Burkina/Langues nationales : Richard Zongo, vainqueur d’un concours de dissertation philosophique en mooré
Arrivé en tête de ce concours de dissertation philosophique en mooré, organisé par les Universités, en collaboration avec l’UNESCO, Richard Zongo est un étudiant pas comme les autres. Zoom sur un lauréat aux multiples casquettes et passionné des langues locales !
Fils de pasteur, Richard Zongo a été très tôt baigné dans les langues locales, d’où lui est née sa passion.
Il a appris sur le tas à lire la bible en Mooré (langue locale du Burkina).
Ce n’est pas tout. Le pasteur en devenir accompagnait également son père officier à l’Eglise, et dans les campagnes d’évangélisation, et c’est de là que la mouche de l’interprétariat le piqua. Il devient alors très jeune interprète des enseignements dans son Église auprès de son géniteur. Une passion et un engagement qu’il poursuit malgré son emploi du temps chargé dans ses études.
Aujourd’hui, âgé de 25 ans, il poursuit deux masters en sciences politiques et en philosophie politique dans les deux grandes universités publiques du Burkina (Thomas Sankara et Joseph Ki-Zerbo).
Mais au-delà de ses charges, le jeune interprète autodidacte de langue poursuit sa passion dans le service de Dieu. Celui d’interpréter sa parole en mooré pour les fidèles, mais pas seulement. Il est aussi interprète en bwamu, et en Dioula. Il a les langues locales dans le sang.
C’est donc en voulant explorer d’autres horizons, selon ses dires, qu’il est allé participer à ce concours de dissertation philosophique en mooré, d’où il est sorti vainqueur parmi les 102 candidats. « Je vous avoue que lorsque j’ai pris le sujet, je l’ai conceptualisé en mooré en philosophie, et c’est très intéressant et je pense que si j’ai un appel à lancer, c’est de demander à tous les jeunes de bien vouloir s’engager, parce que dans chaque langue se cache beaucoup de richesses », lâche-t-il après son sacre, tout en précisant qu’il n’a jamais reçu de formation en mooré, mais ce concours a montré que ce qu’il a appris à l’Eglise l’a aidé.
Joint au téléphone, le père du lauréat, le pasteur Prosper Zongo, s’est dit fier de son fils. Mais le plus important pour le serviteur, c’est à Dieu que toute la gloire revient. Il définit son fils comme un travailleur infatigable depuis son jeune âge et sa prière, c’est qu’il continue de glorifier le nom de Dieu partout il sera.
Yvette Zongo
Lefaso.net