Après 21 jours de travaux intenses (du 11 au 31 octobre 2024), en Chine, plus précisément à Changsha, chef-lieu de la province du Hunan, Lefaso.net a recueilli les avis de quelques responsables de médias du Burkina Faso qui ont participé au séminaire de formation. Ils ont fait le bilan du séjour. En outre, ils ont en projet de s’inspirer du modèle chinois en matière de gestion des médias et de création de contenus afin de satisfaire le public burkinabè.

Pour rappel, ce séminaire a été rendu possible grâce à l’Institut professionnel du commerce international de la province du Hunan et le ministère du Commerce de la Chine.

Marcus Kouaman, directeur de publication de la Tribune du Faso

« Nous avons passé d’agréables moments grâce à l’apprentissage. Les thèmes abordés ont été bien pensés. Ce séminaire va contribuer à nous donner un certain nombre de solutions que nous allons appliquer dans nos différents médias une fois de retour au pays.

Ici, les médias ont un modèle économique différent du nôtre. Nous avons visité des médias qui font des productions qui n’ont rien à voir avec les questions de communication. Il y a un média par exemple qui a construit un immeuble qu’il met en location et recueille les bénéfices. Il réinjecte ensuite les bénéfices dans son média. Ce sont des ressources qui permettent aux médias d’être autonomes sur le plan financier. Dorénavant, nous allons essayer de diversifier nos sources de revenus, ne plus se contenter des reportages et des conventions avec les structures afin de sécuriser les emplois ».

Bénédicte Sawadogo, chef de service production RTB/Radio

« Nous avons été outillés sur la gestion des médias des chinois. J’ai été impressionnée par l’avancée technologique et le contenu médiatique. J’ai surtout remarqué qu’ils vendent leur pays et leur culture. Durant les visites, j’ai beaucoup apprécié la jeunesse de ceux qui travaillent dans les médias. Les jeunes sont concentrés et dynamiques. En ce qui concerne le tourisme, j’ai aimé le pays que j’ai vu. Je ne me suis pas du tout ennuyée. J’ai découvert de très belles choses. C’est un très beau pays avec de très belles personnes qui sont enchantées de prendre des photos avec nous à tout moment, qui nous parlent et qui sont curieuses de découvrir d’où l’on vient. C’était un partage culturel. Autre élément, c’est l’association de la culture et de la technologie. Les Chinois utilisent la technologie pour vendre leur culture. De retour au pays, la façon de travailler va changer. Quand je dis qu’elle va changer, cela ne signifie pas que je travaillais mal. Seulement, on se rend compte que dans chaque tâche, il faut associer tout le monde. Quel que soit le niveau d’implication, il est toujours utile de procéder de cette manière. J’ai remarqué que dans nos pays, les gens aiment tout faire seul, un peu comme pour dire qu’ils sont indispensables et irremplaçables. Ici, j’ai remarqué que chacun fait quelque chose pour faire avancer la roue ».

Christine Bationo / Nabaloum, directrice du développement des médias

« J’ai découvert un très beau pays. C’est un pays qui est attaché à ses valeurs culturelles. J’ai rencontré des personnes sympathiques. Tout n’est pas parfait, mais les Chinois ont travaillé à ce qu’on voit leur pays de la plus belle des manières. En tant que Burkinabè, nous devons suivre leur exemple en vendant notre pays. Chaque année, nous organisons des formations à l’endroit des journalistes. Je vais donc proposer à mes supérieurs hiérarchiques d’améliorer l’organisation de nos formations et pourquoi pas copier le modèle économique des médias en Chine ».

Job Lankoandé, chargé de production à la télévision Tin Tua

« Nous avons visité des médias traditionnels et nouveaux médias. Nous avons également assisté aux cours magistraux. La Chine est un pays en avance dans le domaine des médias. La technologie est très avancée. Nous espérons que nos médias vont tirer profit de cette expérience. Nous avons vu l’expérience chinoise dans la pratique du métier de journalisme et le fonctionnement des médias. Nous allons l’importer. Nous allons voir ce qui est faisable dans notre pays et laisser ce qui n’est pas faisaible ».

Samirah Bationo (à Changsha)
Lefaso.net