, surtout face à ce genre de dossiers qui drainent du monde et sur lesquels, le public entend aussi se faire une idée de comment se déroulent les procès et, partant, tirer sans doute des leçons (car dit-on que les procès ont aussi valeur de pédagogie).
Bref, il faut voir d’urgence cette affaire de sonorisation dans les tribunaux, notamment aux TGI Ouaga I et Ouaga II. Ou alors, ceux qui ont en charge ce volet et qui ont décidé qu’il en soit ainsi doivent fournir clairement, et publiquement, les motivations de ce fait, pour que chacun sache désormais à quoi s’en tenir ; journalistes et auditoire cesseraient sans doute de se plaindre.
Et certainement avec eux, les internautes, lecteurs, auditeurs et téléspectateurs qui se plaignent parfois de certaines "insuffisances" dans le travail fourni par les médias à ce sujet. Car, apprend-on des aînés, que « La plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a ! ».
Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net