Protection des ressources en eau : Des comités locaux de l’eau s’imprègnent de l’expérience de l’association Wouol
Le consortium d’ONG Eau vive internationale et Help a conduit une délégation de Comités locaux de l’eau (CLE) à Bérégadougou, le mercredi 13 novembre 2024, pour s’imprégner des bonnes pratiques de l’association Wouol en matière de protection des berges. Ce voyage a été rendu possible grâce au « Projet de renforcement de l’opérationnalisation de la GIRE dans quatre sous bassins versants de l’espace de compétence de l’Agence de l’eau du Mouhoun intégrant le genre », financé par l’Union européenne. La rencontre inter-CLE a permis ainsi aux différents acteurs présents d’optimiser leurs connaissances sur les pratiques et expériences en matière de Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE).
C’est dans une ambiance bon-enfant que les différents Comités locaux de l’eau (CLE) se sont retrouvés dans la commune de Bérégadougou, le mercredi 13 novembre 2024, pour s’imprégner des bonnes pratiques mises en œuvre par l’association Wouol pour protéger les berges du cours d’eau Béréga. Créée en 1986, cette association est reconnue à travers ses bonnes pratiques en matière de protection des ressources en eau. C’est pour mettre en lumière ces pratiques que ce voyage est organisé.
La sortie terrain sur les berges du cours d’eau Béréga s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du « Projet de renforcement de l’opérationnalisation de la GIRE (PRO-GIRE) dans quatre sous bassins versants de l’espace de compétence de l’Agence de l’eau du Mouhoun intégrant le genre ». Ce projet est mis en œuvre par le consortium Eau vive internationale et Help sous le financement de l’Union européenne. Il est mis en œuvre dans l’espace de compétence de l’Agence de l’eau du Mouhoun sur la période de 2023 à 2027. Il couvre les sous bassins versants de quatre CLE prioritaires à savoir le Kou (Bobo), Vranso 3 (Réo), Mouhoun Tâ (Dédougou) et PlandI 2 (Bama) avec pour objectif de contribuer à une meilleure gestion des ressources en eau dans l’espace de compétence de l’Agence de l’eau du Mouhoun (AEM).
Un des enjeux de l’action du projet est le développement continu des capacités des acteurs de la GIRE de façon à assurer les meilleures réponses techniques et organisationnelles pour une gestion efficace et durable des ressources en eau. Dans l’optique de permettre aux différents acteurs du projet notamment les usagers venant des sous bassins versants des quatre comités locaux de l’eau de s’inspirer d’autres expériences, d’interagir entre eux et de renforcer leurs acquis, ce cadre de découverte et de partage a été organisé.
« Ces comités locaux de l’eau travaillent essentiellement à la protection et à la sauvegarde des ressources en eau. Et au regard de ce que l’association Wouol a comme expérience en matière de protection des berges et donc de la ressource en eau, nous avons jugé utile d’amener certains membres de nos CLE pour s’inspirer de cette bonne pratique que l’association conduit sur son espace, afin que, de retour au niveau de leurs sous-bassins respectifs, ils puissent s’inspirer de cette expérience qu’ils ont vue sur le terrain pour conduire des actions de protection compétente des ressources en eau », a expliqué Yacine Viviane Sanou, chargée de projet à Eau vive internationale.
La délégation a pu toucher du doigt les pratiques de l’association Wouol mais aussi les difficultés qu’elle rencontre. Les bonnes pratiques sont ainsi appréciées par les différents usagers. Pour Gabriel Sanou, membre du comité local de l’eau du Kou, il retient de cette visite qu’il y a des acteurs de la société civile « très engagés » au côté de l’Etat à gérer les questions de gestion intégrée des ressources en eau. « Pour une structure associative, il faut lui tirer le chapeau. Je retiens qu’au sein de cette association ce sont des gens qui sont engagés, qui croient en ce qu’ils font », a-t-il relevé.
Une association engagée dans la protection des ressources en eau
L’association Wouol a posé plusieurs actions sur le terrain qui sont appréciables. Elle a mené des actions communautaires de prévention de l’érosion et des colmatages de brèches. Elle est aussi sur des actions de veille puisqu’elle a pu découvrir des cas d’érosion et a pu mener des actions anticipatrices pour enrayer ces débuts d’érosion. « Ce sont des actions à saluer. L’association est en interaction avec d’autres partenaires de sorte à mutualiser les expériences et les ressources, ce qui est une très bonne chose », a apprécié Gabriel Sanou. Il ne manque pas d’adresser des mots de gratitude à l’endroit des acteurs qui ont rendu possible cette visite.
Au cours des échanges, les premiers responsables de l’association ont évoqué un certain nombre de difficultés. Il s’agit du « non accompagnement de l’Etat » dans la réalisation de ses activités sur le terrain. Malgré cela, l’association a réaffirmé son engagement et sa bonne volonté à poursuivre dans la dynamique de la protection des ressources en eau.
Pour la chargée de projet à Eau vive internationale, Yacine Viviane Sanou, l’objectif du voyage est atteint. D’où sa satisfaction. « Nous sommes satisfaits car les uns et les autres ont vu qu’il y a eu beaucoup d’engagement de la part de cette association. C’est vrai que les difficultés ne manquent pas, mais c’est ça qui fait la beauté de la chose. Cela a permis également à l’ensemble des participants de se rendre compte que les difficultés qu’ils rencontrent sur leur sous bassin ne doivent pas les freiner », a-t-elle laissé entendre.
Cette rencontre inter-CLE a été rendue possible grâce à l’Union européenne en vue de promouvoir l’émergence de meilleures pratiques. Cette visite a été facilitée par Antoine Sombié de l’association Wouol. Il n’a pas manqué d’exprimer sa joie et sa satisfaction d’avoir reçu la délégation. Pour lui, l’importance des cours d’eau n’est plus à démontrer notamment le cours d’eau Béréga qui approvisionne les populations de la localité en eau.
D’où la nécessité de trouver des solutions de protection de cette ressource. « Je suis très heureux de recevoir cette équipe qui est venue découvrir les techniques que nous mettons en œuvre depuis bientôt une trentaine d’années. J’ai vu des gens qui croient en ce qu’ils font et qui veulent faire quelque chose pour la protection des berges. Ils ont vu le cours d’eau, les berges, les sources, ils ont vu ce que nous sommes en train de faire et les difficultés. Malheureusement nous n’avons pas pu leur montrer les exploitations agricoles que nous sommes en train de faire », a-t-il indiqué.
Romuald Dofini
Lefaso.net