Pour la troisième année consécutive, la ville de Bobo-Dioulasso célèbre le 7e art à travers les RECIS. Cette édition 2024 se tient du 12 au 17 novembre prochain sous le thème : « Éléments sonores dans les cinémas d’Afrique, de la diaspora et des Afro-descendances ». Il est donc prévu pour cette édition, un programme riche et varié, comprenant des projections de films historiques et classiques en plein air et dans des salles. Par ailleurs, le festival propose des formations au profit des professionnels du secteur du cinéma visant à renforcer leurs compétences et à stimuler la créativité au sein de cette communauté.

Cette année, une soixantaine de films en provenance de 17 pays dont le Burkina Faso ont été reçus par le comité. Sur cette soixantaine, 22 films sont en compétition pour le trophée « Silures d’or ». En plus de ces films, il y a également des clips vidéos en compétition qu’il sera donné de voir chaque soir au niveau de la maison de la culture. Fidèles à sa mission d’amener le cinéma vers les populations de la ville de Sya et ses environnants, les RECIS ont choisi de faire des projections en plein air sur certains sites de la ville de Bobo-Dioulasso chaque soir de 19h30mn à 22H30mn.

Il s’agit des sites tels que Kabakourourmissiri, l’Espace jeunesse de Dafra, le plateau omnisports de Yéguéré, le marché du secteur 25, la place Tiéfo Amoro, la place des Martyrs de la mairie centrale, le terrain des sports du secteur 33. En plus de ces sites, il est prévu deux projections dans les lycées de la ville, une autre sur le campus de l’université Nazi Boni, et enfin une animation de court métrage dans le centre « Notre dame de l’espérance ». Un centre qui accueille et donne des traitements visant ainsi la réhabilitation des malades mentaux errant à Bobo-Dioulasso.

Plateforme de promotion du cinéma burkinabè et de la diaspora

Les Rencontres cinématographiques de Sya se positionne comme une plateforme essentielle pour promouvoir non seulement le cinéma burkinabè, mais également les œuvres des afro-descendants et celles issues de la diaspora africaine. Son objectif est de faire découvrir le cinéma au grand public à travers des projections qui mettent en lumière la richesse et la diversité des productions audiovisuelles. Le superviseur général des RECIS, Sounkalo Dao, a évoqué les difficultés auxquelles est confronté le paysage cinématographique actuel. Selon lui, le secteur du cinéma a besoin d’un renfort pour assurer sa pérennité et sa visibilité. Les RECIS visent ainsi à changer la donne.

Les Rencontres cinématographiques de Sya se veulent aussi un lieu de brassage culturel, de découverte et d’échanges entre les professionnels du 7e art à travers le concept des RECIS-Académies qui sont des activités scientifiques menées autour du thème de l’édition. Il a affirmé que la soixante de films reçue des 17 pays pour cette édition confirme le caractère international des RECIS. A l’en croire, les Rencontres cinématographiques de Sya sont un projet annuel de l’association portant le même nom. Cette association a été créée sur une initiative de jeunes bobolais mordus du 7e art.

La cérémonie d’ouverture de cette édition a été présidée par le chargé de mission du ministère de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme, Jean-Noël Bonkoungou. Au nom du ministre, il a d’abord salué l’engagement des acteurs de l’association qui, selon lui, font de Bobo-Dioulasso une vitrine du cinéma au Burkina Faso à travers ce festival. « En trois éditions, les RECIS ont su s’imposer comme un rendez-vous incontournable pour les créateurs, tant en Afrique que dans la diaspora », a-t-il souligné.

Il a reconnu que les RECIS jouent un rôle crucial dans la valorisation du Burkina Faso sur la scène internationale. C’est pourquoi il a réaffirmé l’engagement du ministère à toujours soutenir les RECIS. Il a par ailleurs rappelé que cette troisième édition se déroule à un moment clé où le gouvernement a récemment créé l’Agence burkinabè de la cinématographique et de l’audiovisuel (ABCA). Cette structure vise à dynamiser l’industrie cinématographique et à garantir un meilleur encadrement des cinéastes, de la formation à la promotion. Tout en souhaitant une belle célébration du 7e art à tous les acteurs, le représentant du ministre a invité les cinéphiles à s’approprier ce festival.

Cette cérémonie d’ouverture a été riche en lumière, en sonorité avec des prestations d’artistes et une projection cinématographique. Rendez-vous est donné sur les différents sites de projection pour vivre ce festival, en attendant la cérémonie de remise des « Silures d’or » prévue pour le 16 novembre.

Romuald Dofini
Lefaso.net