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Grippe aviaire : Le Burkina prêt à affronter les cas humains

Publié le mardi 11 avril 2006 à 08h07min

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Tiémoko Konaté

Trois ministres à la barre, et un sujet d’actualité préoccupant pour les Burkinabè. Le décor est ainsi planté pour la conférence de presse tenue le vendredi 7 avril dernier au ministère des Ressources animales. Après la notification du premier foyer de grippe aviaire, les enquêtes épidémiologiques se poursuivent et le Burkina se déclare prêt à gérer les cas humains.

Mobilisation exceptionnelle de la presse pour ce point de presse. Depuis le 3 avril 2006, le Burkina est devenu le 5e pays africain touché par la grippe aviaire avec la souche H5N1. Les ministres des Ressources animales, de la Santé, et de l’Information, que sont respectivement Tiémoko Konaté, Alain Bédouma Yoda et Joseph Kahoun, se sont voulus rassurants en faisant le point des mesures prises pour contrer l’épizootie.

Au niveau du département de la Santé, toutes les structures sanitaires ont reçu "les directives pour la notification des cas d’influenza aviaire hautement pathogène détectés chez l’homme" depuis le mois de février 2006. Alain Yoda a aussi annoncé l’arrivée de médicaments (le tamifu) pour prendre en charge 200 personnes. Enfin, le Burkina recevra bientôt un appui technique du bureau Afrique de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), avec l’arrivée de deux spécialistes.

Mais les préoccupations des journalistes se sont concentrées sur les actions entreprises par le ministère des Ressources animales depuis la notification du premier foyer au camping Le Pharaon.

Pour le ministre Tiémoko Konaté, le dispositif adopté dans le plan de riposte fonctionne bien. Les enquêtes épidémiologiques se poursuivent sur tout le territoire national. Quant aux prélèvements, même s’ils seront toujours envoyés au laboratoire d’Italie, un diagnostic précoce sera pratiqué sur place. S’il y a des soupçons, des mesures idoines seront immédiatement prises dans la zone. Concernant Le Pharaon, le personnel est actuellement en observation médicale. A propos de l’abattage de la volaille des lieux, Tiémoko Konaté a révélé que la dose n’était pas suffisante pour endormir les pigeons de prince Isaac. "On a dû se résoudre à l’empoisonnement", a-t-il poursuivi dans sa confession.

Mais, comment d’ailleurs le virus H5N1 a-t-il atterri à Gampèla ? Pour le moment, personne ne peut répondre à la question : une enquête sera diligentée à cet effet pour connaître l’origine du foyer. Enfin, l’un des problèmes qui se pose à l’heure actuelle est l’indemnisation des producteurs. A ce propos, une commission a travaillé et défini les différents prix suivant les espèces (poulets, canards, oies, pigeons, etc.).

Pour tous, acteurs de la filière avicole et population, le gouvernement prend donc le taureau par les cornes pour arrêter l’expansion de l’épizootie. Dans la riposte, le Burkina a à ses côtés la république de Chine (Taïwan). Une équipe de 3 spécialistes a foulé le sol burkinabè le samedi 8 avril avec un important lot de matériel composé de 200 kits de protection (combinaisons, casques, gants et masques, etc.) et de 45 kg de désinfectants. La cérémonie de remise de don, tenue le dimanche 9 avril dernier au ministère des Ressources animales, s’est poursuivie avec une séance de désinfection sur le site de Gampèla. Les experts taïwanais prévoient également d’échanger avec leurs homologues burkinabè pour identifier leurs besoins dans la lutte contre la grippe aviaire.

Par D. Parfait SILGA

Le Pays

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