La crise sécuritaire et humanitaire que connaît le Burkina Faso depuis quelques années, met à rude épreuve l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, notamment dans les zones à forts défis sécuritaires. Malgré les difficultés, des associations de jeunesse continuent tant bien que mal à mener la lutte pour le respect des droits en santé sexuelle et reproductive des jeunes. C’est pourquoi le Mouvement d’action des jeunes de l’ABBEF a initié le forum national sur les droits en santé sexuelle et reproductive qui réunit diverses associations de jeunesse et féminines pour mener la réflexion sur le thème « Résilience des organisations de jeunesse dans la promotion des droits en santé sexuelle et reproductive dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire : bonnes pratiques, défis et perspectives ».

Ce forum est l’occasion de renforcer l’implication des organisations de jeunes dans l’offre de services de santé sexuelle et reproductive et la promotion des droits en santé sexuelle et reproductive au Burkina Faso. « On s’est dit qu’en tant que mouvement de jeunesse, il serait intéressant d’organiser un forum en partenariat avec d’autres organisations de la société civile, au cours duquel on allait discuter des défis, des perspectives et des bonnes pratiques afin d’atteindre notre objectif commun qui est la promotion des droits en santé sexuelle et reproductive, tout en tenant compte des jeunes vulnérables », a indiqué Bérénice Erika Dabira, présidente du Mouvement d’action des jeunes de l’ABBEF (MAJ/ABBEF).

Comme l’a souligné la marraine du forum, l’ambassadrice du Royaume des Pays-Bas au Burkina, Mme Esther Loeffen, dans un contexte où la sécurité est compromise, les droits en santé sexuelle et reproductive sont souvent les premières victimes des crises. Or, comme elle l’a déclaré, « La santé sexuelle et reproductive n’est pas seulement une question de droit, mais aussi de dignité humaine fondamentale. Chaque individu, quel que soit son âge ou son sexe, mérite d’avoir accès aux soins nécessaires pour garantir sa santé physique et mentale, afin de vivre une vie pleine et en toute sécurité ».

Le thème du forum, de l’avis de la marraine est donc d’actualité aussi bien au Burkina Faso, qu’ailleurs dans le monde et mérite que l’on s’y penche. Il traduit également selon elle, l’engagement des jeunes à jouer un rôle clé aux côtés des gouvernants en faveur des droits en santé sexuelle et reproductive, surtout dans un contexte où ces droits sont souvent mis à mal.

Un engagement des jeunes salué également par Dr Euphrasie Adjami/Barry, chargée de mission du ministre de la santé, représentante du ministre, qui se réjouit que le Burkina Faso puisse compter sur sa jeunesse pour transformer les défis et les adversités auxquelles il est confronté en opportunités. Elle a rappelé que les jeunes constituent la majorité de population burkinabè. Les moins de 35 ans représentent plus des trois quarts de la population (77,9%) et les adolescents (10-19 ans) en représentent près d’un quart (23,6%) selon EDS 2021. Il va de soit donc de travailler à l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive de cette frange très importante de la population, qui constitue l’avenir du pays. C’est pourquoi, elle a salué la tenue du forum initié par le Mouvement d’action des jeunes de l’ABBEF. « La santé est un droit fondamental et il est impératif que chaque jeune, chaque citoyen, ait accès à des services de santé de qualité, y compris les services de santé sexuelle et reproductive. Les jeunes représentent l’avenir de notre pays et leur bien-être est essentiel pour bâtir une société forte et résiliente », a-t-elle laissé entendre.

Elle a indiqué par ailleurs que le gouvernement s’emploie avec l’appui de ses partenaires à faire en sorte qu’aucun Burkinabè ne soit laissé pour compter en matière d’accès à des services de santé de qualité. Et aux jeunes présents au forum, elle a rassuré que le gouvernement se tient à leurs côtés, prêt à soutenir leurs initiatives et à faciliter l’accès aux services de santé pour tous les jeunes du Burkina Faso.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net