Burkina / Projet de construction d’une centrale nucléaire : Les experts burkinabè et ceux de ROSATOM discutent sur le développement de l’infrastructure
Des experts burkinabè et ceux de l’entreprise russe ROSATOM échangent sur l’évaluation et le développement de l’infrastructure nucléaire au Burkina Faso. Cette rencontre en ligne avec les experts russes se tient ce mardi 12 novembre 2024. La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par Salif Boussim, directeur de cabinet du ministre en charge de l’énergie, représentant le ministre. En marge de cette rencontre, Dr Alidou Koutou, directeur général de l’énergie, a laissé entendre qu’aucun site n’a encore été choisi pour abriter cette centrale nucléaire, encore moins la date d’un éventuel lancement des travaux de construction. Il rassure tout de même que cette rencontre permettra d’aborder tous ces aspects.
Lors du sommet Russie-Afrique de juillet 2023 à Moscou, le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a exprimé la volonté du Burkina Faso pour la construction d’une centrale nucléaire dans le but de combler le déficit énergétique. Cette annonce a été suivie de la signature de mémorandum entre l’entreprise russe ROSATOM et le ministère en charge de l’énergie.
Dans le cadre de cette collaboration, les deux parties ont convenu d’une feuille de route en mars 2024 qui a abouti à la signature de trois nouveaux mémorandum portant respectivement sur la coopération dans l’évaluation et le développement de l’infrastructure nucléaire, la formation dans le domaine de l’industrie énergétique nucléaire et sur la sensibilisation du public dans le domaine de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.
« Suite à ces trois signatures, il avait été demandé de mettre en place trois groupes conjoints de travail pour statuer sur ces trois thématiques. Et ces trois groupes ont été mis en place et les travaux de ce matin constituent les travaux du groupe qui devrait statuer sur l’évaluation et le développement de la centrale électronucléaire, conjointement avec les experts de ROSATOM. Pour ce qui est du contenu des travaux, nous allons regarder de façon pratique pour faire l’évaluation technique de la mise en place de la centrale en suivant, bien-sûr, tous les critères techniques, sécuritaires et environnementaux », a précisé Dr Alidou Koutou, directeur général de l’énergie.
C’est dans cette dynamique que se tient cette présente rencontre d’échanges sur l’évaluation et le développement de l’infrastructure nucléaire au Burkina Faso. Une rencontre qui regroupe des experts de différents ministères tels que le ministère de l’Agriculture, celui de l’Environnement, de la Santé, de la Sécurité, de la Défense, de l’Enseignement supérieur, de la Formation professionnelle, de l’Énergie et des experts la SONABEL.
Cette rencontre permettra d’avoir une compréhension commune sur les questions clés de l’infrastructure nucléaire suivant l’approche par étapes del’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) visant le programme électronucléaire national. Cette rencontre est aussi une opportunité de discuter du rôle de l’AIEA dans le développement des infrastructures nucléaires et des moyens d’attirer les ressources pertinentes de l’agence.
Elle permettra également de discuter des activités qui devraient être mises en œuvre dans le cadre de ces questions clés pour constituer la base d’une prise de décision éclairée sur l’énergie nucléaire au Burkina Faso et pour le développement du projet de centrale nucléaire, selon Salif Boussim, directeur de cabinet du ministre en charge de l’énergie. Pour lui, les technologies nucléaires sont une opportunité à saisir pour accélérer la souveraineté énergétique du Burkina Faso et, partant, son développement économique et social.
Selon Dr Alidou Koutou, directeur général de l’Energie, au sortir des échanges, les deux parties, burkinabè et russe, doivent être au même niveau d’informations sur le plan technique et sécuritaire afin de convenir ensemble d’une feuille de route pour atteindre les objectifs fixés à savoir la construction de la centrale électronucléaire au Burkina Faso.
Dr Alidou Koutou a laissé entendre qu’aucun site n’a encore été choisi pour abriter cette centrale nucléaire, encore moins la date d’un éventuel lancement des travaux de construction. Il rassure tout de même que cette rencontre permettra d’aborder tous ces aspects.
« Ça va être difficile de donner des délais, parce que le délai est fonction de la proactivité des deux parties. On a quand même pris de l’avance par rapport au planning initial. Donc on espère en prendre davantage pour être dans les délais. En terme de délai pour le début des travaux, ça va être difficile de donner une date. On avance positivement, par rapport au chronogramme initial, on est très en avance. Le choix du site fait également partie des travaux en cours. C’est le groupe conjoint qui est en place qui va prendre ce volet en charge, après une étude technique prenant en compte tous les aspects que j’ai évoqués tantôt. Le groupe technique va prendre en compte tous ces aspects, le choix du site, la capacité de la centrale, la question sécuritaire, tous ces volets techniques seront gérés par le groupe conjoint de ce matin », a-t-il indiqué.
Avant la rencontre du groupe technique sur l’évaluation et le développement de l’infrastructure nucléaire ce 12 novembre 2024, les travaux du groupe conjoint sur la sensibilisation se sont déroulés la semaine passée, selon les dires de Dr Koutou. Et les travaux se poursuivent ce mercredi 13 novembre 2024 avec le groupe conjoint de travail pour la partie formation. « En matière de développement de centrale électronucléaire, il y a l’aspect formation qui est vraiment important à prendre en compte pour assurer la prise en main du début jusqu’à la fin. C’est-à-dire, de la partie étude et faisabilité en passant par la construction jusqu’à l’exploitation, y compris également le démantèlement de la centrale. Toutes ces gammes de formation seront mises sur la table à partir de demain pour évaluer les besoins en termes de capacités des ressources financières, humaines pour assurer le bon fonctionnement de l’exploitation et la bonne sécurité de la centrale au moment opportun », a expliqué Dr Alidou Koutou, directeur général de l’énergie.
Mamadou Zongo
Lefaso.net