Trois semaines durant, ce sont huit experts venus de la Chine, accompagnés d’experts burkinabè qui ont animé le séminaire certifiant sur la technologie Juncao. A travers 100 heures de cours théoriques et 50 heures de pratique, les 110 apprenants ont appris à produire du fourrage à partir de l’herbe Juncao pour nourrir le bétail et des champignons comestibles pour les hommes. Selon le directeur général de l’Ecole nationale de l’élevage et de la santé animale (ENESA) Nouhoun Zampaligré, la technologie Juncao est un paquet technologique qui allie production de fourrage pour nourrir le bétail et la production de champignons comestibles pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

A l’en croire, le Juncao est une herbe géante, adaptée aux conditions agro écologiques du Burkina. « Si elle est introduite au Burkina, elle peut contribuer à résoudre le problème de manque d’aliments en saison sèche pour le bétail », a-t-il expliqué. Le directeur général de l’ENESA s’est réjoui de l’engouement des participants pour la formation. « Nous avons eu des participants engagés et dévoués, qui ont allié théorie et pratique et nous sommes très satisfaits », a-t-il soutenu. Nouhoun Zampaligré a encouragé les bénéficiaires à mettre en œuvre les connaissances acquises au profit du secteur de l’élevage. Il a par ailleurs ajouté que des boutures de Juncao et de semences de champignons ont été mis à la disposition de l’ENESA pour la multiplication et l’évaluation avec la recherche agricole nationale.

Le représentant des bénéficiaires, Noel Nabi, a témoigné sa satisfaction et celle de ses pairs, pour l’occasion à eux offerte pour s’approprier les techniques de production et de valorisation du Juncao et du Pleurotus ostreatus qui est une espèce de champignon comestible. Il a affirmé que grâce aux connaissances acquises, tous les apprenants sont désormais capables de mettre en place, entretenir et valoriser des champs et prairies fourragers à base du fourrage Juncao pour l’alimentation du bétail. Ils sont aussi aptes à développer des unités de production de champignons. Au nom de tous les apprenants, Noel Nabi a plaidé pour la création d’un programme de recherche et de développement du Juncao au Burkina en collaboration avec les partenaires de la République populaire de Chine, afin que d’autres agents et cadres du pays puissent bénéficier également de cette formation.

Ce séminaire qui est à la première session, est le fruit de la coopération entre l’université de l’agriculture et de la sylviculture de Fujian en Chine et l’Ecole nationale de l’élevage et de la santé animale du Burkina. Pour l’ambassadeur de la République populaire de Chine au Burkina, Lu Shan, cette formation s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération des deux pays dans le domaine de l’agriculture. L’ambassadeur Lu Shan et convaincu que la promotion de la culture de Juncao, peut assurer la sécurité alimentaire au Burkina, tout en favorisant la restauration et la protection de l’environnement, la création d’emplois et le développement agricole durable. « Nous espérons que vous mettrez à profit les connaissances acquises pour promouvoir la technologie de Juncao au Burkina, en contribuant à la production de champignons comestibles, en générant de nombreuses opportunités d’emploi et en stimulant le développement de l’économie locale », a-t-il lancé à l’endroit des apprenants.

Pour le représentant du ministre de l’agriculture, Alassane Guiré, la filière bétail-viande constitue un des produits majeurs de l’offensive agropastorale et halieutique pour la souveraineté alimentaire et nutritionnelle du Burkina Faso. Et l’adoption de la technologie Juncao et sa mise à l’échelle au Burkina Faso permettront selon lui, d’optimiser la production de fourrage de qualité pour répondre aux défis auxquels font face les pasteurs et agro-pasteurs, notamment le manque de fourrage et d’aliments de qualité pour le bétail. C’est pourquoi il a traduit sa reconnaissance à la coopération chinoise, pour l’opportunité qu’elle offre au Burkina Faso de former des agents et cadres à la technologie Juncao.

Alassane Guiré a invité les apprenants à mettre leurs compétences acquises au service du monde de l’élevage. « En acquérant les compétences offertes par cette formation, vous devenez les porteurs de solutions concrètes pour le sous-secteur de l’élevage. Je suis convaincu que, grâce à votre engagement et les connaissances acquises sur le Juncao, vous contribuerez sans nul doute à l’intensification de la production fourragère et la production de champignons comestibles dans notre pays, ce qui contribuera à l’atteindre des objectifs de l’offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 de notre département », leur a-t-il dit.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net