Burkina/Santé : Du 15 au 18 novembre 2024, faites vacciner vos enfants contre la poliomyélite

Le Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de Kamboinsin dans l’arrondissement 9 de Ouagadougou a abrité le lancement de la campagne nationale de vaccination contre la poliomyélite couplée à la supplémentation en vitamine A, ce vendredi 15 novembre 2024. La cérémonie de lancement a été présidée par le ministre de la Santé, Dr Robert Kargougou qui avait à ses côtés, ses collaborateurs et les partenaires techniques et financiers, dont l’OMS et l’UNICEF.
La campagne de vaccination contre la poliomyélite qui se déroule du 15 au 18 novembre 2024 se fait en synchronisation avec le Mali, le Niger, le Nigéria et le Cameroun. Ces pays du Bassin du Lac Tchad et du Sahel sont parvenus à mettre fin à la circulation du poliovirus sauvage depuis 2016, mais sont confrontés à une épidémie prolongée de poliovirus de type 2 depuis plusieurs années. C’est pour prévenir la résurgence et mettre fin à la transmission du poliovirus variant de type 2 dans les zones où la transmission est persistante qu’a été initiée cette campagne synchronisée dans ces différents pays. Pour ce qui concerne le Burkina Faso, la campagne va concerner 5 694 203 enfants de 0 à 59 mois sur toute l’étendue du territoire nationale.
« Cette campagne de vaccination est extrêmement importante, parce qu’elle va permettre de consolider les résultats que nous en avons engrangé en matière de lutte contre la poliomyélite. En synchronisant cette campagne, cela nous permet d’augmenter les chances de couvrir tous les enfants de la cible, c’est-à-dire tous les enfants de 0 à 59 mois », a laissé entendre le ministre de la Santé, Dr Robert Kargougou.

Au Burkina Faso, la campagne de vaccination contre la polio est couplée à la supplémentation en vitamine A et au dépistage de la malnutrition pour les enfants de 6 à 59 mois (3 704 664 enfants sont concernés) , ainsi qu’au déparasitage pour les enfants de 12 à 59 mois (3 280 192 enfants concernés). Ce paquet d’intervention (supplémentation en vitamine A, déparasitage et dépistage) se fait chaque semestre, car selon les chiffres, au Burkina Faso, 50% des enfants de 6 à 59 mois souffrent de carence en vitamine A. Et selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), dans les endroits où la carence en vitamine A est un problème de santé publique, la supplémentation en vitamine A est recommandée chez les nourrissons et les enfants de 6 à 59 mois en tant qu’intervention de santé publique pour réduire la morbidité et la mortalité chez l’enfant.

« La vitamine A permet de renforcer les défenses naturelles des enfants pour les prémunir contre les maladies, notamment infectieuses. C’est aussi important pour prévenir la cécité nocturne et pour éviter que les enfants aient une baisse de la vision. Au cours de cette campagne, nous allons aussi donner un comprimé pour déparasiter les enfants. Vous savez bien quelles sont les conditions d’hygiène et d’assainissement individuelles et collectives. Cela expose les enfants à des parasitoses intestinales avec des conséquences dommageables pour la santé. Il est donc important de les déparasiter », a indiqué le ministre de la Santé.
Et pour se donner les chances de toucher tous les enfants de la tranche d’âge concernée, les agents de santé à base communautaire, les distributeurs communautaires, vont faire du porte à porte et se rendront également dans les marchés, les gares routières, les lieux de culte, les crèches, les préscolaires, les zones de déplacés internes, aux frontières, etc.
Pour la réussite de la campagne, le ministre de la Santé a lancé un appel aux populations, afin qu’elles y adhèrent et facilitent la tâche des agents chargés de la vaccination.

« Je voudrais lancer un vibrant appel à l’ensemble de la population pour qu’au soir du 18 novembre, tous les enfants de 0 à 59 mois aient pu bénéficier de leur vaccin contre la poliomyélite, de leur capsule de vitamine A, de leur comprimé de déparasitant et aussi qu’ils puissent être dépistés contre la malnutrition et que les mères d’enfants puissent bénéficier de conseils pour que les enfants restent en bonne santé », a plaidé Dr Kargougou.
Cette campagne de vaccination contre la poliomyélite et de supplémentation en vitamine A, bénéficie de l’accompagnement de nombreux partenaires techniques et financiers dont l’OMS et l’UNICEF.
Dr Laurent Moyenga, chargé de programme à l’OMS souligne que les campagnes de vaccination permettent de rattraper les enfants qui n’ont pas pu bénéficier des vaccinations en routine, afin d’augmenter leur immunité. « Avec l’insécurité, certainement tous les enfants ne bénéficient pas de vaccination. Une campagne permet de rattraper la plupart des enfants, que ce soit des enfants déplacés internes, des enfants des zones à fort défis sécuritaires. La présente campagne contribuera à l’objectif d’éradication de la poliomyélite au niveau mondial », a laissé entendre Dr Moyenga.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net