Carrefour de la solidarité internationale et de l’humanitaire (CASH) : Children Believe partage son expérience
En marge de la 2e édition du Carrefour de la solidarité internationale et de l’humanitaire (CASH) qui a ouvert ses portes ce lundi 11 novembre 2024 à Ouagadougou, l’ONG Children Believe a animé un panel pour présenter ses actions sur le terrain en lien avec le thème de la rencontre. Le panel a réuni des membres d’associations et d’organisations prenant part au CASH.
Le Carrefour de la solidarité internationale et de l’humanitaire (CASH) vise à offrir une plateforme de partage d’expériences entre les ONG et les associations travaillant sur le terrain. Il cherche à capitaliser sur les différentes actions humanitaires menées pour améliorer la prise en charge des populations vulnérables touchées par les crises.
La deuxième édition du CASH se tient sur le thème : « Écologisation de l’aide humanitaire dans les zones d’accueil des déplacés internes : défis et enjeux dans un contexte de crise sécuritaire au Burkina Faso et dans le Sahel ». Ce thème, selon les organisateurs, soulève des questions fondamentales sur la manière dont les interventions humanitaires peuvent être réalisées de manière durable tout en répondant aux besoins immédiats des populations vulnérables. L’écologisation de l’aide humanitaire dans les zones d’accueil des déplacés internes au Burkina Faso, de leur point de vue, représente un challenge complexe pour les acteurs que sont les ONGS, l’Etat, les entreprises privées et privées, les institutions spécialisées des Nations Unies, mais essentiel pour garantir une réponse efficace et durable aux besoins des populations et renforcer leur résilience.
Pour coller au thème du CASH et conformément à son secteur d’intervention, l’ONG Children Believe a animé un panel sur deux thèmes, notamment la protection de l’enfant et comment le secteur de l’éducation peut s’adapter aux effets futurs du changement climatique. À travers ce panel, Children Believe a partagé ses expériences, ses bonnes pratiques, et les défis dans l’écologisation de l’aide humanitaire. L’un des panélistes, Saïdou Dialla, spécialiste éducation à Children Believe, est revenu sur les conséquences du changement climatique d’origine anthropique sur l’apprentissage dans des pays comme le Burkina Faso.
Il souligne en effet que le changement climatique affecte le calendrier scolaire, notamment à cause des changements saisonniers. À cela s’ajoute entre autres, les perturbations de la prestation des services éducatifs due aux déplacements d’urgence des populations à cause par exemple des inondations. Il explique également que des températures moyennes plus élevées ont une incidence sur l’apprentissage en raison des températures ambiantes plus élevées dans les salles de classes. Consciente donc que les effets du changement climatique affectent et affecteront le secteur de l’éducation, Children Believe en tient compte dans ses interventions.
L’ONG a de ce fait pris quelques mesures permettant d’atténuer les effets futurs du changement climatique. M. Dialla indique ainsi que Children Believe construit des infrastructures en respectant l’environnement. Et pour les équipements, l’ONG opte pour des objets recyclés quand c’est possible. Il souligne également que Children Believe mène des séances de reboisement et utilise de façon rationnelle les ressources naturelles (eau, électricité, papier, etc.) Elle forme également des enseignants à l’éducation environnementale et a mis sur pied un dialogue national sur le changement climatique avec des jeunes.
« De plus en plus, nous constatons que la terre se chauffe avec toutes ces inondations, toutes ces catastrophes naturelles, il y a donc lieu d’agir. Et nous à Children Believe, nous pensons qu’il faut agir à la base. L’éducation peut être un tremplin, parler de l’éducation avec les tout-petits, les familiariser avec toutes les approches. Et c’est ce que nous faisons à Children Believe », a indiqué M. Dialla.
Le panel de ce 11 novembre à l’occasion du CASH a permis à l’ONG de partager toute cette expérience avec les organisations et associations qui y prennent part.
« Nous avons partagé avec les organisations présentes nos expériences en termes d’éducation, de protection, de toutes les actions que nous menons à Children Believe. La question de l’environnement est une question transversale qui est aussi au cœur de toutes nos interventions. Nous avons voulu leur montrer ce que nous faisons sur le terrain et recueillir des suggestions, des recommandations pour une meilleure implémentation de nos actions », a indiqué M. Dialla.
En rappel, Children Believe est une ONG de droit canadien centré sur l’enfant et qui intervient au Burkina Faso depuis 1987. Sa vision est de créer un monde où chaque enfant a une voix et la capacité de réaliser son plein potentiel. Pour ce faire, elle travaille en collaboration avec des partenaires de mise en œuvre terrain, qui conduisent les projets et programmes qui contribuent à apporter le changement au sein des familles et des communautés. Les domaines d’intervention de Children Believe sont l’éducation, la protection de l’enfant, la santé et nutrition, eau, hygiène et assainissement, la lutte contre les violences basées sur le genre, l’assistance humanitaire d’urgence, l’appui institutionnel et le renforcement des capacités des partenaires de mise en œuvre.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net