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Burkina/Pratiques agroécologiques : Chercheurs et communautés rurales parlent le même langage à Korsimoro

Publié le mercredi 20 novembre 2024 à 11h00min

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Burkina/Pratiques agroécologiques : Chercheurs et communautés rurales parlent le même langage à Korsimoro

La commune de Korsimoro, dans le Centre-nord, accueille les journées agroécologiques (JAE), premières du genre, sur le thème « Appropriation en agroécologie par les communautés rurales du Burkina ». L’ouverture de ces journées s’est tenue dans la matinée du mardi 19 novembre 2024, au sein de la mairie de la commune, sous la présidence du premier responsable de la délégation spéciale, Moumouni Sodré, à ses côtés Roger Kaboré, président de l’Association minim song panga du Burkina (AMSP-Burkina) et structure organisatrice de l’évènement, le Coordinateur national du projet Fair Sahel, Dr Issa Sawadogo de l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA), le représentant régional CRFS Afrique de l’Ouest de la Fondation McKnight, Dr Batamaka Somé, des organisations de producteurs sœurs (ANSD, DIOBASS, UNPCB et l’ONG AMEDD du Mali) et des représentants des partenaires financiers.

Pendant 48 heures, (les 19 et 20 novembre 2024 à Korsimoro), chercheurs de profils divers et communautés rurales du Burkina Faso et du Mali partageront leurs expériences en matière de pratiques agroécologiques. Ces acteurs discuteront également sur les innovations déjà expérimentées et leurs limites après plusieurs années d’expérimentation sur le terrain. Ces journées agroécologiques ont été organisées avec l’appui du projet Fair Sahel, sur financement de l’Union Européenne et l’Agence Française de Développement (AFD).

A l’ouverture des travaux, autorités comme représentants d’associations, de communautés et de chercheurs ont été tous unanimes de la satisfaction de la tenue de ces JAE qui permettent aux différents acteurs de parler le même langage.

Le président de la délégation spéciale, Moumouni Sodré,

Parler le même langage afin de valoriser les différents résultats enregistrés, c’est également sur cela que le président de la délégation spéciale, Moumouni Sodré, s’est appuyé pour exprimer sa satisfaction. Selon lui, ces travaux menés sur le terrain et dont les résultats sont rendus publics montrent la résilience des populations et surtout l’apport de la recherche en matière de pratiques agroécologiques au Burkina Faso et ailleurs. « En voyant ce qui est fait, on est satisfait parce que les acteurs sont engagés et ils s’inscrivent dans l’initiative gouvernementale qu’est l’offensive agrosylvopastorale lancée et qui est en cours dans le cadre de l’atteinte de la sécurité alimentaire », a-t-il dit.

Quant au président de l’AMSP-Burkina, il a indiqué qu’ils ont voulu ces JAE pour célébrer les résultats entre les chercheurs du Burkina, du Mali et d’ailleurs, ainsi qu’avec les agriculteurs et les productrices.

Vue des acteurs mobilisés pour la première édition des JAE

Et ces résultats dont il est question ici, dit-il, ont été enregistrés dans divers domaines, notamment la production agricole, la production animale, l’environnement, l’alimentation et la nutrition. « Mais en clair, ce sont, entre autres, tous ces domaines qui ont été couverts sur le terrain et nous sommes là pour partager les expériences avec ceux que nous appelons les groupes d’apprentissage. Parce que ces JAE visent le partage d’expériences entre les paysans et les chercheurs qui les ont accompagnés dans les divers domaines de la production agricole, de l’élevage, de la transformation et de la nutrition », a laissé entendre Roger Kaboré, tout en soulignant qu’il y a eu beaucoup d’innovations telles que les technologies pour nourrir les animaux, les semences, tous les différents types de produits transformés sur la base des produits locaux.

Interrogé sur la question et en tant que partenaire financier engagé pour la cause de l’agroécologie depuis plus de 18 ans au Burkina, le représentant régional CRFS Afrique de l’Ouest de la fondation McKnight, Batamaka Somé, n’est pas allé par mille chemins pour exprimer également sa satisfaction. Selon l’homme, la rencontre entre chercheurs et communautés rurales est à saluer, parce qu’il faut prioriser les savoir-faire endogènes, dont les pratiques agroécologiques, et surtout quand ils sont faits avec les communautés rurales. Parce que cela permet de toucher la question à la source et cela contribuera à réduire la vulnérabilité alimentaire et s’assurer d’une alimentation saine et durable pour les populations.

Roger Kabore, le président de l’AMSP-Burkina

Dr Issa Sawadogo de l’INERA et représentant le Coordinateur du Projet FAIR Sahel, qui fait partie des chercheurs ayant accompagné les producteurs, a fait savoir qu’ils ont suivi tout le processus avec eux, du stade végétatif jusqu’au stade de la maturation. Ils ont fait la co-évaluation. C’est-à-dire, explique-t-il, « de la même façon que nous avons décidé ensemble de ce qu’il fallait faire, nous nous sommes retrouvé également pour évaluer et voir si les choses marchaient bien et quelle perception nous pouvons faire ».

Dr Issa Sawadogo de l’INERA

« Mais qu’est-ce que nous pouvons faire avec eux ? », a-t-il questionné, avant de répondre, en indiquant qu’ils ont eu des expérimentations en gestion de la fertilité des sols à travers les associations culturales, les rotations culturales du côté agronomique. Pour ce qui est de l’élevage, ils ont également eu le même parcours, a-t-il poursuivi.

Le représentant régional CRFS Afrique de l’Ouest de la fondation Mcknight, Batamaka Somé

Dr Edouard Drabo de l’INERA et Dr Fatoumata Ba/ de l’Institut de recherches en sciences appliquées et technologies, un institut spécialisé du Centre national de la recherche scientifique et technologique (IRSAT/CNRST) en charge du projet Child Nutrition au Burkina, Niger et au Mali, sont satisfaits de la tenue de ces journées agroécologiques. Ils expliquent que l’agroécologie garantit l’alimentation d’aujourd’hui, de demain et d’après-demain. Elle ne se limite pas seulement à la production agricole : il y a aussi la transformation, la production agricole etc.

L’ouverture de ces journées agroécologiques s’est achevée par la visite des stands dressés dans la cour de la mairie, avec plusieurs produits expérimentés et qui ont fait leurs preuves sur le terrain.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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