Burkina/Lutte contre le VIH et les hépatites : Lancement d’une campagne gratuite de dépistage, du 18 au 24 novembre 2024

La cinquième édition de la Semaine internationale du dépistage se tient du 18 au 24 novembre 2024. À cet effet, plusieurs activités sont prévues dans différentes régions du Burkina. L’annonce a été faite par l’ONG Responsabilité-espoir-vie-solidarité, au cours d’une conférence de presse tenue le lundi 18 novembre à Bobo-Dioulasso. Au cours de cette semaine, des sessions de dépistage gratuites seront organisées au sein des antennes locales de l’ONG REVS+.
La Semaine internationale du dépistage est une initiative de la Coalition Plus, afin de mobiliser la communauté internationale pour sensibiliser sur l’importance du dépistage dans la lutte contre les épidémies de VIH et d’hépatites virales. Pour la Coalition Plus, le dépistage est la première étape cruciale pour freiner les épidémies de VIH et d’hépatites qui touchent des millions de personnes dans le monde y compris au Burkina Faso. Il ressort de la conférence de presse qu’en 2018 au Burkina, les taux de prévalence étaient de 9,1% pour l’hépatite B et de 3,6% pour l’hépatite C, avec des disparités régionales. De nombreux Burkinabè infectés par le virus ignorent leur état, freinant ainsi la riposte collective.
Pour les acteurs, il est temps d’éliminer les obstacles au dépistage en particulier pour les communautés marginalisées. C’est pourquoi, cette cinquième édition est placée sous le thème : « On se dépiste ». Une manière pour les initiateurs de renouveler leur engagement à promouvoir le dépistage au sein des populations clés. Avec la jeunesse estudiantine comme cible prioritaire, cette édition souhaite sensibiliser et encourager l’accès au diagnostic, essentiel pour briser les chaînes de transmission. Cette campagne vise, selon les organisateurs, à informer le grand public et les populations cibles de REVS+ sur l’importance du dépistage et du diagnostic précoce pour une prise en charge efficace de l’infection du VIH/SIDA et des hépatites virales.
Pendant cette semaine de mobilisation, des sessions de dépistage seront organisées du 19 au 21 novembre dans les antennes locales de REVS+ à Diébougou, Dano, Dédougou et Houndé, puis les 23 et 24 novembre au siège de l’organisation à Bobo-Dioulasso. Egalement des équipes de sensibilisation seront présentes pour encourager le dépistage et informer sur les étapes à suivre pour la prise en charge. Un atelier de plaidoyer réunira aussi autorités sanitaires, partenaires techniques et financiers pour encourager une prise en charge intégrée et gratuite des hépatites virales B et C. Par ailleurs, un accent particulier sera mis sur la vaccination des personnes testées négatives contre l’hépatite B afin de réduire significativement la propagation de l’infection.
« Le VIH et les hépatites virales ne sont pas une fatalité. Le dépistage est indispensable pour initier un traitement et stopper la transmission. Pour éliminer ces maladies, nous devons cibler les populations les plus marginalisées, là où les infections sont les plus concernées », a souligné Victor Somé, directeur exécutif de l’ONG REVS PLUS. Avant de poursuivre : « La stratégie de l’OMS pour l’élimination des hépatites d’ici 2030 appelle à réduire de 90% les nouvelles infections et de 65% les décès liés aux hépatites virales. Pour atteindre ces objectifs, il est essentiel d’intensifier les actions de dépistage et de sensibilisation dans chaque région ».
Il faut rappeler que l’ONG REVS+, reconnue d’utilité publique, est l’une des premières organisations communautaires du Burkina Faso engagées dans la lutte contre le VIH/sida. Depuis son adhésion à Coalition PLUS, elle œuvre activement au niveau national pour représenter et défendre les droits des personnes affectées. Elle a pour mission d’améliorer le bien-être socioéconomique et sanitaire de la population, en particulier des personnes vivant avec le VIH et des orphelins et enfants vulnérables. REVS+ est membre de la Coalition Plus, un réseau de plus de 100 associations présentes dans 52 pays. Cette coalition repose sur un principe fondamental : associer les populations les plus touchées par les épidémies à l’élaboration des solutions les concernant. Cette démarche communautaire est au cœur de son action et garantit une approche de santé publique adaptée aux réalités de terrain.
Romuald Dofini
Lefaso.net