Pour le chef de l’Etat, cela "passe par la bonne conduite du processus d’identification des électeurs et de désarmement", selon son porte-parole Jérôme Bonnafont.

Jacques Chirac a "salué l’esprit de Yamoussoukro et le dialogue qui a pu s’instaurer à cette occasion". Début mars s’y étaient retrouvés, pour la première fois depuis le début de la crise ivoirienne, en septembre 2002, tous les protagonistes politiques du pays afin de relancer le dialogue. Y participaient le Premier ministre Charles Konan Banny, le président Laurent Gbagbo, le chef de la rébellion des Forces Nouvelles (FN) Guillaume Soro, mais aussi Alassane Dramane Ouattara du Rassemblement des républicains (RDR) et l’ancien président Henri Konan Bedié du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-parti unique).

Jacques Chirac a fait part à son hôte de "la volonté de la France d’aider à la réconciliation autour d’un projet national, dans le cadre de l’action de l’ONU et de l’Union africaine". Il s’est aussi "félicité des bonnes relations entre (les soldats français de l’opération) Licorne et le gouvernement ivoirien".

"Nous sommes dans un processus, dans une dynamique et cela continue", a expliqué pour sa part le Premier ministre ivoirien. "Je ne peux pas dire qu’il y ait de points de blocage", même s’il "y a des difficultés".

M. Konan Banny a expliqué être venu à Paris "pour parler avec le président Chirac, pour lui dire comment ce dossier évolue, et demander son soutien dans la dynamique de paix qui est engagée", "essentiellement un soutien politique", a-t-il précisé.

Charles Konan Banny a été choisi le 4 décembre 2005 par la communauté internationale pour diriger la transition ivoirienne. La Côte d’Ivoire est coupée en deux depuis 2002 entre le Sud tenu par les forces loyales à Laurent Gbagbo et le Nord contrôlé par les insurgés.

MM. Chirac et Konan Banny ont par ailleurs évoqué mardi la disparition en avril 2004 du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer en Côte d’Ivoire. Un Ivoirien, se présentant comme un capitaine de l’armée ivoirienne, a été mis en examen en février pour "enlèvement et séquestration" et incarcéré à Paris dans le cadre de l’enquête sur cette disparition. Parallèlement, la famille de M. Kieffer était reçue mardi au Quai d’Orsay par le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy.

AP