Burkina : Des femmes déplacées internes et hôtes de Yako résilientes grâce à la production et à la transformation du poisson
Face à leurs conditions de vie difficiles du fait de la crise sécuritaire et à la fragilité de leurs moyens de subsistance, elles ont décidé de s’armer de courage et de faire preuve de résilience. Réunies au sein de la coopérative Nongtaba de Yako, 17 femmes en situation de handicap, déplacées internes et hôtes, ont choisi la pisciculture et la transformation du poisson comme moyens de subsistance. Depuis quelques mois maintenant, elles ont pu renforcer leurs capacités et exercent cette activité qui leur permet de prendre soin de leurs familles autrefois dans la précarité.
Composée de 17 femmes parmi lesquelles on dénombre 12 personnes déplacées internes et 5 hôtes, la coopérative Nongtaba s’est spécialisée dans le domaine du poisson. Grâce à une formation reçue dans le cadre d’un projet mis en œuvre par une organisation non gouvernementale, les femmes ont pu apprendre à entreprendre et à pratiquer la pisciculture dans les bassins et à transformer le poisson produit en poisson fumé. Pour être plus efficaces dans leur activité, deux groupes ont été constitués : un groupe chargé de la production et un autre chargé de la transformation.
A en croire Félicité Zida, à la tête des femmes chargées de la production, c’est une activité fort intéressante et lucrative qu’est la pisciculture. Et avec les compétences reçues, les femmes utilisent l’eau issue de la pisciculture pour faire du maraîchage. Félicité Zida confie que grâce aux ressources engrangées par la vente des légumes qu’elles produisent, les femmes arrivent à améliorer leurs conditions de vie et prendre soin de leurs familles. Elle ajoute qu’elles ont aussi mis en place un système de prêt, qui permet d’apporter à chaque femme qui le souhaite, un soutien financier. Et à travers ces prêts, plusieurs d’entre elles ont pu développer d’autres activités connexes.
La première cuvée de la production de poisson de la coopérative Nongtaba, sera disponible dans environ deux mois, après quatre mois passés à nourrir les alevins. En attendant de disposer du poisson produit par le premier groupe, le groupe chargé de la transformation s’approvisionne auprès d’autres producteurs. Et le poisson qui est fumé, est conditionné et revendu dans les villes de Yako, Ouahigouya, Ouagadougou, etc.
A en croire Alimata Ouédraogo, présidente de la coopérative qui est aussi chargée de la transformation, cette activité débutée il y’a à peine cinq mois, est très rentable et a déjà permis de changer beaucoup de vies. Elle affirme que plusieurs d’entre elles, avaient du mal à joindre les deux bouts, surtout celles déplacées qui ont dû s’enfuir sans pouvoir rien emporter. A travers les ressources qu’elles récoltent de leur activité, chacune arrive à scolariser ses enfants, les nourrir et même développer d’autres activités à côté. La coopérative soutient même d’autres femmes non membres, à travers des petits crédits destinés à développer des activités génératrices de revenus.
Afin de s’assurer du bien être psychologique de chaque femme, au regard des situations dramatiques que certaines d’entre elles ont vécu, la coopérative a instauré une rencontre mensuelle d’échanges. Ce qui permet selon la présidente, à chacune d’exposer ses problèmes et d’avoir une oreille attentive pour l’écouter ainsi que des pistes de solutions.
Contact : 77.23.60.88
Armelle Ouédraogo
Lefaso.net