Renforcement de la sécurité sanitaire des aliments : Les acteurs apprécient l’état de mise en œuvre du projet Safe food for Sahel

Après deux années de mise en œuvre, les acteurs impliqués dans le projet « Renforcer les normes de sécurité sanitaire des aliments pour améliorer la compétitivité des PME du Sahel (Safe food for Sahel) » marquent une halte pour apprécier l’état d’avancement du projet afin de mieux orienter les interventions pour atteindre les résultats escomptés. Ils vont ainsi du 19 au 21 novembre 2024, s’enquérir des activités menées par chaque pays et effectuer des visites auprès des PME bénéficiaires du projet.
Lancé en septembre 2022, le projet « Renforcer les normes de sécurité sanitaire des aliments pour améliorer la compétitivité des PME du Sahel (Safe food for Sahel) » vise à renforcer les capacités des petites et moyennes entreprises agroalimentaires qui assurent 80% de la consommation alimentaire et 96% des chaînes d’approvisionnement locales.
A en croire Faho Sanibé, chargé d’études et représentant du ministre de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, les maladies d’origine alimentaire constituent une réelle menace pour la santé des populations dans notre environnement régional. « Il n’est pas rare de constater de nos jours que la transformation, l’approvisionnement et la distribution des produits alimentaires se font le plus souvent dans des conditions extrêmement inquiétantes. Cela résulte des insuffisances du dispositif de contrôle qualité et de supervision de la chaine de valeur de nos produits avec pour corollaire l’inondation du marché par des produits de qualité douteuse », explique-t-il.
C’est face à ce constat que le projet ambitionne de redynamiser les systèmes de contrôle nationaux de la sécurité sanitaire des aliments pour les rendre plus rigoureux, afin de permettre aux PME de se conformer aux normes en matière de sécurité et de santé alimentaire et ainsi être plus compétitives et avoir plus de parts de marché aux niveaux régional et international.
« Nous voulons permettre aux entreprises de commercialiser des aliments sains pour ne pas rendre les consommateurs malades. Aussi, dans le concept du commerce international, nous sommes en train d’encadrer ces entreprises, pour qu’elles puissent respecter le minimum des normes nationales et internationales de manière à pouvoir commercialiser leurs produits en dehors de leurs pays respectifs », fait savoir Dr Blaise Ouattara, spécialiste de sécurité sanitaire des aliments au bureau régional de la FAO basé à Accra.
Safe food for Sahel est mis en œuvre au Burkina Faso, au Niger et au Sénégal. A ce jour, le taux de mise en œuvre des activités s’élève à 70%. En termes d’acquis engrangés, il faut relever que le projet a permis l’identification et la sélection de produits de base prioritaires à savoir le lait frais et dérivés, le maïs, l’arachide, la viande fraiche et les laitues et feuilles ainsi que l’identification de 35 PME intervenant dans la chaine de valeur de ces produits de base prioritaires.
Les PME ont aussi bénéficié de séances de formation sur l’accès aux marchés pour les produits prioritaires, les bonnes pratiques de fabrication, les bonnes pratiques d’hygiène, les procédures opérationnelles normalisées et les exigences réglementaires en matière de salubrité des aliments. 36 PME du Burkina, du Niger et du Sénégal ont également été formées sur le programme de certification aux exigences des normes ISO 22000 et ISO 17025.

Le projet est financé par la Banque africaine de développement (BAD) et mis en œuvre avec l’appui technique de la FAO et sous le leadership des ministères sectoriels concernés par la question de sécurité sanitaire des aliments dans les trois pays bénéficiaires.
Armelle Ouédraogo
Lefaso.net